Projets

Jeunes en librairie : La littérature en procès

La classe de 2GT1 du lycée Le Corbusier a été l’heureuse élue pour bénéficier de l’action «Jeunes en librairie» cette année 2022. Une belle occasion pour rencontrer des acteurs du circuit du livre et de créer des discussions enflammées sur la littérature… Retour sur un projet.

Tout commence en 1857, une année cruciale dans l’histoire de la littérature puisque Gustave Flaubert est trainé en justice, accusé d’«outrage à la morale publique et religieuse». Qu’a-t-il fait? Il a écrit un roman, Madame Bovary. Alors, nous nous interrogeons sur la portée polémique de la littérature, ce qui fait qu’un livre peut faire scandale… encore aujourd’hui !

En effet, plus de 150 ans après, Nicolas Kempf, auteur et éditeur, nous présente le circuit du livre, en nous sensibilisant à la responsabilité de l’auteur et de l’éditeur quant à leur publication.

C’est l’occasion pour nous d’entrer dans un jeu de rôles : nous sommes chacun acteur d’une maison d’édition et devons nous positionner sur la publication d’un manuscrit. Allons-nous privilégier notre sens morale ou notre désir de faire de l’argent ? Que risque-t-on quand certains contenus sont problématiques ?

Etape suivante la semaine suivante : nous rencontrons Pedro Mota, libraire à Illkirch de l’Ill aux trésors, une librairie indépendante.

A son tour de nous expliquer comment il choisit les livres qu’il vendra. C’est alors que nous endossons le costume de représentant de maison d’édition : L’objectif est simple : pouvons-nous, grâce à des arguments percutants, convaincre Pedro Mota de choisir le livre que nous avons sélectionné dans le catalogue ? Mais le libraire est redoutable et ne se laisse pas berner…

Peu de temps après, nous nous rendons à la librairie avec dans notre poche un chèque-livre de 30€ pour chacun, offert par la région Grand Est.

Une heure et demi dans la librairie à s’échanger des idées de lecture, à aller vers des ouvrages plus inhabituels, à dépasser certains préjugés. Nous sommes conseillés par nos professeures et par M. Mota.

Par la suite, nous choisissons une œuvre polémique que nous voulons attaquer ou défendre et nous nous faisons avocat : M. Kempf et nos professeurs sont là pour nous aider à construire une argumentation convaincante. Mais qui parmi nous fera preuve d’assez d’éloquence pour convaincre un jury et décider du sort d’un livre ?

Le vainqueur aura encore le droit de s’offrir… des livres !

Laurence Sevathean pour l’équipe pédagogique du projet

Vernissage de l’exposition itinérante
« Représentations d’Europe à travers la céramique »

 

Le Lycée Le Corbusier fête l’amitié européenne

 

Le vernissage de l’exposition itinérante internationale «Représentations d’Europe à travers la céramique» a eu lieu au Lycée Polyvalent Le Corbusier à Illkirch-Graffenstaden, le jeudi 5 mai 2022 à 10h30, dans le cadre du partenariat «Working together tomorrow» entre la BBS II de Leer (Ostfriesland, Niedersachsen, Allemagne), la BBS I Delmenhorst (Niedersachsen, Allemagne) et le Lycée Le Corbusier d’Illkirch-Graffenstaden, soutenu par des fonds européens via le programme Erasmus+.
Préparée et contextualisée à Illkirch-Graffenstaden, cette exposition y sera présentée pendant 3 semaines, avant d’être expédiée à Delmenhorst puis à Leer pour y être exposée.

Ce vernissage vient clore une semaine d’accueil à Illkirch-Graffenstaden qui a permis aux participants allemands de découvrir le Lycée Le Corbusier, ses équipements, ses formations et la vie quotidienne d’un établissement français. Des temps de convivialité et de découverte du territoire ont facilité la cohésion de ce groupe et ont forgé des liens d’amitié franco-allemands, à la découverte des institutions européennes, du château du Haut-Koenigsbourg, de Strasbourg, de son architecture et de sa gastronomie !

Les élèves des voies professionnelles (Elèves de CAP 1ère et 2e années) et générales et technologiques ont travaillé par groupes de trois jeunes issus de chacun des établissements à la conception puis à la réalisation d’une œuvre en céramique qui exprime leurs visions d’Europe. Interagissant en allemand, anglais ou français, les participants ont mis en commun leurs idées et leur créativité, épaulés par des enseignantes du pôle Design du Lycée.

Cet évènement s’inscrit dans le cadre de l’ouverture à l’international du Lycée Le Corbusier et de sa volonté d’offrir à ses apprenants des possibilités de mobilités et d’échanges à l’international dans toutes ses filières. Bravo aux élèves et personnels impliqués dans la réussite de cet évènement témoignant de l’amitié européenne, d’autant plus importante dans les périodes troublées que nous vivons.

 

Benoît Andlauer

 

 

Gammes, tempéraments, compositions

Projet musical en trois temps pour les élèves de 1G2-3, 2PTNE-1 et TPMEL

Reportée une première fois pour cause de grippe pangoline, ce projet a bien failli être amputé des deux première parties en raison d’une méchante tendinite de la musicienne invitée Yuki Mizutani. Heureusement tout a pu être maintenu grâce aux soutiens d’autres musiciens… Ces trois interventions ont été proposées par l’association AMIA (Amis de la Musique sur Instruments Anciens).

Une première journée lundi 7 mars  avec 3 séances en co-intervention entre professeur et musicien permettait à chaque classe de découvrir les subtilités des tempéraments –système d’accord des instruments- et les affects qui en découlent. Une partie théorique était assurée par la professeur de mathématique des élèves, Lauriane Schneider ou Laurence Mathis-Meyer, épaulée par Philippe Wœssner, professeur de Sciences de l’ingénieur et organisateur du projet. Pour la partie artistique, la claveciniste Yuki Mizutani s’est fait seconder par Maho Kamada, étudiante en clavecin à la HEAR. Elles ont ainsi pu mettre en évidence les conséquences acoustiques des commas synthonique et pythagoriciens et l’impossibilité de jouer dans certaines tonalités.

Le lendemain, mardi 8 mars, un récital de clavecin était prévu pour l’ensemble des élèves de la veille. En raison de la blessure de Yuki Mizutani c’est Martin Gester (musicien à la longue carrière internationale, chef d’orchestre, claveciniste, organiste, pianofortiste) qui a accepté de la suppléer. En raison du peu de temps de préparation et de certaines particularités du clavecin (une octave courte dans les graves, touches étroites), le programme initialement prévu a dû être revu en profondeur. Les thématiques sont toutefois restées identiques : découverte des formes de composition classiques. Les élèves ont ainsi pu découvrir le fonctionnement d’une fugue, d’une basse obstinée, des variations… Notons que les élèves ont eu la surprise d’entendre leur professeur de mathématiques intervenir au violon pour deux pièces, accompagnée par Martin Gester.

Troisième intervention le jeudi 24 mars avec l’ensemble Into The Winds : difficile de ne pas être surpris par cet ensemble spécialisé dans les instruments à vents anciens (moyen-âge et renaissance). Une occasion très rare de découvrir de la musique instrumentale de cette période, jouée sur des instruments aux sonorités et aux formes surprenantes. Quelques explications également sur la multiplicité des percussions et le fonctionnement des instruments à anches, sifflets ou embouchure.

Des événements organisés par M. Woessner grâce à notre partenaire l’AMIA et au financement de la Région Grand Est dans le cadre des dotations des « Animations culturelles pour les lycées ».

Fin avril, deux concerts scolaires ont été donnés au lycée par l’ensemble Double Face autour de Victor Hugo et à l’initiative du professeur d’Histoire géographie Paul Steib au Lycée.

Avec Stéphanie Révidat, soprano et Marie Garnier, cornet à pistons et le pianofortiste Matthieu Schweiger sur un Pleyel petit patron de 1844 et ses marteaux garnis de feutre de poils de lapin.

Musiques de Beethoven, Saint-Saëns, Berlioz, Arban et Liszt.

Un événement financé par la Région Grand Est dans le cadre de l’action culturelle dans les lycées.

Rencontrer un poète… vivant

Les classes de 1AA1 et 2GT4, après avoir assisté au spectacle « La mort n’est que la mort si l’amour lui survit » de la compagnie Rêve mobile, (cf article précédent) ont eu la chance de pouvoir rencontrer Jean- Pierre Siméon qui a partagé avec eux sa vision de la poésie.

Cet homme passionné est un poète contemporain : il écrit des livres de poésie, du théâtre depuis cinquante ans, il a été directeur artistique du Printemps des poètes durant seize ans et dirige à présent les éditions Poésie Gallimard. C’est donc un homme qui vit de poésie, est engagé pour la poésie et cite volontiers Hölderlin qui disait qu’il faut « habiter le monde poétiquement ».

Qu’est-ce que cela signifie ? Quelques pistes : Savoir être sensible à la beauté de l’instant, créer un lien avec le monde qui nous entoure, surtout la nature, mais aussi, ne pas cesser de questionner le monde dans lequel on vit, la place qu’on y occupe et, enfin, célébrer nos émotions et nos sentiments qui font que l’on est intimement vivant. Lors de cette rencontre, en répondant aux questions des élèves, il nous a ramené vers l’essentiel, à ce qui fait la saveur de la vie.

Donc oui, en classe, on a souvent tendance à étudier des poètes morts mais Jean-Pierre Siméon est définitivement vivant.

Laurence Sevathean, enseignante de Lettres

 

Le spectacle « La mort n’est que la mort si l’amour lui survit »

de la compagnie Rêve mobile 

Le temps d’un spectacle, le 1er mars, les classes de 1AA1 et 2GT4 plongent dans des temps immémoriaux à la rencontre d’Orphée, roi de poètes, au chant plus puissant que celui des sirènes, qui descendit jusqu’aux enfers pour y chercher celle qu’il aime. Un texte du poète Jean- Pierre Siméon mis en voix et en scène par la Compagnie Rêve mobile.

Les aventures d’Orphée nous parviennent à travers une seule voix, celle de Béatrice Venet. Elle commence par ces mots « J’étais là et j’ai tout vu » et comme par enchantement, nous y sommes aussi : nous l’écoutons nous révéler le secret d’Orphée, nous émerveiller de ses prodiges et célébrer la magie de son chant, même dans la mort. Tout en simplicité et en vérité, elle nous initie à la poésie qui dit le deuil, la perte mais aussi l’amour et le désir infini de vivre. La poésie de Jean- Pierre Siméon qu’elle interprète fait écho aux chants aux accents plus ou moins lointains que l’actrice interprète a capella lors d’intermèdes. Et dans la beauté du chant semble résonner un peu de la lyre aux neuf cordes d’Orphée.

Laurence Sevathean, enseignante de Lettres