Lutte Victorieuses
“Aujourd’hui c’est mardi et je me rends
au centre communautaire pour accomplir mon travail de la journée.
Ici les mots “jeter” et “déchet” n’existent plus. Les résidus du capitalisme, nous les réparons, nous les hybridons, en mutualisant nos savoir-faire.
Venez visiter notre lieu autogéré qui n’est pas juste notre lieu de travail, mais un lieu de vie où nous mangeons, cuisinons, échangeons collectivement. Dans ce lieu se passent nos assemblées populaires pour entretenir la pérennité de l’environnement.”

Nous sommes partie du texte Luttes Victorieuses de LénaLazare tiré du livre Les Utopiennes composé de plusieurs auteur•en imaginant par les mots le monde en 2044, en symbiose avec le vivant, le temps, en imaginant comment partager nos ressources !
Nous nous sommes réapproprié ce texte pour notre exposition, le but étant de créer du débat/ une discussion sur un futur possible et souhaitable et de réinterroger notre façon de vivre actuelle.
Afin de trouver une piste pour nos artefacts, nous sommes passés par plusieurs étapes.
Tout d’abord, nous avons imaginé des objets/lieux (même irréalisables) et avons échangé des idées pour les améliorer. Nous avons ensuite dû faire des expérimentations avec des échantillons de matières, couleurs etc afin de créer un univers graphique cohérent avec notre projet.
Nous avons enfin dû faire une sélection parmi nos idées. Il en est ressorti un journal militant, de la réparation et upcycling, et de nombreuses affiches, tout ça dans un lieu collectif où tout le monde peut se rejoindre quotidiennement “L’interstice”.
Suite à ces réflexions et à la lecture qui nous a guidés, nous en avons déduit une utopie qui mutualise tout : la fin du capitalisme et de l’individualisme. Nous mettons nos savoir-faire en commun, l’argent perd sa valeur et nous prônons l’upcycling et l’artisanat.
Pour cela, nous avons imaginé un lieu comportant trois espaces majeurs pour le bon fonctionnement de la vie en 2044.
Le premier lieu que nous avons pensé est un espace de restauration commun, où les gens peuvent lire l’actualité tout en se régalant avec de la nourriture et des boissons à prix libre ou en échange de services.Pour illustrer cette idée, nous avons réalisé un bar et un journal en photocollage, comprenant des flashs info, des jeux(sudoku, ??) et des numéros de téléphone de personnes susceptibles de nous aider dans nos travaux.
Le deuxième espace est un atelier de sérigraphie, dédié à la création d’affiches militantes retraçant notre lutte de 2024 à 2044.
Enfin, le dernier espace est un atelier de réparation et de détournement d’objets issus du capitalisme et de la surconsommation, afin de leur donner de nouveaux usages sans recréer de produits ni de matière : on fait avec ce que l’on a. Nous avons par exemple repris le cadre d’une chaise cassée et retissé le dossier et l’assise avec des câbles électriques.
Lors de l’exposition, les visiteurs sont immergés dans notre lieu, “L’Interstice”. Grâce à un médiateur, ils effectuent une visite guidée des trois espaces.
1. Espace de restauration
Les visiteurs commencent par le lieu de restauration, où ils peuvent feuilleter le journal interactif. Le médiateur en résume les grandes lignes, explique la démarche et les thématiques abordées.
2. Atelier de sérigraphie
Ensuite, ils sont guidés vers l’atelier de sérigraphie, où un intervenant présente son travail : la création des affiches militantes retraçant notre lutte de 2024 à 2044.Le visiteur est invité à créer sa propre affiche, grâce au matériel mis à disposition (tampons, feutres, encres). Il peut ensuite coller son affiche sur le mur d’expression à l’aide d’un pinceau et de colle. Cette action lui permet d’agir concrètement, de prendre position et de laisser une trace dans le lieu. Cette interaction a très bien fonctionné lors de l’exposition.
3. Atelier de réparation et de détournement
Enfin, le visiteur est conduit vers l’atelier de réparation, où il arrive en pleine action : des personnes sont déjà en train de réparer, tisser, détourner des objets.