Au début de nos expérimentations, le vélo NTM était un outil de test d’écoute de la musique dans l’espace public. Il était assumé comme un dispositif de provocation, au travers d’une écoute musicale imposée dans la rue. Nous en avons finalement fait un outil de médiation et de partage.

À quoi ça sert ? Le vélo NTM (Nos Territoires Musicaux) c’est un diffuseur mobile de son dans la ville relié au triporteur de la médiathèque. Il diffuse les ateliers et les événements de celle-ci en direct (conférences, lectures, concerts…) mettant en lumière le paysage culturel et événementiel de la ville. Un questionnement autour des droits d’auteur et de la diffusion de la musique nous a amené à prendre le parti de la création sonore. En produisant notre propre contenu, nous devenons indépendants. Cela nous a donné envie de faire participer les usagers en les invitant à créer leur propre musique mais aussi de promouvoir des scènes locales et de mettre en lumière des événements culturels.

Pourquoi ? Le vélo NTM se mêle à tous les autres cyclistes de Strasbourg et à la manière des crieurs publics, il invite à se rendre à la médiathèque pour participere ou être spectateur d’un événement.

 

Sons de cloches | Balance #1

Échantillon des questions que les sons de cloches se posent :

Quelles sont les formes de musique déjà existantes dans l’espace public ? Prenez-vous plaisir à écouter de la musique dans l’espace public et de quelle façon ? Pourquoi dit-on que la musique jouée sur un téléphone dérange quand celle des centres commerciaux, aussi imposée, ne semble pas gêner ? Finalement, dans quels contextes acceptons-nous ou non que la musique soit audible de tous ?

// Nous avons testé le vélo NTM !

Ayant rapidement constaté que le vélo était le moyen de transport de prédilection des strasbourgeois, celui-ci s’est imposé comme une évidence. Édouard et Cécilia ont donc enfourché le vélo NTM pour la première fois et les réactions ont été nombreuses. Tandis qu’Édouard roule tranquillement sur le son des Bee Gees, il récolte bon nombre de sourires, une personne retire son casque pour l’écouter passer et d’autres s’arrêtent pour engager la discussion. Mais peut-on en dire autant lorsque Cécilia prend le relais et balance NTM & Cut Killer | Nique la police ? Eh bien non ! Beaucoup la dévisagent et semblent s’écarter d’elle. Est-ce un décalage entre son look et la musique qui créer les réactions d’étonnements et d’agacements ? Elle diffère certainement de stéréotypes. Amusés par cet essai, nous décidons de pousser l’idée et de customiser le Vélo NTM (cf Sons de cloches | Le vélo NTM)

Nous souhaitons connecter les enceintes du Vélo NTM à une web radio animée par la médiathèque André Malraux. L’idée ? Que tout ceux qui se munissent des vélos NTM diffusent la même musique, au même moment pour créer un concert ambulant. À travers ce dispositif créateur de lien et de partage, nous voulons également promouvoir la diffusion des musiques des scènes locales.

Nous devons à présent en imaginer la forme… À nos crayons !

Jeudi dernier, nous sommes allés à la rencontre des passants autour de la Presqu’île afin de les questionner sur l’écoute de la musique dans l’espace public. Pour cela, nous avons confectionné un outil de sondage sur lequel sont exposées 9 mises en situations. Nous souhaitions évaluer le niveau de gêne de chacun par rapport aux situations exposées. Pour nous répondre, il leur suffisait de tourner des boutons gradués de 0 à 7. 0 représentant un degré de gêne nul et 7 un degré de gêne élevé. 30 personnes se sont prêtées au jeu et se sont montrés plutôt tolérantes, voire enthousiaste, à l’écoute de la musique dans l’espace public. Cependant, la musique venant de chez le voisin ou d’un téléphone portable en haut parleur a été fortement dépréciée !

 

 

Et si on pouvait écouter de la musique au volume sonore de notre choix dans l’espace public ?

L’idée ? Les Point(s) d’écoute, sans son, vous invite à venir plugger votre télephone ou votre MP3 sur une petite enceinte et en déterminer vous même le volume au sein de l’espace public. Comment ? Ces petites enceintes signalisées sont dissimulées sur différentes infrastructures de la ville. Soyez observateurs : réverbères et assises en tout genres pourraient en être affublés…

 

L’idée ? Tester et relever les réactions des passants face à quelqu’un qui écoute sa musique à un volume sonore audible dans l’espace public sans forcément se préoccuper des autres. Comment ? Déambuler fièrement sur notre vélo NTM équipé d’une enceinte en diffusant divers styles de musiques.

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Sons de cloches, c’est quoi ?

Trois sons de cloches, émettant chacun une tonalité et désireux de constituer un projet harmonieux. Le collectif Sons de cloches composé de Cécilia Haenjens, étudiante en design graphique, Édouard Sibioude, étudiant en design d’espace et Clémence Ollier, étudiante en design produit a été missionné pour répondre à une problématique sonore autour de la Médiathèque André Malraux: Comment écouter de la musique dans l’espace public ? Notre objectif ? Trouver des outils pertinents qui puissent être mis à disposition des usagers, le tout, dans un délai restreint. Fraîchement rencontrés, nous sommes ravis d’expérimenter cette première collaboration et nous n’avons qu’une hâte, passer à l’acte !

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Fabrication du prototype de l’identité graphique de Sons de cloches avec trois cartes de visite de couleurs différentes représentant la courbe sonore de la voix de chacun de ses membres. Elles sont accompagnées au dos d’un petit sifflet en papier. Une fois superposées, les cartes de visite sont glissées dans une poche dont elles dépassent servant ainsi de signe distinctif pour le groupe. Elles sont amenées à être sérigraphiée (en blanc) sur papier coloré ainsi que le nom du groupe (en noir) sur les poches.

 

 

 

Venants d’horizons différents, nous faisons tous trois nos premiers pas dans la ville de Strasbourg et plus particulièrement sur la presqu’île autour de la médiathèque André Malraux. C’est avec un regard neuf que nous abordons les lieux. Ancienne zone industrielle portuaire, ce site tend à devenir un nouvel éco-centre moderne de la ville. Les bâtisses d’industries se voient revisitées avec modernité le long des berges. La médiathèque André Malraux en est le parfait exemple puisqu’elle réhabilite un ancien silo à grain qui propose aujourd’hui un pôle culturel public de grande envergure. La hauteur du plafond dans l’entrée nous donnerait presque le vertige ! La déambulation dans ce lieu à la vive couleur rouge est agréable et calme. Le béton ciré, les briques, les tuyaux apparents sont autant de matériaux bruts qui en font une architecture vernaculaire. De nombreux espaces nous invitent à nous installer confortablement. Seuls les bruits du restaurant retentissent. Le reste de la médiathèque est assigné à la dictature du silence. La tentative de Stamtisch a connu peu de succès aux yeux des adhérents réclamant le calme dans cette volupté.

Se repérer dans un si vaste espace aux nombreux pôles demande une bonne signalétique. C’est ce qu’a fait le designer graphique Ruedi Baur en créant une typographie qui attire l’œil. Ces phrases aux monceaux soulignés créent un rythme et habillent les murs de la médiathèque tel un parcours à suivre.

 

Place aux premiers ateliers sons !

 

Comment définir ces trois notions interdépendantes que sont le bruit, le son et la musique ? C’est à travers diverses expérimentations sonores que nous allons tenter d’en comprendre les liens.

 

Pauline, designer globale, tente d’éveiller notre sens de l’écoute en se concentrant sur les bruits urbains. Chacun d’entre nous choisi le lieu de son choix pour tendre l’oreille. Y a-t-il de l’écho, de la résonance, est-ce un bruit lointain, proche, sourd, aigu, grave ? Nous dressons de manière personnelle et subjective notre propre paysage sonore. L’espace de la presqu’île recèle de sonorités : cour de récréation d’école où les cris d’enfants se font entendre, travaux et bruits persistants des machines, interjections des passants, cliquetis des rayons de vélos… nous décryptons le brouhaha.

 

Nous poursuivons notre parcours sur la presqu’île pour y découvrir des types de résonances surprenantes à l’aide de deux planches de bois tapées l’une contre l’autre. Conditions atmosphériques, matières, architecture, espaces… ce sont autant de facteurs qui influences la portée d’un son. Il court, se répercute, se renvoie, fait vibrer…

 

Martial, explorateur du son se munit quant à lui d’une platine et de vinyles pour tenter de définir les différentes qualités d’un objet sonore. Aux notes de musiques cubaines nous associons à l’unanimité des couleurs chaudes, tandis qu’à l’écoute de breakcore, nous sombrons dans un tout autre univers plastique. Usage, perception et plasticité diffèrent selon la muisque, l’endroit où l’on se trouve et selon notre propre sensibilité.
Ces deux ateliers ouvrent le champs des possibles, et nous montre à quel point la matière son peut être écoutée,travaillée, façonnée de milles façons. À nous de trouver la nôtre !