Désirs de ville, Rêves urbains

En travaillant avec la Maison du Jeune Citoyen, l’InSituLab souhaite accompagner la médiation de son enquête “désirs de ville” afin d’appuyer la restitution et le partage de cette démarche participative avec les habitants. L’InSituLab utilise une partie de méthode que l’on peut apparenter à de l’Assistance à Maîtrise d’Usage, souvent appelée AMU. Cette mission, l’AMU, rassemble de nombreuses compétences, en design, en architecture, autant qu’en sciences humaines, sociologie, anthropologie et en éducation populaire, au service du projet public. Tous travaillent pour accompagner les transformations des espaces et services communs pour en augmenter la qualité d’usage et l’appropriation par toutes les parties prenantes.

Un petit pas pour la fiction, un grand pas pour le projet

Les designers parlent parfois de design spéculatif. Cela implique d’imaginer des récits de possibles futurs pour prendre des décisions au présent. Ils utilisent souvent la formule “et si” pour remplacer le “il était une fois”… Dans ses propositions, l’InSituLab se met à raconter des histoires que vous allez découvrir de la page 6 à 13. Ces histoires se dessinent à plat mais aussi en 3 dimensions pour devenir des accessoires de théâtre pour de courtes pièces à jouer pendant la présentation publique. Les histoires racontées créent un paysage nouveau pour Schiltigheim, toutes traduisant les réponses des jeunes consultés lors des ateliers.

On y découvre un Schillick-fiction, peuplé en vrac d’une cavalerie du réseau qui veille contre les dérives numériques et les harcèlement sur les réseaux sociaux, un ring pour danseurs qui permet de pratiquer boxe et danse à la fois, une boutiquerie vendant une collection d’habits made in Schillick réalisés par le recyclage de déchets, un arrêt-compost permettant de déposer ses déchets alimentaires en étant récompensé avec un burger végé ou avec un ticket gratuit de bus, une aire de jeu inter-espèces avec toboggan, une cabane et un berger urbain, une candythèque qui associe un goût à un livre, un quartier des défis avec une course aux déchets et une roulette des sports et des loisirs, un office des loisirs avec un van des cigognes qui apporte des équipements de sports mêlés, une île des jeunes autogérée avec un hamac de rencontre et une tyrolienne de liaison… Toutes ces fictions urbaines dessinent ainsi de nouveaux lieux, services publics, relations entre humains et non-humains, pour provoquer le réel.

Dessiner dans l’espace

Immerger le spectateur pour mobiliser sa capacité d’empathie et d’imagination Le 15 décembre, les passants, les publics, découvrent le parvis de la maison du jeune citoyen en noir et blanc. La neige est tombée sur les platanes taillés, le sol est blanc. Les étudiant.e.s ont installé une scénographie complète. Douze objets autour desquels on peut tourner. On entre dans la scène, on se mêle au décor. Peut-être que l’on devient soi-même un acteur des histoires de l’on commence à comprendre. À gauche, un lapin, à droite, deux immeubles reliés par un hamac géant.

On comprend bien que chaque volume est un dessin dans l’espace, comme si l’on entrait dans un livre… Toutes les réalisations sont en noir et blanc, en papier mâché, grillage, tasseaux, papier et peinture… Des techniques légères et économes, que les étudiant.e.s vont déplacer pour les faire entrer dans les espaces de travail de la matinée. Ils colorent ainsi les lieux et les esprits par des rêves souvent désirables, pour engager la participation et proposer d’autres idées…

Restituer et débattre, des enjeux de médiation

Comme point de départ, les étudiant.e.s ont récupéré les résultats des quatre ateliers. Ce sont des chiffres, des tableaux, des conversations, des diagrammes en camembert, des histogrammes, des anecdotes sur ce qui préoccupe les jeunes. Mais comment peut-on partager les résultats de cette enquête pour débattre publiquement et imaginer collectivement des solutions ou pistes à suivre ? L’enjeu est double, donner à comprendre autant que commencer à imaginer des pistes de projet. Ce sont des fictions qui doivent permettre de débattre publiquement et imaginer collectivement des solutions et des pistes à suivre.

On découvre par exemple le souhait de nombreu.x.ses jeunes de découvrir de nouveaux sports et activités. Comment cela pourrait-il prendre forme ? Et si on combinait deux activités ? Et si on imaginait un quartier sportif ? Et un office des loisirs ? Passant de main en main, en travaillant en aller-retour entre les résultats factuels et l’imagination de scénarios, iels traduisent et transforment les données récoltées. On passe ainsi d’un questionnement sur les désirs de ville à des rêves urbains.

LE JOURNAL DE PROJET BIENTÔT ICI !

Projet du Dsaa InSituLab, lycée Le Corbusier, 2022-2023
Sous la direction de Nicolas Couturier, Jean Obrecht et Cécilia Rohmer
Merci également à la Maison du Jeune Citoyen, Ossiann Roux et la Ville de Schiltigheim pour les échanges, l’enthousiasme et la confiance.