Le kit Montessori

 

La pédagogie Montessori est une méthode d’éducation créée en 1907, elle repose sur l’éducation sensorielle et kinesthésique de l’enfant. Elle se construit sur les trois piliers suivants : éducateur, environnement et matériel pédagogique spécifique. Notre mission, lors de ce projet a été de produire un élément de ce dernier pilier, qui aidera l’enfant à appréhender l’apprentissage de l’écriture.

Première étape, l’observation !

Pour créer, rien de tel que d’observer ! Après quelques recherches faites au préalable, notre équipe découvre l’école Saint Jean à Strasbourg. Armée de nos carnets, nos crayons et nos appareils photos, nous avons analysé une après-midi Montessori !

Nous avons pu constater une grande autonomie dans le travail : l’élève, sous le regard de la maitresse, choisit une activité qu’il transporte à son lieu de travail (à terre, sur une table, sur un tapis : tout endroit est fait pour apprendre.) L’élève déballe ensuite son « kit », l’utilise et une fois le travail effectué, il le montre à la maîtresse. Cette dernière le valide et en prend une photo. Elle garde ainsi une trace de ce qui a été fait.

L’enfant peu ainsi se développer à son rythme, acquérir des compétences solides, prendre confiance en son travail, tout en développant une multitude de capacités motrices, cognitives et créatives.

En ressortant de l’école, nous avons affiné nos objectifs : nous voulons créer un objet léger, facile à manipuler, qui aide à appréhender la forme des lettres, l’apprentissage de l’écriture, et de la lecture, tout en permettant à l’élève de garder une trace de son travail.

(photos)

Brainstorming en équipe…

L’idée d’une boîte nous est tout de suite parue évidente : grâce au matériel de l’école nous pouvons produire une boîte facile à manipuler et légère. Il ne reste plus qu’à déterminer son utilité. Ensemble nous avons d’abord pensé faire des mots en relief sur lesquels l’enfant poserai une feuille d’aluminium. Lorsqu’il passera son doigt sur la lettre en question, elle sera retranscrite en relief sur la feuille d’aluminium.

Pour continuer notre réflexion, nous nous sommes appuyés sur les différentes dictées utilisées par la maîtresse de l’école Saint Jean. Nous avons alors décidés d’orienter notre projet vers ces dictées particulières. Nous pensons réaliser le kit suivant : fabriquer une boîte qui contiendrai des lettres et des illustrations ; le couvercle permettant à l’enfant de poser son image à gauche, et de fixer les différentes lettres à droite pour pouvoir composer le mot correspondant à cette dernière ; les lettres seront en reliefs, et à l’aide d’une craie magique et d’une feuille posée sur le mot, l’enfant pourra garder une trace de son travail.

Nous avons alors effectué différents tests d’impressions à la craie magique (photo).

Nous nous sommes alors réparti le travail : Arthur et Léo s’occuperont de la boîte et des lettres, et Chloé et moi des illustrations.

Les illustrations :

(Chloé et Mathilde )

Pour les illustrations nous avons passé par énormément de chemin avant d’atteindre le résultat final ! Notre idée était d’abord de représenter chaque mot de la dictée par une « illustration ». Dans un premier temps, Chloé et moi avons dessiné des mots utilisés dans la dictée. Lorsque nous nous sommes partagées nos résultats, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une grande différence entre nos croquis. Il a donc fallu mettre au point une première charte graphique : nos dessins devrons être plats, sans trop de détail, à la ligne claire, et se limiter à seulement trois couleurs (au feutre à alcool). Nous avons donc produit une cinquantaine de dessins de notre côté, chacune de notre côté.

(photos)

Mais lorsque nos dessins furent à nouveau rassemblés, nous nous sommes retrouvées avec le même soucis :  trop de différences, pas assez de cohérence. Nous avons donc décidé de tout retravailler ensemble, en passant par différentes étapes :  croquis, dessins par superposition à l’aide de papier calque.  Nous avons également retravaillé des pictogrammes, et finalement, à l’aide du logiciel de dessin vectoriel Inkscape, nous sommes arrivées à notre résultat final.

Une fois les illustrations finies, nous avons ajouté dans leurs dos le mot auquel elles correspondent, puis nous les avons plastifiées.

 

 

La boîte :

(Léo)

Pour la réalisation de la boîte de jeu, nous voulions quelque chose de transportable, d’assez compact pour être rangé facilement et avoir un poids raisonnable afin que les enfants puissent le déplacer par eux même.

Pour ce faire notre boîte se décompose en deux parties :
⦁ la première partie représente la boîte en elle-même. Cette dernière est un rectangle servant à stocker les petites pièces de bois où sont marquées les lettres.
⦁ La deuxième partie est le couvercle de la boîte ainsi que le plateau de jeu où sont disposées les rigoles accueillant les lettres et les images.
Pour nous représenter cette vision que nous nous sommes faites, j’ai modélisé cette boîte en 3D sur le logiciel Autodesk Fusion 360 :

Nous avions prévu des espaces de rangements pour les lettres (on peut voir les couloirs dans le fond de la boîte) mais le manque de temps nous a empêché de les réaliser.

Réalisation de la boite :

Avec Arthur nous avons réalisé notre objet avec la machine X-CARVE qui est une machine à commande numérique qui nous a permis de réaliser les pièces de notre boite avec une plus grande précision que faite à la main.
Nous avons donc réalisé les plans sur Illustrator car la machine demande un format .svg propre au dessin vectoriel. Cependant le logiciel de la X-CARVE possédait déjà une extension pour réaliser des boîtes, donc nous l’avons utilisé. Nous n’avions qu’à rentrer les valeurs des longueurs et à placer des « dogbones » permettant ainsi un emboitement parfait entre les pièces (l’outil étant rond, les angles droits sont arrondis si on ne prend pas le paramètre « dogbones »).
Nous avons collé les différentes parties de la boîte avec de la colle à bois.
Pour ce qui est des petites de bois où sont collés les lettres, nous avons découpé à la scie à ruban des planches de bonne longueur et de largeur pour avoir des bouts de bois pouvant rentrer dans les rigoles prévues pour les lettres. Chaque pièce de bois n’avait pas la même largeur, cette dernière variée en fonction de la largeur de la lettre. Pour ce qui en ramène de la typographie je laisse Arthur vous expliquer.

(photos)

La typographie :

(Arthur)

Pour la création de la typographie, il à fallu d’abord sélectionner une famille de caractère.
Pour cet exercice, les enfants apprennent à écrire donc les lettres doivent se toucher, comme une typographie cursive.
Dans un premier temps, j’ai travaillé à partir d’une typographie déjà existante.
Le but était de détacher les lettres pour avoir une jonction à l’avant et à l’arrière de ces dernières pour qu’elles se lient toutes les unes aux autres.


Cependant, les lettres étaient prise dans l’ordre alphabétique et donc n’avaient pas toutes la même hauteur de jonction.
Par exemple, A, B et C. Le A et le C fonctionnent très bien ensemble, mais le B cursive dispose d’une jonction plus haute et donc fausse les calculs.
En comprenant cela, je me suis décidé à créer notre propre typographie pour cet atelier montessori.

Pour créer cette typographie à l’aide d’un logiciel de dessin vectoriel et d’une tablette graphique, j’ai utilisé comme modèle la même typographie que mes testes précédent.
Grâce à elle, j’ai trouvé facilement la hauteur d’x (la hauteur de toutes les lettres sans jambes), ainsi que la hauteur des jonctions.


Ces règles étant définies, il n’y a plus qu’à dessiner, toujours avec le modèle.
Pour terminer, il faut vectoriser les lettres et les redimensionner au format final.

Dans un deuxième temps, j’ai exporté ces lettres en format .DXF, afin d’utiliser une machine de découpe vinyle.
Pour la machine de découpe vinyle, les voyelles et les consonnes devaient être séparées chacune sur leur fichier.
Ceci permet de changer la couleur du vinyle : bleu pour les voyelles, rouge pour les consonnes.
Après la découpe du vinyle des deux couleurs, il faut écheniller. C’est – à – dire enlever les parties intérieurs et / ou extérieurs du visuel.
Ensuite, sur des plaques de bois découpées à la mêmes hauteurs que les lettres, il à fallu transférer les plusieurs exemplaires de la typographie.


En effet, il n’y a pas qu’une seul fois l’alphabet mais plusieurs même lettres en fonction de leur récurrence dans les mots français.
Il y a par exemple plusieurs fois le E, alors que le Z est rare.
Enfin, il ne reste plus qu’à découper les lettres à la scie à ruban, puis à poncer les petites pièces obtenues.