Le thème de mon mémoire était “comment le designer pourrait favoriser la création de nouveaux liens sociaux grâce à la pratique du sport”. Pour prolonger ma recherche théorique sur le terrain, j’ai mis en place des cas concrets à tester avec un public jeune.

 

Hypothèse et variables

l’hypothèse qui a orienté les différents aspects de mon projet et la suivante “les règles de jeu, permettent-elles de créer des liens sociaux ?”

Les différentes variantes avaient comme point commun de jouer sur les règles et la manière de jouer.

 

Partenaire

J’ai eu l’opportunité de pouvoir mener mon projet avec le centre socioculturel du phare de l’Ill, tous les vendredis, pendant le temps de l’aide aux devoirs où les enfants viennent au centre pour faire leur devoir avec l’aide des animateurs et des bénévoles. J’ai expérimenté mon projet en collaboration avec Lucien, animateur au centre et les 18 enfants qui ont accepté de se prêter au jeu.

L’expérimentation

L’objectif des séances était de préparer les enfants à un événement amical avec les enfants de l’école primaire Libermann, durant lequel les enfants sont les principaux acteurs du déroulement de la rencontre avec un autre groupe d’enfants. J’avais 9 séances d’une demi-heure. Les séances se déroulent de la sorte : après le goûter, je récupère le groupe, je leur explique le ou les jeux que l’on va faire ce jour-là, puis nous jouons.  Le nombre de séances a permis de fournir aux enfants les moyens de s’approprier les jeux et de devenir à leur tour maître du jeu en jouant plusieurs fois au jeu pour qu’ils se l’approprient et soit capable de l’expliquer et d’y jouer avec d’autres personnes. 

 

Moyen mis en place

Pour confronter mon hypothèse au terrain, j’ai créé des cartes règles de jeu et mis en place une série d’expérimentations composé de plusieurs jeux à jouer avec les enfants. Les cartes “règles de jeux” sont composés de règles qui ont pour but soit de favoriser le jeu individuel, soit de favoriser le jeu collectif ou bien de changer la manière de communiquer des enfants.

Parmi les règles, certaines sont adaptées à tous types de jeu, d’autres à tous les jeux de balle et les dernières, adaptée uniquement au jeu de balle par équipe. Ces différences sont faites pour cibler les aspects spécifiques dans chaque catégorie de jeux et pouvoir jouer dessus.

Les cartes ont eu un changement graphique au cours du projet, car le premier graphisme qui reprend les codes du graphisme présent dans mon mémoire avec les formes/contre-forme d’élément sportif et les couleurs de la couverture de mon mémoire. Cependant, les couleurs et la disposition ne permettait pas une lecture agréable, les formes n’étaient pas assez mises en avant et enfin, les couleurs rouges et noires n’étaient pas en accord avec l’esprit de convivialité et de lien sociaux. Ainsi, j’ai opté pour des cartes aux couleurs plus vivantes avec les éléments plus gros et en blanc qui permet de mieux transmettre l’état d’esprit du projet.

Durant les 9 séances, j’ai fait jouer aux enfants, 7 jeux différents. Parmi eux, des jeux totalement individuels comme le jeu de la balle américaine où il n’y a pas d’équipe et le but est d’être le dernier sur le terrain, Et des jeux plus collectifs comme la course de relais.

Le but des jeux individuels était de permettre aux enfants de pouvoir jouer et se mesurer entre eux, mais aussi donner l’opportunité à tous de pouvoir être acteur principal de son jeu. Les jeux collectifs, quant à eux, ont pour objectif de pousser les enfants à agir ensemble dans un but commun et à développer le collectif pour développer les liens sociaux. En combinant de manière aléatoire les règles et les jeux, certains jeux collectifs devenaient des jeux beaucoup plus individuels. Comme le jeu du dodgeball qui est un jeu dans lequel deux équipes se font face et essaye d’éliminer les membres de l’équipe adverse à l’aide des balles. Seulement, la règle “celui qui marque/gagne un point passe dans l’équipe adverse” à fait que les enfants ont fini par se dire que le but n’était plus de faire gagner son équipe, mais de gagner, car à chaque fois qu’ils éliminent un joueur, ils se retrouvent à jouer contre leur propre équipe.

Rencontre avec les Enfants de l’école Libermann

Pour préparer la rencontre avec les enfants de l’école primaire Libermann, j’ai fait en sorte qu’à chaque séance, les enfants apprennent et s’habitue à faire une nouvelle chose qui leur servira lors de la rencontre. Par exemple, prendre des vidéos et des photos avec la caméra pour documenter la rencontre, arbitrer, mais aussi expliquer les règles. Les vidéos et photos prises par les enfants mon permis de garder traces des différentes séances et pouvoir les analyser par la suite, bien qu’une grande partie du contenu filmé soit hors sujet. Cela est dû au fait que j’ai fait le choix de ne pas interférer dans leur prise de vues et de ne leur donner qu’une seule règle, filmer et interroger les autres enfants pour documenter et garder traces de ce que l’on a fait.

De mon côté, j’ai organisé et rencontré la responsable du périscolaire pour pouvoir faire un repérage du terrain et pouvoir prévoir l’espace nécessaire aux 4 jeux choisit par les enfants. De plus, j’ai pensé au déroulement et du fonctionnement de la rencontre. Enfin, j’ai mis en place des présentoir sur lequel sont illustrées les règles de chaque jeu, et des feuilles de route qui indique au enfant quel jeu jouer et contre qui ils vont jouer.

Ce que j’aurais aimé approfondir

J’aurais aimé pouvoir avoir une discussion avec les enfants autour des expériences et de la rencontre, mais aussi sur les relations et interactions qu’ils ont eues. Car, il me semble important d’avoir leur avis pour savoir si je n’ai pas oublié ou mal compris quelque chose lors de mon analyse. De plus, j’aurais aimé pouvoir faire la rencontre avec un groupe d’enfants avec lequel ils ne se connaissent pas. Ainsi, même si la grande majorité ne se connaissent pas, tous les enfants sont de la même école, mais pas dans les mêmes classes. Car bien que les différentes expériences et la rencontre ont montré que les règles permettent d’accentuer les interactions et la création de nouveau lien sociaux, la rencontre avec des enfants qu’ils n’ont jamais vues aurait été d’autant plus pertinente et plus riche.