Crées ton robot – Atelier Outillé

L’objectif de la recherche était de connaître la façon dont les gens perçoivent les robots et leur forme, en créant leur robot personnel par eux-mêmes et en me racontant une petite partie de la vie du robot. Au fil des discussions et des créations des différents robots, on découvre une vision assez anthropomorphique et un peu restreinte du robot.

Lieu et contexte

J’ai eu l’opportunité de pouvoir mener mes recherches à La CabAnne des Créateurs à Schiltigheim pendant deux animations de quartier qui se sont déroulées pendant les vacances de Noël le 30 décembre et 4 janvier 2025. 

Je faisais partie d’un des nombreux stands, qui étaient plus accentués sur les jeux vidéo et le coloriage. 

Il avait un public varié, mais c’était souvent des mères qui venaient avec leurs enfants ou des jeunes qui venaient seuls avec leurs amis. Le 30 décembre, il n’y avait pas beaucoup de monde, car la communication n’était pas assez précise dans le quartier, malheureusement vu que je me suis prise un peu en retard, je n’ai pas pu aider à la communication dans le quartier, donc on a du refaire un communiqué pour le 4 janvier pour ramener plus de monde.

La plupart du temps, les participants étaient présents pour les animations autour des jeux vidéo en collectif (type FIFA, Just dance, minecraft… etc). 

Quand je leur ai demandé à l’oral avant de faire mon atelier s’ils étaient sensibles à la robotique et à la programmation, la plupart des gens m’ont répondu non, mais ils sont quand même curieux.

Au lieu de toucher les usagers attendus. qui sont des enfants de 6 à 8 ans, j’ai aussi eu des adolescents et des adultes qui étaient parfois plus intéressés que les enfants. Les enfants étaient un peu plus timide à interagir avec le dispositif et souvent étaient accompagnés de leur frère ou de leur sœur, qui ensuite faisait l’atelier après eux. 

J’ai pu alors récolter 14 réponses, qui sont mélangées entre adultes, adolescents et enfants.

Déroulement

L’usager doit choisir au moins une tête, un corps, deux bras, et une jambe.
Sur un bloc de corps, on a maximum 4 emplacements pour imbriquer d’autres parties.

Quand le robot est assemblé, usager peut prendre des jetons de vue, ouïe, et toucher pour ajouter des sens rudimentaires à son robot en les plaçant dans le espaces vides prévus à cet effet.

Quand l’assemblage est fini, il est posé quelques questions à l’orale.
L’usager est libre de donner des réponses longues ou courtes.

Quelques photos des robots crées par le public

Pour voir l’intégralité des résultats, je vous invite à les voir dans mon mémoire.

Observations globales des résultats

  • On peut observer que tous les robots ont une forme plus ou moins anthropomorphique, et c’est souvent chez les enfants que l’on retrouve cette volonté. Les éléments proposés peuvent avoir une influence, mais il est aussi envisageable de créer des robots avec des formes non-humanoïdes. On peut retrouver cette volonté chez les adultes.
  • Il y a une prédominance des roues et des chenilles pour la locomotion.
  • La fonction est souvent un travailleur dans la domaine de la construction, parfois on y retrouve quelques robots thérapeutiques et aussi certains qui sont plus intéressés à détruire l’humanité.
  • Quand ce sont des frères ou des sœurs qui créent un robot, ils ont tendance à juste changer quelques parties et reprendre les mêmes fonctions. C’est souvent le petit qui copie le grand.
  • Parfois, des personnes équipent les robots avec des grands outils jugés dangereux, comme la tronçonneuse et la perceuse, mais leur donnent des rôles qui n’ont rien à voir avec les outils qu’ils ont. Par exemple le robot “fils de bûcheron” qui a voulu devenir chorégraphe.
  • Il y a eu pas mal de gens qui avaient du mal à s’imaginer un robot spontanément et ils ont dû réfléchir un peu. Il y en avait certains qui se sentaient un peu intimidés car ils étaient débutants et donc ils ne s’y connaissaient pas trop.
  • Il faut aussi admettre que j’induis un peu le biais vers la forme anthropomorphique avec certaines cartes proposées, comme celles des bras et des jambes humaines, ainsi que la catégorisation des parties qui peut entraîner un biais vers la forme anthropomorphe.

Interprétation et extrapolation des résultats

Les enfants ont souvent tendance à donner des traits anthropomorphiques aux robots, et à les voir comme des compagnons gentils aux jeux, ou comme des travailleurs qui réparent des cabanes, qui s’occupent de plantes, qui coupent des arbres morts… Ils ont une vision très positive du robot.

Les adolescents ont tendance à être un peu plus mitigés sur la perception de robots, et certains osent plus d’expérimentation avec des robots qui ont plusieurs bras-outils. 

La fonction du robot est souvent vue soit comme un tueur cherchant la vengeance ou comme un travailleur efficace en construction qui communique avec ses autres collègues robots.

Les adultes osent plus expérimenter avec la forme des robots et ont souvent tendance à créer des robots thérapeutiques qui aident la population humaine et il n’y a jamais eu une histoire de robot malveillant qui veut se venger. Cette perception chez les adultes peut s’expliquer de la prolifération des robots dans notre vie quotidienne, que ce soit dans des lieux industriels, ou même dans certains restaurants où le serveur est un robot.

Dans la globalité, cette idée de humanisation se retrouve partout dans les résultats est dû par la forme de l’outil

Conclusion

Les personnes interrogées non-initiés à la robotique ont une vision très anthropomorphique du robot. Le robot, pour les débutants, est là pour faire un travail précis qui lui est attribué grâce à la manière dont il est construit. Le robot est un travailleur, et souvent un ami à l’humain, ou au moins un collaborateur, un guide… Les personnes débutantes ont une vision très positive du robot, même si parfois ils estiment que la robotique à l’air très complexe et difficile