Les chemins du récit

 

Pour ce module d’investigation à forte dominante plastiques, les étudiants ont été recueillir la parole des habitants et usagers/acteurs d’un territoire, le quartier du Port du Rhin, et restitué ces récits dans des dispositifs in situ, signalétiques d’un parcours poétique. 
En partenariat avec la SPL des Deux Rives, l’École du Rhin, le Centre Socio-culturel au delà des Ponts, Ososphère, et avec l’aimable concours de Dominique Zins, écrivain.
Un projet sous la direction de Bruno Lavelle, Éric Menault et Jean Obrecht.
Du 12 janvier au 3 février 2017.
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Récits en boîteBLAC
(Annerose Laury, Gunkel Alexis, Robinet Camille, Silmar Bryan)

avec les enfants-Ecole internationale du port du Rhin
Mais que pensent nos petites têtes blondes ? Dans l’espace public délimité par le port du Rhin, la place des enfants reste limitée, pourtant l’école internationale du port du Rhin est un lieu emblématique. L’intégration et la considération des avis des écoliers n’est pas prise en compte dans le paysage urbain, ce qui abouti à un désintérêt de la part des enfants vis-à-vis du quartier (certains évitent de le fréquenter en dehors des périodes scolaires). Notre action qui c’est déroulée en quatre temps, a permis de rendre accessible les récits des enfants aux autres habitants du quartier. « Je suis une Kaïra sensible » voici une des phrases qui a marqué notre première rencontre avec les enfants. L’atelier de dessin et d’expressions que nous avons mis en place à cette occasion nous a permis comprendre les points de vue des enfants, et d’avoir une nouvelle idée du quartier. Enrichie par cette expérience nous avons étendu l’atelier afin d’en faire profiter les riverains. Le projet mis en place est un parcours à proximité de l’école permettant aux enfants de s’exprimer et d’afficher leurs points de vue sur la vie et les espaces du quartier. Des structures disposées le long du parcours permettent de  recueillir, conserver et afficher le travail des enfants pour le transmettre aux habitants et passants du quartier.

Coup d’Œil 
En voiture Simone ! (Élisa Guillet, Lucile Valcher, Paulin Viguier et Nolwenn Yves)
avec la Société Publique Locale des deux rives
Suite au récit du quartier par M. Jolidon de la SPL, nous avons proposé des installations poétiques se concentrant sur certains points du paysages. M Jolidon ayant mentionné divers aspect du quartier tel son Histoire, sa particularité d’être à la frontière France/Allemagne et son développement actuel. Nous avons réalisé l’installation Coup d’œil, un projet poétique dans le quartier du port du Rhin à Strasbourg, visant à mettre en avant des détails du paysage entre deux vieilles voisines : la France et l’Allemagne. ​
Muni d’une carte, le visiteur peut partir à la découverte des différents points de vue installés sur le Port du Rhin : le pont du futur tram, le quai du port du Rhin et la passerelle du jardin des Deux-Rives. A ces endroits sont disposés cinq longues vues orientant le regard des personnes qui s’y aventurent sur un élément du paysage, chaque élément témoignant soit d’un aspect historique, soit d’ouverture, soit de développement ou d’un paysage naturel. Les longues vues sont nommées de manière poétique et le point de vue est accompagné d’un poème. Nous avons choisi de raconter le quartier autrement afin de révéler aux habitants ou aux gens de passage toute sa richesse. Avec la carte, munie de visée, les visiteurs sont invités à proposer leur propre point de vue sur ce quartier et de partager des photos sur un Instagram. 

Recettes à déchirer
avec le collectif Rosh&chips (Elizabeth Delphin, Philippe Zappadu, Clemence Ollier, Edouard Sibioude)
En partenariat avec les restaurateurs et commerces alimentaires du port du Rhin. 
À travers les récits récoltés par ces utilisateurs du port du Rhin, nous avons vu en premier ressortir une notion de convivialité et de partage des discours entendus. Partant de ce premier coup d’œil, l’idée de mettre à disposition de tous cette envie de partage nous est venue très vite. Ainsi, nous avons choisi de créer un livre de recettes a l’échelle du quartier. 17 recettes récoltées auprès des des restaurateurs, cuisiniers, serveurs et épiciers, sont placées dans la rue, afin que tout un chacun puisse prendre une ou plusieurs ou même toutes les recettes proposées ! Au bout d’un certain temps, il n’y aura plus de recettes disponible, ou du moins d’exemplaire d’une recette à disposition. Il est donc du devoir de chacun de demander aux autres usagers du quartier s’échanger et de partager une ou plusieurs recettes. 
Au niveau graphique, nous avons pensé chaque bloc de recettes comme un élément signalétique de la ville avec des couleurs visibles qui identifient le projet et tous ses éléments mais aussi en lien avec les codes visuels de la route (par exemple le orange comme signalétique des chantiers). 
De plus, chaque recette identifie son auteur afin d’en montrer l’humanité et de relier l’usager au projet et de montrer, encore une fois, le partage a grande échelle qui opère dans le quartier. 

Dis-leur l’histoire 
(Cécile, Marien, Ossian, Sandrine)
avec l’association Turbulence
En écoutant les témoignages des habitants du Port du Rhin récoltés par Monsieur Zins, de l’association Turbulence, nous avons compris à quel point le quartier avait évolué et perdu de nombreux éléments qui faisaient sa richesse dans le passé. Notre objectif a été de remémorer ces lieux sans tomber dans le simple aspect nostalgique. Pour cela, nous avons fait une sélection des lieux qui ont un jour été les plus caractéristiques ou marquant du quartier : le terrain vague, la piscine, le jet d’eau, la boulangerie, le dancing et l’hippodrome. Au moyen de dispositif en bois, nous avons évoqué ces lieux en les disposant entre l’ancienne douane et la Place de l’Hippodrome. En plus du fait de les remémorer, notre but est deles faire revivre et d’inciter les habitants du quartier à s’investir dans le développement de nouveaux projets et de nouvelles zones d’activités. Pour cela, chaque dispositif possède une pancarte indiquant qu’il n’est qu’un appel à projet, prêt à être développé d’avantage. 

Le récit d’Artefact
en partenariat avec Artefact
(Benjamin Cotten, Pauline Girard, Clémence Nicloux, Yann Raffier)
« L’art c’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » Robert Filliou
L’objet ville est un dispositif d’usage et d’agrément. Thierry Danet est passionné par cet objet. Il défend une logique d’une ville où on habite. Il veut se faire parti prenante de cet objet, qui est le premier objet d’organisation dans lequel on peut prendre conscience de la dimension politique de chacun. La ville c’est une entité politique, accessible. La ville est à taille humaine, c’est une aventure. Chacun peut fabriquer la ville, or actuellement on ne fait que de l’urbain. Thierry cherche à amener les strasbourgeois hors du centre-ville en installant le festival de l’Ososphère dans les anciens locaux de la COOP dans le quartier du Port-du-Rhin.

Entre toi et moi
les Sociaux-Pattes (Julien TAMINI, Nicolas KLIMENKO, Coline LOURME)
avec le CSC Au-delà des ponts
« Notre objectif ce n’est pas qu’un public chasse l’autre », disait M.Liebenguth, le directeur du Centre Social et Culturel au delà des ponts, du quartier du Port du Rhin, un quartier à la frontière entre Strasbourg et l’Allemagne, marqué par la précarité. Partagé entre son passé et son futur, il est au cœur d’un grand projet urbain.​
Cette phrase, qui prend tout son sens au regard des travaux et de la mutation entamée du quartier, nous a marqué. Nous avons donc voulu raconter cette situation, cette séparation dans l’unisson.
“Entre Toi et Moi” est un point de rencontre. Il veut unir anciens et nouveaux habitants. Au cœur de la place de l’hippodrome, il offre unpanorama à 360° sur 6 points. Ils permettent de découvrir des bribes de l’histoire du quartier sous la forme de poèmes écrits en lien avec les histoires que l’on nous a transmises. Ces quelques mots laissent entrevoir le quartier. L’ouverture de la diapositive permet de dévoilercomplètement l’image associée.
Le but est aussi que chacun puisse emmener, déplacer chacun des modules, de les faire vivre afin de faire perdurer ces petites histoires évoquées par les poèmes. Selon l’image que chacun perçoit de ces mots ou des souvenirs qui lui reviennent, lui attribuer un nouvel emplacement,se les approprier.