COLOALGO

coloalgo

A l’occasion du module savoir-faire et techniques, nous avons travaillé avec une école qui utilise la pédagogie Montessori. Le but de ce projet était créer un atelier pour guider peu à peu les enfants vers l’écriture et la création d’algorithmes. Nous voulions également que ce kit leur permette de garder une trace de leur travail pour échanger avec la maîtresse et leurs parents. Nous nous sommes donc rendus sur place afin de comprendre et observer quel était le fonctionnement de la pédagogie Montessori. 

 

Durant l’après-midi que nous avons passé avec les enfants, nous avons pu observer que ces derniers étaient totalement autonomes, qu’ils choisissaient et rangeaient leurs activités eux-mêmes. La classe était divisée en petits îlots qui permettaient aux enfants de s’installer en délimitant leur espace de travail. Ils appelaient la maîtresse une fois leur travail réalisé afin que celle-ci vienne le valider. Nous avons également pu observer que l’erreur et l’échec font parti intégrante du processus d’apprentissage. En effet, si l’enfant ne réussissait pas l’activité choisie, il pouvait la ranger et passer à autre chose. Ainsi, personne ne lui donnait la solution, il la trouvera plus tard par lui même.

 

Suite à cette visite, les professeurs nous ont présenté un normographe fonctionnant avec un dérouleur de papier et un pochoir dans lequel l’enfant passait son crayon. Nous avons trouvé ce système de dérouleur très pratique et avons alors imaginé un objet qui réutilisait le dérouleur papier mais à la place du pochoir nous avons pensé à des formes en relief. L’enfant passerait une craie afin d’imprimer ces formes et créer un algorithme.

Normographe

Ce dispositif étant trop similaire à celui présenté par les professeurs, nous avons donc pensé à un système de plateau de jeu. Dans ce plateau des cubes doivent être rangés dans un ordre précis en fonction de la forme collée sur le dessus. Par la suite l’enfant pose sa feuille dessus et passe une craie afin de garder une trace de son travail. Le papier devait être maintenu par une cale et nous avions prévu une boîte de rangement. Nous avons testé plusieurs matières pour les cubes afin de sélectionner la plus adaptée à un jeune public : bois brut, MDF, mousse. Nous avons finalement choisi du MDF car plus léger que du bois brut et plus pérenne que la mousse.  Le MDF est solide, assez léger et agréable au toucher. Les cubes ont été découpés avec une scie à onglet et les formes en relief collées dessus (losanges, ronds, carrés, carrés dans des ronds…) à la X-carve. Nous avons choisi les formes de bases qu’on retrouve en géométrie pour éviter à l’enfant d’avoir à assimiler trop d’informations : il faut que les différences entre les formes soient assez flagrantes.   

Nous avons également réalisé des formes composées pour un niveau plus difficile (rond dans un carré, carré dans un rond…) afin de permettre une progression dans l’atelier, qui s’adresse autant à des petites section que des grandes section. Nous avions imaginé trois niveaux de difficulté qui se rangeaient dans des sacs en tissus.

Ce système ressemblant trop à celui de nos camarades, nous avons décidé de nous différencier en utilisant un système de tampon à la place de la craie. La feuille serait donc placée en-dessous et les pièces en relief serviraient à tamponner plutôt qu’à imprimer. Nous avons donc pu ajouter la variable des couleurs au sein des algorithmes. Pour le rangement nous avions encore une idée de boite. Pour maintenir les tampons en place nous avons fabriquer des grilles modulables qui permettent de ranger les cubes mais aussi de créer la possibilité de différents niveaux de difficulté.

Après des tests, les formes en MDF servant de tampon se sont avérés peu adaptées pour servir de tampons. On a donc utilisé de la mousse de couleur qui imprimait beaucoup mieux l’encre. Nous avons choisi quatre couleurs d’encreur les plus basiques: le rouge, le jaune, le bleu et le vert. Les formes en MDF, collées de l’autres côtés du cube par rapport à la partie en mousse, servent finalement à rappeler la forme et la couleur du tampon une fois celui-ci retourné. En effet, nous avons imprimés des autocollants des quatre couleurs pour les coller sur les formes en MDF. Pour que les enfants comprennent bien quel côté sert à tamponner, nous avons peint la face qui peut être encrée de la même couleur que la mousse et l’autocollant.

Nous avons fini par changer le système de rangement aussi car il n’était pas assez pratique (trop lourd pour un enfant, pas vraiment utile). Nous avons composé un système de mille-feuille avec trois plaques de MDF, deux pour ranger les tampons et les grilles, l’autre pour fermer le mille feuille et y placer les encreurs. Pour rendre le tout transportable, nous nous sommes intéressés à un pliage japonais. L’enfant porte seulement le poids du matériel puisque le système de rangement est en tissus. Lorsque le tissu est déplié il sert aussi de surface de travail. Nous avons ajouté des flèches, des pointillés de démarcation de l’emplacement de travail et des numéros pour faciliter la compréhension de l’enfant lors du rangement (où déplacer les plateaux de jeu, plier…). A la fin le nœud lui permet de mieux transporter son matériel de travail pour le ranger. Après un test avec un enfant, nous avons également ajouté des pinces pour maintenir les grilles à la feuille.

Nous avons eu l’occasion d’aller tester et expliquer notre kit aux enfants. Ceci nous a permis d’évaluer notre dispositif en situation réel. Cet objet a été très apprécié des enfants, par le côté ludique qui s’ajoute au côté éducatif, et à la maîtresse car les grilles fixes apprennent aux enfants à maintenir le tampons en place lorsqu’ils les placent sur la feuille. En effet, ils avaient tendance à glisser lorsqu’ils en utilisaient et obtenir un résultat peu propre. En rentrant chez eux, les enfants ont pu montrer à leur parents le travail réalisé durant la journée.