Master class « cascadeur au cinéma »

La classe de 1P MEL à la « Master class cascade » avec Dominique Fouassier dans le cadre du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2017 (FEFFS)

En collaboration avec le FEFFS, la DAAC (Délégation Académique à l’Action Culturelle) du rectorat de Strasbourg a proposé une « master class » sur le métier de cascadeur. Près de 350 élèves des établissements scolaires de l’Eurométrople se sont donc donnés rendez-vous le 21 septembre au cinéma Vox. Ce sont les élèves de 1P MEL (Bac Pro électricité) qui ont représenté le lycée Le Corbusier.

Dominique Fouassier, un des grands noms de la cascade en France et dans le monde, a animé la séance pendant plus de deux heures en proposant des extraits de films, des anecdotes souvent croustillantes sur les cascades qu’il a eu à faire, mais aussi sur les grands noms du cinéma mondial qu’il a rencontré. Depuis près de 30 ans, il a joué ou assuré des cascades dans plus de 200 films et téléfilms parmi lesquels figure « La guerre des boutons », « Otez-moi d’un doute », « Papa ou Maman » … au cinéma ou « Julie Lescault », « Le commissaire Cordier », « Joséphine ange gardien » ou encore « Plus belle le vie » … à la télévision. De par son métier, il a cotoyé des réalisateurs comme Luc Besson, Frédéric Shoendoerffer, Cédric Klapisch, Mickaël Cohen, Alexandre Arcady, John Frankenheimer ou encore Roman Polanski, mais aussi des acteurs tels Jean Reno, Christophe Lambert, Gérard Lanvin, Jean Claude Van Damm, Emmanuelle Seigner, Béatrice Dalle, Nathalie Baye, Vincent Perez, François Damien, Cécile de France ou Robert de Niro, Kevin Costner, Tom Cruise, Johnny Deep, Peter Sellers …

Dominique Fouassier a illustré son exposé par quelques extraits de films où il a été sollicité. D’abord cascadeur, il est devenu ensuite coordinateur d’une équipe de cascadeurs et parfois même « réalisateur deuxième équipe », surtout dans ses interventions à l’étranger. Il a situé l’origine de la cascade au cinéma avec les films de Buster Keaton. En France, Jean Marais et Jean Paul Belmondo ont joué un rôle important.  Il a parlé de l’évolution de son métier. D’abord empirique, la cascade est devenue ensuite plus travaillée avec l’utilisation de cables, d’airbags puis d’engins mécaniques. Loin d’être menacée par les techniques modernes de trucage qui pourraient permettre beaucoup de choses, il estime que la cascade bénéficie au contraire de ces nouvelles technologies. Elles apportent des effets spéciaux plus spectaculaires et des séquences plus osées.

Pour Dominique Fouassier, le cascadeur- homme ou femme- est tel un sportif de haut niveau qui n’est pas à l’abris des accidents. Concentration et préparation sont parmi les qualités les plus importantes. En effet la cascade nécessite un long temps de préparation hors tournage, puis hors plateau, avant de réaliser la scène qui sera visible lors de la projection. Il s’agit alors de se concentrer pour mémoriser la cascade, la coordonner et s’habituer au matériel. Les moyens financiers octroyés par la production entrent également en ligne de compte, mais pour les cascades difficiles et inhabituelles, deux mois de préparation au minimum sont nécessaires pour réaliser une scène de quelques secondes dans un film.

Le cascadeur a expliqué ses propos en illustrant les différents types de cascades : en voiture, en avion, à moto, dans les scènes de rue, les chutes, le combat ou encore les « torches vivantes »… Il a décrit le rôle de ses cascadeurs qui accompagnaient Tom Cruise (qui n’utilise pas de doublure !) en voiture lors d’un tournage à Paris. Puis, prenant un élève dans la salle, il a miné avec lui une cascade à partir d’une giffle !

Une suite logique à cette « Master class » serait de voir si les élèves ne pourraient pas assister à un tournage de film. L’Eurométropole reçoit régulièrement des demandes de la part de réalisateurs. Peut-être y aura t-il une possibilité au cours de l’année scolaire ?

Marc Faszczenko, Sébastien Pierrel, Didier Mailfert