Projet – En balade

Problématique et hypothèse

Suite à mon mémoire qui avait pour thème la sensibilisation, des adultes, au milieu végétal durant les balades, cela m’a amené, au terme de mes recherches, à formuler une problématique : “Comment éveiller la sensibilité, des adultes, au milieu végétal, peut-il favoriser le développement d’une conscientisation écologique ?”
Pour orienter mon projet, j’ai posé une hypothèse qui est : qu’une démarche sensible par “le faire” permettrait de favoriser une conscientisation au milieu végétal. En effet, il me semble que c’est en faisant, par l’action, que les usagers peuvent devenir plus à même de développer une conscientisation. Dans ce projet, mon rôle de designer est donc d’apporter des outils incitant les usagers à utiliser activement leur sens pour déclencher des discussions, et faire germer des questionnements sur l’environnement qui les entoure.

Contexte de projet

Choix du terrain
J’ai décidé de tester mon projet dans un environnement urbain pour toucher un public diversifié et qui n’est pas forcément sensible aux questions environnementales. Mon choix s’est donc porté sur la forêt Neuhof-Illkirch, classée réserve naturelle. L’avantage de cette forêt est qu’elle est au carrefour de plusieurs quartiers et villes, et qu’elle est plutôt vaste.

Partenaire
J’ai eu l’opportunité de travailler avec la STIG (Société de Toursime d’Ilkirch-Graffenstaden) du Club Vosgien. Proposant à ses adhérents deux sécessions de marche nordique par semaine à la forêt Illkirch-Neuhof, j’ai pu tester mon projet au retour de leur marche.

Usagers
Mon projet cible les adultes, car je trouvais intéressant de travailler avec ce public qui s’octroie moins l’occasion d’expérimenter de manière inattendue leurs sens, comparé aux enfants davantage en quête de découverte.

Idée du projet
Ce projet a pour vocation de permettre aux promeneurs d’explorer l’environnement dans lequel ils se baladent différemment, en jouant sur la perturbation des sens. Le but n’est pas de dénaturer le moment de la balade, qui est souvent propice à la détente et à la contemplation, mais plutôt d’agrémenter intelligemment des outils permettant d’explorer sensoriellement et activement un milieu dans lequel ils se promènent.

Atelier 1 : la vue

Ce premier atelier concerne la vue, et à pour but d’exacerber et de détourner ce que l’on voit pour déstabiliser et rendre curieux l’utilisateur.

Prototypage et fabrication
À l’origine pensés sous forme de lunette, les premiers prototypes ont mis en évidence la difficulté de réalisation et d’adaptation sur chaque visage. Par conséquent, l’outil a pris la forme d’une jumelle modulable en trois outils différents. Après le tout premier test, la création d’un tablier est devenue nécessaire à l’utilisation de l’outil lors de balades.

Déroulement
Avant chaque départ, un tablier contenant chaque module et le protocole à suivre est distribué à un duo. Durant la balade, trois arrêts sont effectués pour expérimenter les outils. Le protocole permet que le kit puisse être utilisé de manière autonome. Après chaque expérimentation, les promeneurs doivent prendre en photos avec leur téléphone ce qu’ils voient au travers de la jumelle, permettant de garder une trace.

Outils à utiliser
Le tunnel déformant
Cet outil a pour but de déformer ce qui est regardé de trois manières différentes grâce à des lentilles. L’une démultiplie en plusieurs facettes, la seconde démultiplie en rond, et la dernière grossie les éléments telle une loupe.

La jumelle réfléchissante
Cet outil a pour but de perturber la vision en déviant le point de vue de ce que l’on voit grâce au miroir qui réfléchit le paysage.

Le démultiplicateur
Cet outil fonctionne comme le principe du kaléidoscope, un prisme se situe dans la jumelle pour démultiplier l’image. En plus de cela, un module de disque s’ouvre pour le remplir d’éléments végétaux. Le disque se fixe ensuite, proche du prisme, et la rotation de celui-ci amplifie la démultiplication et l’effet perçu à travers le prisme.

Photos de l’atelier

Résultats des photos prisent par les promeneurs lors de la balade

Atelier 2 : le toucher

Ce deuxième atelier sur le thème du toucher a pour but de les rendre plus sensibles aux textures, en les privant en partie du sens de la vue, pour décupler les sensations et les ressenties.

Déroulement
Après avoir touché une texture à l’aveugle en groupe, il y a un temps de balade pour récolter des éléments végétaux leur évoquant ce qu’ils viennent de toucher. Les paniers sont ensuite échangés entre les groupes, où chacun essaie de deviner à l’aveugle ce qu’il y a à l’intérieur suivant les textures ressenties. Enfin, chaque élément du panier est révélé et les participants en gardent des empreintes, grâce à un outil mis à leur disposition. L’élément végétal ainsi que l’empreinte sont ensuite exposés pour pouvoir échanger ensemble sur ce que chacun a récolté.

Photos de l’atelier

Résultats des expérimentations

Au-delà de la mise en évidence de petits éléments techniques à perfectionner où modifier, j’ai pu constater qu’il faut au maximum éviter de s’éparpiller et de proposer trop d’éléments à manipuler, car l’aspect matériel qui peut encombrer ainsi que l’aspect plus mental ou les usager doivent se familiariser avec le fonctionnement de l’atelier, peut amener à rendre confus. Ce qui a été intéressant, c’est de voir que chacun s’approprie différemment un même outil et que le regard et la perception que l’on a des choses est subjective et dépend de chacun. Et finalement cette approche sensible de ce qui nous entoure durant les balades, à suscité des conversations et des discussions autour du milieu végétal, ce qui était le but rechercher du mon hypothèse.