Objectif de l’atelier
Cet atelier a pour but de comprendre la perception que les enfants ont de la forêt, un espace naturel qui leur est familier, mais qui peut être perçu de manières très diverses en fonction des expériences et des relations personnelles. L’objectif est d’explorer, par le biais du design, les représentations sentimentales des enfants face à la forêt. À travers l’utilisation de formes et d’outils. Cet atelier se déroule sur une après-midi, dans une classe de CM1 et CM2 à l’école de Munchhausen le 19 Décembre 2024.
Posture du designer
La posture adoptée durant cet atelier est celle de facilitateur/accompagnateur. Il s’agit de guider les enfants tout en les laissant mener leurs réflexions de manière autonome, de stimuler leur créativité sans imposer des réponses. L’objectif est de permettre aux enfants de s’exprimer librement sur leur perception de la forêt, sans interférer de manière trop directive dans leurs choix et processus créatifs.
En tant que facilitateur, l’interaction prend principalement la forme d’un accompagnement attentif, avec une écoute active et une présence discrète pour orienter les échanges et encourager la réflexion collective. Il ne s’agit pas d’imposer une vision, mais d’aider les enfants à formuler la leur, à travers des questions ouvertes et des moments de discussion.
Le test et les groupes
L’atelier se déroule en plusieurs groupes, chacun ayant des dynamiques différentes. Le groupe 1 est dynamique mais trop lent dans ses échanges, chacun prenant son temps en discutant beaucoup, ce qui crée des retards dans l’avancée de l’atelier. Le groupe 2, plus petit (cinq enfants), est plus réactif et avance plus rapidement, choisissant instinctivement le maximum de formes, ce qui permet un travail plus fluide. Le groupe 3, calme, préfère choisir moins de formes et nécessite davantage de stimulation pour alimenter les discussions. Ce groupe montre un lien particulier avec la forêt, certains enfants ayant des expériences personnelles liées à des sorties avec leurs proches. Le groupe 4, également calme, montre une grande autonomie, préférant prendre le temps de réaliser leur propre travail, sans intervention extérieure.
L’observation de ces dynamiques permet de mieux comprendre les différents modes d’engagement des enfants avec la forêt et de voir comment les expériences individuelles influencent la manière dont ils interagissent avec des outils de design. Certains groupes sont plus enclins à s’impliquer dans des discussions créatives, tandis que d’autres privilégient des actions plus solitaires et introspectives.
Analyse
L’atelier met en évidence que la plupart des enfants sont en confiance avec la forêt. Ceux qui y vont régulièrement, comme dans le cadre scolaire ou avec leurs familles, montrent une familiarité instinctive avec l’environnement naturel. La majorité des enfants interagit rapidement avec les formes et les outils proposés, exprimant une certaine aisance et un confort dans cet espace.
Les résultats révèlent que cette confiance se manifeste particulièrement dans leur manière de choisir les formes : les enfants ont une approche spontanée et ouverte, utilisant souvent une grande variété de formes, ce qui montre leur désir de s’engager pleinement avec l’outil et l’environnement. Dans les groupes plus dynamiques, l’expression est fluide, les discussions sont riches, et l’exploration de la forêt semble être une extension naturelle de leur quotidien.
Les groupes plus calmes révèlent parfois une relation différente avec la forêt, un lien plus intime et personnel, comme dans le cas d’un enfant qui partage l’expérience de la forêt avec sa grand-mère et ses cousins. Ce type d’attachement personnel enrichit l’atelier, en apportant des perspectives uniques sur la manière dont la forêt est perçue non seulement comme un espace naturel, mais aussi comme un lieu de partage et de mémoire.
L’analyse des comportements montre que, bien que certains enfants choisissent moins de formes ou aient besoin de plus de temps pour s’exprimer, leur confort avec la forêt ne semble pas remis en question. Cela suggère que la forêt est perçue comme un environnement sécurisant et familier pour la plupart des enfants, qui ne montrent pas de signes d’appréhension ou de peur envers cet espace naturel.
Conclusion
En conclusion, cet atelier, à la croisée du design et de l’exploration sensorielle, met en lumière la manière dont les enfants perçoivent la forêt. L’outil conçu ne constitue pas seulement un moyen de recueillir des informations, mais également un catalyseur pour la créativité et la réflexion. En tant que facilitateur, la posture choisie permet d’accompagner les enfants tout en respectant leur autonomie, leur offrant ainsi l’opportunité de s’exprimer librement et de construire une vision personnelle de la forêt. Cet atelier constitue une expérience enrichissante, tant pour les enfants que pour l’observateur, offrant une vision nouvelle et nuancée de l’importance de la nature dans le développement des jeunes.
Cet atelier s’inspire des travaux de Camille Renault ainsi que de celles de Christian Boltanski, notamment du théâtre d’ombre, pour créer une expérience immersive et réflexive sur la forêt.