Temps Mort – En Forêt

Interprétation du thème

L’expression “temps mort” renvoie à un moment figé, à des éléments statiques qui n’évoluent plus.

Cela évoque aussi des éléments en fin de vie, en décomposition, sur le point de disparaître.

Notre réflexion émane d’une balade en forêt.

L’exposition propose de déconstruire la notion et l’image de la mort, en mettant en avant la beauté des différents éléments récoltés, photographiés et dessinés en cette période hivernale.

Le point de départ de notre scénographie est la nature morte, située au centre. Elle est un fragment de ce qu’est la forêt et de ce qu’elle a à nous offrir. La densité des éléments complexifie la lecture. On ne distingue pas ce qui est vivant ou mort au premier regard. Les branches de la nature morte qui s’échappent du cadre nous invite à étendre notre regard sur les éléments qui l’entourent.

À gauche, les zones noires mettent en évidence différentes feuilles d’arbre. La mise en lumière de l’une d’entre elles permet de révéler son squelette. Le cadre noir contraste avec la légèreté de la feuille, devenue quasiment transparente avec le temps. Malgré son âge et sa fragilité, elle n’a pas été détruite, ce qui la rend précieuse.

À droite de la nature morte, un aspect plus médical de la mort est abordé. Les fioles évoquent les contenants utilisés par les apothicaires. Elles renvoient au soin et sont en lien direct avec la dégradation des éléments organiques. Les plantes et racines mortes y sont valorisées de manière individuelle et reprennent ainsi du volume et de l’importance, à l’opposé de ce qu’elles renvoient dans un amas d’éléments. 

En dessous de ces fioles, une mosaïque d’empreintes de feuilles fait ressortir les squelettes de celles-ci. La production en série de ces empreintes rappelle à nouveau la rigueur scientifique. Les “veines” qui en ressortent peuvent faire penser à un système nerveux, rappelant le souvenir d’une vie antérieure.

Enfin, la dernière partie de la scénographie dresse le portrait d’une forêt entre la vie et la mort en cette période froide. D’une part, les photographies représentent des éléments légers, mobiles, voués à disparaître rapidement (feuilles, branchages, etc.). D’autre part, des souches évoquent la mémoire des arbres passés. Elles continuent à faire vivre le lieu en étant le support de la vie présente.