Sons de cloches | Découverte de la presqu’île

 

Venants d’horizons différents, nous faisons tous trois nos premiers pas dans la ville de Strasbourg et plus particulièrement sur la presqu’île autour de la médiathèque André Malraux. C’est avec un regard neuf que nous abordons les lieux. Ancienne zone industrielle portuaire, ce site tend à devenir un nouvel éco-centre moderne de la ville. Les bâtisses d’industries se voient revisitées avec modernité le long des berges. La médiathèque André Malraux en est le parfait exemple puisqu’elle réhabilite un ancien silo à grain qui propose aujourd’hui un pôle culturel public de grande envergure. La hauteur du plafond dans l’entrée nous donnerait presque le vertige ! La déambulation dans ce lieu à la vive couleur rouge est agréable et calme. Le béton ciré, les briques, les tuyaux apparents sont autant de matériaux bruts qui en font une architecture vernaculaire. De nombreux espaces nous invitent à nous installer confortablement. Seuls les bruits du restaurant retentissent. Le reste de la médiathèque est assigné à la dictature du silence. La tentative de Stamtisch a connu peu de succès aux yeux des adhérents réclamant le calme dans cette volupté.

Se repérer dans un si vaste espace aux nombreux pôles demande une bonne signalétique. C’est ce qu’a fait le designer graphique Ruedi Baur en créant une typographie qui attire l’œil. Ces phrases aux monceaux soulignés créent un rythme et habillent les murs de la médiathèque tel un parcours à suivre.

 

Place aux premiers ateliers sons !

 

Comment définir ces trois notions interdépendantes que sont le bruit, le son et la musique ? C’est à travers diverses expérimentations sonores que nous allons tenter d’en comprendre les liens.

 

Pauline, designer globale, tente d’éveiller notre sens de l’écoute en se concentrant sur les bruits urbains. Chacun d’entre nous choisi le lieu de son choix pour tendre l’oreille. Y a-t-il de l’écho, de la résonance, est-ce un bruit lointain, proche, sourd, aigu, grave ? Nous dressons de manière personnelle et subjective notre propre paysage sonore. L’espace de la presqu’île recèle de sonorités : cour de récréation d’école où les cris d’enfants se font entendre, travaux et bruits persistants des machines, interjections des passants, cliquetis des rayons de vélos… nous décryptons le brouhaha.

 

Nous poursuivons notre parcours sur la presqu’île pour y découvrir des types de résonances surprenantes à l’aide de deux planches de bois tapées l’une contre l’autre. Conditions atmosphériques, matières, architecture, espaces… ce sont autant de facteurs qui influences la portée d’un son. Il court, se répercute, se renvoie, fait vibrer…

 

Martial, explorateur du son se munit quant à lui d’une platine et de vinyles pour tenter de définir les différentes qualités d’un objet sonore. Aux notes de musiques cubaines nous associons à l’unanimité des couleurs chaudes, tandis qu’à l’écoute de breakcore, nous sombrons dans un tout autre univers plastique. Usage, perception et plasticité diffèrent selon la muisque, l’endroit où l’on se trouve et selon notre propre sensibilité.
Ces deux ateliers ouvrent le champs des possibles, et nous montre à quel point la matière son peut être écoutée,travaillée, façonnée de milles façons. À nous de trouver la nôtre !