Notre dernière investigation a pris la forme d’une nouvelle expérience InSitu. La forme de cette expérience ? Nous interpellons les gens à venir participer à une enquête sociale. La plupart des personnes interrogées ont d’ailleurs été intriguées par ce propos tandis que d’autres ont timidement décliné cette invitation, ne savant pas vraiment sur quel pied danser avec une telle demande. Cette fois-ci, pas de pâte à modeler, ni de dessins, non ! Cette fois-ci, l’usager se trouvait attablé devant une multitude de ballons. L’intérêt de l’enquête se trouvait dans le cœur des ballons : une gamme diverse et variée de textures et de matériaux. Ainsi, chaque ballon avait sa propre identité tactile. Dès lors, l’usager avait pour mission d’associer une ou plusieurs texture aux musiques qu’il était actuellement en train d’écouter par le biais d’un casque audio. La grande majorité des cobayes ont clairement été déstabilisés par le fait de faire correspondre un rythme impalpable avec une présence bien concrète ! Fort intéressant ! Durant l’expérience, nous avons pu constater une chose assez similaire sur l’ensemble des cobayes à savoir une prise de confiance graduelle au fur et à mesure de l’écoute. En effet, au départ les utilisateurs avaient tendance à simplement effleurer du doigt les différents ballons, puis à les toucher avec plus d’insistance jusqu’à les palper au creux de leur paume. Certains ont été plus imaginatifs dans le sens où ils ont pris deux ballons de façon simultanée dans la même paume dans l’idée de combiner deux textures afin de représenter plus fidèlement ce que la musique leur faisait ressentir. Une chose que nous n’avions pas forcément imaginer au départ ! Sur les sept possibilités de textures que nous proposions, celle qui a été choisie majoritairement est un lot de ballons dégonflés mis dans un autre ballons. La texture s’est avérée assez unique, étant à la fois relativement molle mais proposant tout de même une certaine résistance dans la paume. C’est grâce à cette tierce expérience que nous sommes partis sur l’idée d’un laboratoire d’expérimentation qui se trouverait être un événement ponctuel au sein du service Musique & Cinéma à destination du public à la fois pour sensibiliser par la découverte de musiques possédées par la médiathèque mais aussi permettre une nouvelle appréhension de l’écoute en modifiant la posture de l’usager vis à vis de du son. En effet, au sein du laboratoire d’expérimentation, il devient non plus spectateur mais acteur de la musique par le biais de différentes expériences scientifiques.

Bonjour,
Nous sommes le collectif Triolet, trio de laborantins totalement déjantés ! Issus de formations distinctivement différentes, nous allions nos connaissances de design graphique, design d’espaces et design de de produits au service de la recherche expérimentale et de l’interaction sociale.
Récemment, la médiathèque Malraux, située à Strasbourg, a fait appel à l’InSitu Lab (organisation étudiante dans laquelle nous nous trouvons dans le cadre de notre diplôme supérieur) dans le but de rendre son identité musicale plus présente et attrayante. Nous avons dès lors axés notre investigation sur la problématique « Quelles expériences d’écoute dans le service Musique & Cinéma ? ». Scientifiques, branle-bas de combat !

Vendredi 8 octobre 2016, nous vous avons présenté les projets ‘Meumeume’ et ‘Déambulation Sonore’. Le premier concerne le public interne de la médiathèque quant au second, il est une volonté d’amener les collections au public extérieur.

 
‘Déambulation Sonore’ est présenté comme un projet qui relève de l’évènementiel. Les parcours sont constitués selon une thématique afin de promouvoir des collections précises. Par exemple, pour la semaine du festival du cinéma fantastique, la déambulation se fera autour des musiques de cinéma. Une borne, qui se place sur le lieu de l’anamorphose, permet de diffuser le titre ainsi que de retrouver la carte des différents points du parcours. Une flèche est apposée au sol afin de marquer le point de vue de l’anamorphose qui permet de découvrir la référence de l’artiste du titre écouté. Le projet est conçu afin que les bibliothécaires volontaires puissent installer les différents dispositifs de façon autonome.

 
Le dispositif ‘Meumeume’ est un jeu de construction qui te permet de fredonner un titre qui te trotte en tête afin de le retrouver dans le service musique et cinéma grâce au ticket ‘meume’ ! L’installation est construite de sorte à ce que tu puisses fredonner à l’abri des regards avec un jeu de pleins et de vides. Différents modules pour différentes utilisations sont disposés: l’écran permet de voir les différents titres meumeumé, les haut-parleurs pour écouter les collections des meumeumages, le micro pour enregistrer, le mode d’emploi. Différents pictogrammes sont disposés afin te fournir l’information pour que tu puisses te repérer.

 
Le collectif So(m)nambule est ravi de vous avoir rencontré. Nous vous remercions de nous avoir suivi tout au long de cette aventure !

Argumentation

Aux termes de nos recherches, nous avons abordé différentes pistes soulevées par nos enquêtes de terrain qui nous ont orientés par la suite au développement d’une pédagogie sonore qui fonctionne avec l’idée d’un objectif culturel.

Dans la première phase de notre projet nous avons été amenées à aller questionner les usagers de la Presqu’île sur leurs rapports avec le lieu. Nous avons pu noter généralement des avis et commentaires positifs sur l’atmosphère et l’ambiance du lieu, que les gens ont une certain intérêt pour la médiathèque mais il leur manque parfois un élément déclencheur pour y pénétrer ( manques de temps, horaires qui ne correspondent pas à leur planning, …). Une étudiante vivant dans le quartier nous a fait part de son envie d’aller à la médiathèque que ça soit pour lire, emprunter des livres ou pour y emprunter des CD/DVD et qu’elle s’est posé pour objectif d’y aller au minimum une fois par mois. C’est ce genre de commentaires axés sur la notion « d’objectif » qui a guidé la suite de notre projet en en nous renvoyant un peu sur le modèle d’un objectif sportif.

La suite de nos recherches c’est articulée autour des sons de la Presqu’île. Nous nous sommes lancées dans une collecte de sons ambiant de la presqu’île André Malraux, de la médiathèque et des différents lieux du site. Nous avons ensuite fait écouter ces différents sons de manière aléatoire aux passants sous la forme d’une écoute individuelle. Chacun de ces sons viennent susciter des réaction différentes comme la surprise, l’interrogation, la peur, l’angoisse ou encore la joie. Nous nous sommes alors rendues compte que les usagers de la presqu’île ne sont absolument pas familiers aux sons qu’ils rencontrent pourtant quotidiennement.

Le projet a pour but de rapprocher les usagers de la presqu’île de leur environnement mais aussi de leur suggérer la découverte ou la redécouverte d’ouvrages, CD et DVD de la médiathèque André Malraux. Notre travail se base à la fois sur la curiosité des usagers et sur leurs envies d’ouverture et de nouveauté. Le partage est également au centre de notre projet “Relief Sonore”. En amenant une écoute individuelle, on renforce le sentiment de proximité que les usagers pourront développer avec la médiathèque et la presqu’île André Malraux. La presqu’île est un lieu de vie strasbourgeois à part entière, composée d’immenses bâtiments récents et qui donne à voir une autre facette de la ville . Pourtant, lors de nos enquêtes nous avons remarqués que les usagers du lieu considèrent cette presqu’île comme un espace de vie essentiel de Strasbourg, notamment pour la tranquillité et le côté nature qu’on y retrouve.

 

RELIEF SONORE

Sensound est un collectif de designer composé de Laury Annerose et Sandrine Nef qui sont designers d’espace ainsi que de Clémence Nicloux qui est designer de produits. Notre travail s’est axé autour de la problématique suivante : « Peut-on imaginer une collection extérieur, par le son, à l’échelle du quartier ? »

Nous avons mené notre projet autour de deux idées :

– La création d’un lien entre la médiathèque (espace intérieur) et la presqu’île André Malraux (espace extérieur) par le biais des sons.

– La création d’un objectif culturel, par le biais d’une installation sur la presqu’île.

Nous avons pris le parti de créer des playlists de (re)découverte sonore. Des sons que nous avons enregistré sur la presqu’île ont découlé différentes playlists comportant chacune 3 propositions de livres, CD et DVD. Nous nous sommes servie de l’émotion qu’évoque le son pour venir créer des playlists aux thématiques variés. Les suggestions présentent dans les playlists sont toute extraites des collections de la médiathèque André Malraux.

Pour accéder à ces playlists les usagers de la presqu’île n’auront pas à se rendre dans un lieu précis au contraire ils pourront déambuler librement sur les différents lieux au rythmes de leur envies car de nombreux QR sont dispersé de manière réfléchis sur la presqu’île. Le lieu est en accord avec la playlist proposé sur ce même lieux. Les gens n’ont qu’à scanner le QR code avec leur smartphone pour être redirigé sur le site SenSound que nous avons créé et ainsi écouter les sons en lien avec le lieu pour ensuite être redirigé vers la playlist qui y correspond.

Nous avons également généré un compte Soundcloud sur lequel on peut retrouver l’ensemble des sons que nous avons collecté sur la presqu’île regroupé en catégories. Pour les personnes qui n’ont pas la capacité de scanner les QR code, nous avons prit soin d’indiquer le lien du site http://ssensound.wixsite.com/malraux sur lequel se trouve les playlists. Les usagers peuvent ainsi décider ou non de poursuivre la découverte culturelle en se rendant à la médiathèque pour emprunter certains des médias ou ouvrages présent dans les playlists.

Nous avons également réalisé une structure sonore qui est en réalité un scénographie nomade reprenant la forme d’une boîte de CD ou encore la forme d’un livre. Cette structure nomade n’est pas destinée à une utilisation quotidienne mais plutôt ponctuelle. Au lancement du projet Relief Sonore nous étions présent sur la presqu’île avec « le CD » qui est en réalité la vitrine de Relief sonore car de nombreux éléments de communication sont présent sur le CD. Il nous permet également d’être visible par les usagers de la presqu’île.

Lors de cet événement nous avons distribué des passeports culturel (qui sont également présent en libre service à l’étage média de la médiathèque). Le CD étant un « événement » est amené à être réutilisé par les employés de la médiathèque de façon ponctuelle pour continuer de promouvoir Relief Sonore. Dans ces passeports, qui ont la forme d’une boîte de CD, on retrouve un CD amovible sur lequel les gens pourront noter leurs impressions ainsi que leur suggestions pour la créations de nouvelles playlists. Ces CD sont à retourner dans « la boîte à dons » qui est situé au premier étage de la médiathèque. La QR map (c’est une carte de la presqu’île sur laquelle l’emplacement des différents QR code sont signifiés) est également affiché à proximité de la borne.

A terme nous prévoyons également d’ouvrir le site de sorte à ce que les usager puissent venir compléter les collections sonore de la presqu’île que nous avons déjà mise en ligne. Ces sons seront hébergé sur le site sous couvert d’une licence creative commons qui viendrait leur garantir la non utilisation commerciale des sons. Le but étant de laisser la possibilité aux usagers de partager, de détourner ou encore de s’approprier ces sons. Ces playlists que nous mettons à leur disposition deviendraient ainsi des playlists collaboratives.

Nous souhaitons connecter les enceintes du Vélo NTM à une web radio animée par la médiathèque André Malraux. L’idée ? Que tout ceux qui se munissent des vélos NTM diffusent la même musique, au même moment pour créer un concert ambulant. À travers ce dispositif créateur de lien et de partage, nous voulons également promouvoir la diffusion des musiques des scènes locales.

Nous devons à présent en imaginer la forme… À nos crayons !

Jeudi dernier, nous sommes allés à la rencontre des passants autour de la Presqu’île afin de les questionner sur l’écoute de la musique dans l’espace public. Pour cela, nous avons confectionné un outil de sondage sur lequel sont exposées 9 mises en situations. Nous souhaitions évaluer le niveau de gêne de chacun par rapport aux situations exposées. Pour nous répondre, il leur suffisait de tourner des boutons gradués de 0 à 7. 0 représentant un degré de gêne nul et 7 un degré de gêne élevé. 30 personnes se sont prêtées au jeu et se sont montrés plutôt tolérantes, voire enthousiaste, à l’écoute de la musique dans l’espace public. Cependant, la musique venant de chez le voisin ou d’un téléphone portable en haut parleur a été fortement dépréciée !

 

Découvrons la problématique. Comment permettre le partage des cultures sonores entre les institutions de la Presqu’île, pour les usagers?  Sur un site partagé entre prouesses architecturales et quiétude sonore, la richesse culturelle et musicale se fraye un chemin. De la médiathèque André Malraux, au Shadock et jusqu’au Conservatoire de Musique, l’environnement sonore n’est pas le même. Chaque institution, dans ses spécificités sculpturales, apporte ainsi une identité atypique, à mi-chemin entre paysage visuel et paysage sonore. Le Conservatoire de Musique, de son enceinte aux lignes enchevêtrées, constitué d’un assemblage de volumes et matériaux différents, traduit par exemple, par son allure, le  métissage musical qu’il suscite. Dans cette optique, nous avons cherché à associer image et son, afin d’ouvrir le dialogue autour des culture sonores.
À travers une recherche graphique, façonnée de tâches et motifs colorés, nous avons créé un atelier prospectif. Chaque tâche, chaque motif, révèle un dynamisme singulier, que les usagers pourront associer à une tendance, une préférence musicale qui leur est propre, et qui, à la fois, leur semble correspondre au visuel proposé. Identité visuelle. Collection graphique. Cartes de visite. Nous voilà fin prêts à entamer la rencontre. Celle-ci, faite successivement entre des visiteurs occasionnels ou des habitués,  plus ou moins âgés, plus ou moins pressés, tantôt très ouverts ou bien complètement fermés, nous a permis de constituer l’ébauche d’une playlist collaborative aux couleurs des motifs suggérés et des multiples personnalités.

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Après une série d’enquêtes auprès du public de la Presqu’île Malraux, deux directions de projet prennent le dessus.

La première concerne une balade sonore dans la ville de Strasbourg à travers laquelle tu pourras découvrir des sons de la médiathèque, liés aux quartiers. Des anamorphoses te permettront d’identifier le son écouté grâce à la référence. Cette balade sonore prend la forme d’évènements ponctuels animés par les bibliothécaires de la médiathèque.

La seconde intention de projet porte sur un totem de meumeumage placé au rez-de-chaussée de la médiathèque. Il s’agit de retrouver des titres de musique que tu as en tête mais dont tu as oublié le nom. La référence donnée te permettra d’aller chercher le disque au rayon multimédia de la médiathèque Malraux. De plus, tu pourras entendre les meumeumages de tes voisins au travers d’une playlist qui pourra te donner des idées d’autres musiques à écouter.

Ces deux projets s’adressent respectivement aux publics externes et internes de la médiathèque, dans un souci d’amener les collections à l’extérieur de son lieu de prédilection, et de toucher un public plus large en son sein.

Installé sur le parvis de la médiathèque Malraux, nous avons installé une piste de danse. Nous proposions de venir danser un peu sur des titres de la médiathèque afin de permettre aux gens de pouvoir se défouler à la sortie du travail, entre deux bouquins ou même deux révisions…

L’atelier reste un échec, quelques curieux timides qui ne s’approchent pas mais se dandinent au loin. L’invitation à venir danser ne prend pas et le défouloir musical reste vide.