LE MÉMOIRE

Mon travail de recherche par le design ma amené à produire une synthèse de mes recherches sur les questions de la surveillance technologique dans l’espace public sous la forme d’un mémoire. Celui-ci est accompagné des différentes annexes que j’ai réalisé et qui m’ont permis de compléter mon travail de réflexion.

Mon édition regroupe donc :

  • Le mémoire
  • La carte heuristique
  • La bibliographie commentée
  • Un entretien sociologique
  • Une étude de cas – Art
  • Une étude de cas – Design
  • Une étude de cas – Technique
  • Des comptes rendu de lecture
  • L’outil d’exploration

 

Lien vers mon mémoire : Thomas DELY Mémoire Annexes

 

 

 

 

Pour résumer mon mémoire :

Les villes se sont peu à peu équipées de façon conséquente en dispositifs de surveillance technologique. L’espace urbain est mis sous contrôle à des fins policières et la Smart City fait ainsi de la « technopolice » notre futur. Si le renforcement croissant du contrôle social conduit à un usage de plus en plus contraint et contrôlé de l’espace public, il est important de reprendre place dans notre milieu de vie pour reconquérir nos libertés individuelles et collectives. « L’innovation sociale entend produire des réponses nouvelles à des besoins sociaux (ou des aspirations sociales) non satisfaits, en impliquant tous les acteurs concernés, en premier lieu les usagers, dans l’invention, l’expérimentation, la diffusion et l’évaluation de nouvelles solutions. » La posture de critique sociale répond à cela, car, au-delà de la critique artiste et son caractère individualiste, elle a pour aspiration la volonté de faire bouger les choses, de changer le monde, les habitudes des gens en leur donnant les moyens de participer à cette révolution. Je suis sensible à ces valeurs et je porte un grand intérêt à vouloir proposer des actions pour affronter les problématiques sociétales actuelles. C’est pourquoi, en tant que designer pour l’innovation sociale, il m’importe, pour ma recherche-projet en design d’adopter une posture critique qui produise une réflexion chez les usagers de l’espace public et notamment sur la question des dangers de la surveillance technologique.

 

Dans un premier temps, j’ai pu remarquer que les dispositifs de surveillance technologique sont une atteinte à nos libertés individuelles. En effet, « le sentiment de surveillance modifie les comportements. Se sachant surveillé, l’être humain adopte en effet une attitude performative. » L’individu intériorise le contrôle et il n’est plus vraiment libre dans ses actions. Si l’on continue à ouvrir les portes au développement de ces dispositifs, on peut imaginer un futur où les moindres faits et gestes des citoyens seraient épiés, contrôlés, notés, normés et où nos données serviraient à des fins commerciales. On tend donc vers un État de surveillance totalitaire où chaque individu serait fiché. En tant que designer, il est donc nécessaire d’explorer les moyens existants pour agir et produire une réflexion chez les usagers de l’espace public concernant les dangers de la surveillance technologique. De par mes recherches et mon outil exploratoire, j’ai pu comprendre l’intérêt de l’utilisation du design fiction. Selon les designers James Auger et Jimmy Loizeau : « Le design fiction combine des extrapolations hypothétiques et informées du développement d’une technologie émergente avec une conscience profonde du paysage culturel dans laquelle elle pourrait être déployée, afin de réfléchir produits, services et systèmes futurs. » Grâce au récit fictionnel et spéculatif, on interroge donc les problématiques futures à travers l’imaginaire d’objets, de technologies et de situations afin de mieux appréhender l’avenir de nos usages. Dans ce contexte orwellien de contrôle accru des individus par les dispositifs de surveillance, le design fiction a donc toute sa place. Un scénario fictionnel est plus divertissant pour le spectateur, qui, à l’instar d’une histoire qui lui est racontée, va chercher à se mettre à la place des personnages, à imaginer vivre la situation proposée et à réagir face à celle-ci. L’impact est donc d’autant plus grand. Le design fiction est donc un excellent moyen de produire une conscientisation puisqu’il permet de « percuter les esprits de manière plus charnelle et sanguine que les statistiques d’experts ou les essais universitaires. » Il faut donc en interroger la forme afin que son utilisation permette l’amorce, voire la scénarisation, d’actions.

 

Ma posture de designer social et critique vise la participation à l’élaboration d’une démarche citoyenne pour la réappropriation des libertés individuelles.  Mon action de designer devant être située, elle se placera dans l’espace public. Mon engagement pour une critique sociale nécessite d’accompagner les usagers vers une prise de conscience, mais aussi vers une volonté d’action. Le design fiction permettra d’imaginer des outils favorisant cette prise de conscience mais aussi de se protéger des dérives sécuritaires produites par la surveillance technologique. J’ai donc pour intention de projet de réaliser un atelier de design fiction qui permettrait à la fois aux participants de prendre conscience des dangers de la surveillance technologique mais également de s’en protéger. Il est donc indispensable d’interroger la notion de partenaires.