Mémoire

Alexine Bischoff Mémoire

ABSTRACT EN

Education, craftsmanship and the environment are themes that are close to my heart. They guided my research project and we will see how I seized these notions. A mind map helped me to structure my ideas and led me to the following research question : how, through action-based pedagogy, can we transmit the notion of maker to children ?

The thesis exposed on the one hand, notion of maker and what it is, on the other hand there is a part about learning by doing and finally, projects of design which inspired me. 

A meeting marks the beginning of my questioning with Geoffrey. Together we question the notion of the accessibility of the tool. With the use of digitally controlled machines, the child cannot act in complete autonomy, and as the animator, we find ourselves doing everything for the child. The process of showing the accessibility of the tool is completely reversed by moving the child further away rather than bringing him closer. 

After that, Marie’s podcast analysis of Artisanat 2.0 et philosophie du DIY clarified my point of view. It takes the form of a discussion with Etienne Delprat around his book Système DIY. As he explains, DIY nowaday looks like fun, but DIY is above all a political commitment. And it is precisely this point that interests me here. DIY is part of an environmentally friendly approach by trying as much as possible to do with the means at hand.

This is how my project issue emerged, how do I include know-how linked to the maker culture in teaching knowledge?

SYNTHÈSE FR

L’éducation, le fait main et l’environnement sont pour moi des thèmes qui me tiennent à cœur. Ils ont donc guidé mon projet de recherche et nous verrons comment je me suis appropriée ces notions. Une carte mentale a permis de structurer mes idées et d’en venir à la question de recherche suivante : comment, par la pédagogie par le faire, inculquer la notion de maker aux enfants ? 

Pour cela, je me suis principalement appuyé sur deux projets de design. Tout d’abord, nous avons celui de Cas Holman, Rigamajig, qui a pour but de mettre en avant la créativité de l’enfant. Cas Holman considère les enfants comme un être à part entière, disposant des mêmes capacités qu’un adulte. L’enfant pense juste autrement et à une autre vision du monde. L’enfant est amené à réaliser des constructions qui nécessitent de collaborer avec d’autres enfants pour porter et assembler les pièces. En effet, le jeu de construction est à l’échelle de l’enfant et peut s’avérer assez lourd pour certains. 

De l’autre côté, nous avons Vroum de Kuti Kuti. Ce kit pédagogique met en avant la pédagogie par le faire. En construisant sa voiture, l’enfant va comprendre le principe d’électricité et la transmission du mouvement en reliant le moteur à une LED qui s’allume lorsque la voiture roule. 

En partant de ce postulat là, j’ai réalisé un stage chez Kuti Kuti qui m’a permis de voir comment ils mettaient en place leur kit pédagogique sur le terrain. En effet, les kits sont vendus aux particuliers mais Kuti Kuti réalise aussi des ateliers en périscolaire. J’ai pu moi-même animer plusieurs de ces ateliers, notamment à l’école du cours du Rocher disposant d’un mini FABLAB. Cette expérience m’a permis de cibler plus précisément ce vers quoi je voulais aller pour mon projet. 

Cependant, ce n’est qu’avec un entretien au côté de Geoffrey que je remets en question ce que j’ai pu observer lors de mon stage chez Kuti Kuti. Ayant réalisé un service civique chez Manipulse (FABLAB mobile à illkirch intervenant dans des écoles), Geoffrey à une autre approche du terrain que la mienne. Ensemble, nous arrivons à faire émerger quelques problématiques, notamment la question de l’accessibilité de l’outil pour l’enfant. Avec l’utilisation des machines à commande numérique, l’enfant ne peut agir en toute autonomie, et en tant qu’animateur, on se retrouve à tout faire à la place de l’enfant. La démarche de montrer l’accessibilité de l’outil s’inverse complètement en éloignant davantage l’enfant plutôt que de le rapprocher.  

Suite à cela, j’ai cherché à analyser le rapport que l’enfant peut avoir avec le bricolage ? Quelles manipulations associe-t-il à un certain type d’outil ? Mais je me suis aussi intéressée à l’éveil que peuvent avoir les enfants face aux nouvelles méthodes de fabrications numériques ? Que connaissent-ils de ces méthodes ? 

Ainsi, je suis intervenue dans une classe de CM1 de l’école du Centre à Illkirch pour tester mes outils d’expérimentations. Ils m’ont permis de voir que l’enfant comprend une notion en la réalisant matériellement, mais je retiens principalement une phrase clé de l’enseignante : “C’est super qu’ils puissent manipuler et explorer par eux même. Ce n’est pas quelque chose qu’ils ont l’habitude de faire”. Cette phrase me pousse davantage dans l’idée de lier manipulation et enseignement théorique pour faire évoluer l’enfant. 

S’ensuit alors l’analyse du podcast de Marie Richeux : Artisanat 2.0 et philosophie du DIY. Il se présente sous forme de discussion avec Etienne Delprat autour de son livre Système DIY. Ce podcast m’a permis de discerner la notion de bricolage et de DIY qui restaient à ce jour encore floues. Étienne Delprat appuie sur cette nuance qui a son importance. Comme il l’explique, le DIY s’apparente aujourd’hui à une valeur ludique, mais le DIY est avant tout un engagement politique. Et c’est précisément ce point qui m’intéresse ici. Le DIY s’inscrit dans une démarche respectueuse de l’environnement en essayant au maximum de faire avec les moyens du bord.  

C’est ainsi que ma problématique de projet a émergé, comment inclure des savoir-faire liés à la culture maker dans un enseignement qui valorise le savoir ?