Ce projet de muséographie s’est inscrit à la croisée de plusieurs cours : le cours de culture du design (pour l’apport de connaissances historiques et théoriques), et les cours de Savoir-Faire techniques et pratiques et Mise en Oeuvre de Projet (pour la réalisation de l’exposition). Il a pour thème “Les objets du quotidien”, donc chaque groupe s’est vu attribuer un objet ainsi qu’un texte portant sur ce même objet. Notre groupe a travaillé sur la capsule Nespresso. Le texte qui l’accompagnait était tiré de l’ouvrage Nouvelles mythologies de Jérôme Garcin : « La capsule Nespresso » écrit par Alix Girod de l’Ain. Il a avant tout une portée critique quant à ses caractéristiques et ses usages.
La capsule se cache
Mais nous ne voulions pas faire une exposition seulement critique, nous voulions quelque chose de ludique. Nous avons fait le choix d’une exposition sous forme de jeu : la capsule serait cachée tout au long de la mise en scène et le public, à l’aide de dessins et de sons, serait amené à deviner quel est cet objet mystère. Pour ce faire, nous avons étudié l’aspect de la capsule ainsi que les caractéristiques du café : sa forme nous a fait penser à une tablette de médicament, une lampe ou encore une coupe menstruelle. À chaque dessin était associé un son : une caractéristique de la capsule et de l’objet dont nous faisions le rapprochement. Par exemple, le.a spectateur.rice observait un voiture dont la jante était mise en valeur et le son associé était “je suis faite d’un métal éclatant”.
Créer l’interaction
Nous devions donc préparer une exposition interactive en utilisant de nouveaux outils tels que la barre conductible et le Makey Makey. Ces deux outils sont conductibles et permettent de produire/diffuser des sons. Dans notre cas, le choix s’est porté sur le Makey Makey car il répondrait mieux à nos besoins. Par ailleurs, d’autres contraintes plastiques ont conditionné la forme de l’exposition : le support était une grande planche en bois et les seules couleurs autorisées étaient le noir et le blanc.
Nous sommes alors partis sur l’idée de faire un livre qui reposerait sur la planche en bois, quelque chose d’épuré. Nous voulions quelque chose d’intuitif, nous nous sommes donc inspirés des livres pour enfants (“C’est peut-être une pomme” de Shinsuke Yoshitake, “Un livre” de Hervé Tullet).
Des branchements électriques à l’audio
Le Makey Makey contient une carte électronique avec les fichiers audios. Pour les lancer, il faut toucher un objet ou une substance conductible reliée à la carte. Nous avons décidé de choisir de la peinture conductible avec laquelle nous avons rempli les zones des dessins qui avaient la forme de la capsule (par exemple, le pied de la lampe n’était pas peint). Cette peinture, une fois touchée, envoyait un signal à la carte électronique à l’aide de câbles. Le spectateur, lui, n’avait donc qu’à toucher les dessins pour diffuser la définition qui accompagnait l’image.
Au fil des dix pages, les spectateur.rices créaient des liens entre les différents indices, échangeaient et retournaient quelques pages en arrière. Quand ils et elles pensaient avoir trouvé la capsule, Nespresso était révélée.
Nous avons fait le choix du minimalisme pour cette installation, parfois un peu trop. En effet, le manque de consignes nous a été reproché, ce que nous tâcherons de ne pas reproduire à l’avenir. Le public était parfois déstabilisé, ne sachant pas à quoi menaient les différentes pages ni comment celles-ci étaient connectées. Ce projet était, pour sûr, le premier à solliciter autant d’investissement personnel, il nous a donc permis d’apprendre, non seulement des compétences techniques, mais aussi de nouvelles capacités organisationnelles.