Du bruit au quartier Esplanade…


“La ville est un élément spatial toujours en mouvement.
Elle vit, grandit, s’épaissit et se développe.
L’usager dans sa perception générale de cet espace est lui aussi mobile en permanence.
Pour découvrir la ville, il faut errer et déambuler.
La marche a une fonction perceptive et dynamique de l’espace urbain.
Ainsi, le principe fondamental de l’identité sonore est de devoir être conçue en mouvement.”

Pauline Desgrandchamp “Projets : paysages sonores urbains

Une promenade pour commencer !

C’est en déambulant dans le quartier de l’Esplanade que notre projet est né.  Nous nous étions réparti les différentes rues du quartier afin d’obtenir une quantité riche d’échantillons sonores. Il était important de trouver dans chaque sons une part de l’identité d’Esplanade. Un briquet qui s’allume, une porte qui se ferme, de la circulation, une bouche d’aération, tout a été enregistré.

Le premier travail avec ces échantillons a été la création d’un jingle sonore représentant notre quartier. Nous avons essayé ensemble de créer quelque chose de rythmé. Puis nous avons récupéré les sons d’un autre groupe, ceux du quartier du Neudorf. Nous avons triés ces sons. Avant de les trier nous les avons tous écoutés, puis nous avons écrit chacun de notre côté ce que nous inspirait ces différents sons. Nous les avons ensuite classé avec plusieurs sous classements que nous avons retranscrit sur un tableau Excel (ci-dessous).

 

 

Lancement du projet sonore !

Après ces exercices, nous avons pu manipuler la barre conductive. Nous avons passé une séance à comprendre ensemble son fonctionnement, ses possibilités et ces limites. Nous avons testés différents matériaux conducteurs, afin de choisir nos futurs « boutons » interactifs pour notre projet à venir.

Suites à ces étapes importantes, nous avons découverts le sujet de notre projet : réaliser une installation sonore participative à partir de nos échantillons de sons, afin de créer une identité du quartier Esplanade.

Nous avons eu l’idée d’une carte interactive en premier, où chaque son récolté pourraient correspondre à un bouton placé au bonne endroit, en appuyant dessus l’usager se rendrait alors compte d’où vient ce son.

Notre projet :

Créer une carte, avec différents boutons à côté. La carte sera réalisée à la découpe laser, avec différentes hauteurs pour pouvoir sentir les différentes rues d’Esplanade avec les doigts. Chaque boutons correspondraient alors à un son. L’usager devra toucher un bouton qui déclenchera un son. Il devra ensuite placer ce son sur la carte, et le vérifier en plaçant ses doigts sur l’endroit auquel il pense, si c’était le bon emplacement.

Puis nous avons amélioré cette idée, en plaçant un plexiglas au-dessus de notre carte : ainsi les utilisateurs peuvent intervenir dessus avec des gommettes colorés qui correspondront à leurs ressentis, les gommettes seront rondes et leurs tailles correspondront au niveau de leur ressentis.

Nous avons fait un premier test en carton que nous avons tester auprès de lycéens de notre école.

 

 

Suite à ce test nous nous sommes posés certaines questions:

Production de notre projet :

Nous avons fait différents tests de gommettes : d’abord nous avons repris des formes organiques en résonnance avec les statues de Jean Arp (placés le long de l’avenue de Gaule, axe principal de l’Esplanade), puis d’autres que nous avons trouvé dans les différents paysages du quartier. Puis avec ça nous avons fait différents tests en essayant pleins de protocoles : tracer son chemin puis coller des formes en fonctions de son ressentis, coller uniquement des formes, tracer un chemin avec des batons, etc…Finalement, les ronds nous semblaient le plus approprié car ce sont les formes les plus neutres, qui n’induisent rien à l’usager.

Nous avons d’abord conçu notre boite sur SketchUp puis nous avons dessinés les différentes pièces sur Illustrator pour en suite les découper à la commande laser.

Pour se repérer nous avons conçu des pictogrammes en découpe vinyles, dessinés sur Inkscape. Nous avons fait plusieurs tests, pour trouver les tailles et les dispositions appropriés.

Pour les feuilles transparentes nous avons coupé une quarantaine de carré de 30x30cm, dans un rouleau de papier transparent.

Nous avons aussi conçu un protocole pour que l’usager puisse utiliser notre installation sans notre aide. D’abbord avec peu de couleurs, nous avons tenté de l’améliorer avec différents tests, et identités pour notre groupe que nous avons appelé « AJAM » (Aurélie, Joan, Alexine et Mathilde).

Une fois que tous cela a été fait, nous avons fait notre premier test à L’ARES, un vendredi après midi, à un atelier pour personnes âgés. Après cela nous avons trouvés différents points à améliorer : mettre des numéros sur nos boutons, améliorer le graphisme de notre projet.

Il était intéressant de voir comment les personnes ont appréhender cette activité, certains étaient méfiants, d’autres ont trouvés nos sons « trop désagréables ». Malgré ça tous le monde à écouté l’intégralité des sons, et seulement une personne à refuser de faire son chemin.  Les personnes âgées étaient heureuses de partager leurs ressentis, ce qui les fâchaient, ce qu’elles craignaient dans le quartier. Les mamans qui attendaient leurs enfants, elles, utilisait notre installation de façon très ludique en se prenant au jeu de retrouver où les sons ont étés enregistrés.

 

 

Nous avons eu l’occasion de faire un deuxième test in-situ à l’ARES. Nous y sommes donc retourné un mercredi matin où le public était complètement différents. Nous nous sommes retrouvés face à des parents ainsi que leurs enfants. L’activité a eu beaucoup de succès pour tous. Elle intriguait enfants et parents qui n’ont pas hésité à venir nous voir pour savoir ce que c’était.

En amont de ce deuxième test, nous avions préparé des feuilles avec toutes les gommettes de mêmes couleurs rassemblé sur une et même feuille. Cela a été possible grâce aux récoltes du premier test.

Sur place, la consigne à été de dessiner un animal avec les différents points présents sur la feuille. (Résultats ci-dessous)

Cette activités a finalement permit de faire patienter en particulier les enfants. Notre activité ce réalisant seul, tous les enfants ne pouvaient pas la faire en même temps.

Le but de ces dessins est donc de trouver une sorte de « mascotte » de ce quartier.

 

Le reste des récoltes se base sur le même principe que les premières. Écouter un son et le placer sur la carte à l’aide d’une gommette de couleur correspondant à un ressenti.

Nous pouvons tout de même constater une dominance de rouge. Le rouge étant associé à un sentiment angoissant, nous en déduisons que le quartier n’est peut être pas le plus chaleureux de Strasbourg.

 

Grâce à ces différents échantillons, nous avons pu avoir une idée plus large de l’ambiance de ce quartier et comment ces habitants s’y sentent.