interstices : une mission…

interstices, symboliquement, c’est l’entre-deux que nous recherchons : le juste-milieu entre la pause et le temps d’investissement sérieux du travail. Cette pause doit être valorisée.

Nous investissons donc les recoins de la BNU et proposons des solutions pour le temps libre : le temps où les usager·es ne travaillent pas. Nos réponses spatiales questionnent l’entre-deux et proposent une nouvelle manière de concevoir la pause. Matériellement, les interstices du bâtiment représentent notre opportunité pour travailler cet entre-deux. Mais ça, nous en parlerons au prochain épisode !

 

 

Personne ne passe par là 

Lors de notre première visite dans le bâtiment de la BNU nous notons un grand nombre d’espaces inutilisés. Des recoins, des espaces centraux, des passages trop larges… Nous les donnons donc à voir en les marquant de notre scotch bleu, élément phare de notre résidence au sein de cette institution. Le logo interstices est apposé sur chaque espace marqué. Ainsi, nous remarquons et faisons remarquer les espaces non utilisés de la BNU pour ouvrir une réflexion.

Ce marquage, c’est notre premier outil de projection, le premier point de questionnement : “Que pourrait-on faire là ?”.

 

 

On est passé par ici…

Pour être identifiable au sein de la BNU, en tant que collectif interstices, qu’étudiant·es de l’InSituLab et qu’individus, nous portons une demi-ceinture de scotch bleu à la taille, assortie à un masque en tissu bleu. Sur la ceinture figure au posca blanc nos prénoms devant, “InSituLab” sur le côté et interstices au dos. Nous sommes ainsi repérables de tous côtés!

La typographie mécane réalisée à la main exprime bien la notion d’interstices grâce à sa graisse égale et ses empattements très marqués et angulaires qui rappellent des plans architecturaux. De plus, ses mêmes caractéristiques en font un caractère très facilement lisible. L’aspect fait main réintroduit une notion d’humanité et de chaleur dans une typographie initialement très mécanique.

Chaque intervention de notre collectif est ponctuée de notre logo appliqué sur un scotch bleu, signifiant ainsi toujours notre passage tel des Zorro de la détente.

 

 

 

Mais…qui a fait ça ?

Hannah Beaudeux, designer graphique

Dans ma BNU idéale, il y a des bouquets de fleurs et des objets de décoration colorés qui donnent de la vie au lieu et des petites banquettes douillettes pour bouquiner blottie au chaud avec une jolie vue sur la ville.

Armand Bouchardy, designer produit 

Dans ma BNU idéale, il y a des espaces de détente où l’on peut adopter des positions très décontractées et avoir à dispositions des grands poufs pour se mettre dedans, des petits espaces individuels relativement fermés de manière à s’approprier cet espace.  

Manon Deswartvaeger-Mollet, designer produit

Dans ma BNU idéale, des fresques colorées parcourent les murs, veillent sur les étudiant·es, les inspirent et les incitent à rêver.

Tom Chabbat, designer d’espace

Dans ma BNU, idéale, on peut facilement se terrer en solitaire avec son livre. Plaids, chaussons : on travaille en douceur sous une lumière délicate et chaude. Parfois peut-être partager cette intimité en messes basses…

 

 

Le cul entre deux chaises

Nous trouvons curieux qu’il n’y ait pas d’espace pleinement consacré à la détente – en dehors peut-être de la cafétéria. Les fauteuils individuels sont les éléments présents qui semblent s’approcher le plus de cela, mais on remarque que leur placement se fait seulement là où ils dérangent le moins. Ils sont confondus dans les espaces de travail et ne constituent pas de réels espaces privilégiés. De ce fait, le mobilier de détente est souvent détourné en espace de travail aux heures de pointe de la BNU. Or, ce n’est pas prévu pour ça et les usager·es sont installé·es inconfortablement. 

C’est pourquoi nous commençons à nous approprier les lieux en ré-agençant les fauteuils, afin de créer de véritables espaces dédiés à la détente. Ces premières manipulations nous permettent d’engager une démarche basée sur une spirale vertueuse de réflexion, d’action, d’observation et de réaction. 

Nous créons des occasions de s’isoler et/ou de se rencontrer. Nous voulons concevoir des zones dédiées à la pause par l’intermédiaire d’objets-espace : des objets qui dans leur taille, composition, position crée des espaces. Ainsi, par un réaménagement stratégique des fauteuils et par l’ajout de paravents, nous créons des micro-salons. Nous offrons aux usager·es une intimité nouvelle et permettons un temps calme à l’abri des stimuli extérieurs. En fait, nous cherchons à recréer une dimension individuelle dans ce vaste espace commun qu’est la BNU, qui peut sembler froid et impersonnel par certains abords.

Un usager a trouvé une seconde utilité au paravent : porte-manteau. Cet homme s’est installé dans le fauteuil et a utilisé un coin comme support pour poser son manteau. (légende photo)

Les paravents permettent une isolation visuelle et sonore, ce qui nous semble bienvenu sur les longues et interminables tables de travail où il est impossible de s’isoler. Nous concevons donc des petits paravents à poser à même la table afin de se cacher de ses voisin·es pour un peu de tranquillité. Nous en mettons plusieurs pour que les usager·es se sentent libres de les bouger. 

Bilan, ce n’est pas une proposition juste car cela les cache de la lumière naturelle et leur donne l’impression d’être nez à un mur, or iels ont besoin de se sentir libres. Une étudiante nous a même confié se sentir enfermée et oppressée après utilisation. Quelle horreur !

 

 

Je ne dors pas, je ferme les yeux !

En insufflant de nouvelles pratiques pour valoriser les temps de pause de manière ludique, nous incitons à la détente, à la tranquillité et à l’apaisement comme ils n’existent pas à la BNU.

Il nous semble important d’introduire de nouvelles postures à la BNU, des postures de détente. Nous commençons timidement avec un repose-pied qui permet une posture plus allongée, ancrée dans le sol.

Chaque mardi et jeudi matin, en faisant notre ronde d’observation, nous observons systématiquement le fauteuil du 4e remis à sa place derrière une colonne, pour ne pas gêner un passage pourtant inutilisé. Le repose-pied est carrément porté disparu après seulement 2 jours d’installation! En effet, il n’est plus où nous l’avions laissé et après des demandes auprès des employé·es nous n’avons toujours pas de trace! Une remise en question de la légitimité du carton et de notre travail au sein de la BNU se pose. L’heure n’est pas à la fête… Nous  nous interrongeons également sur la forme du repose-pied. Il y avait un assemblage, une attention particulière portée aux finitions, le scotch bleu, la signature interstices… Rien ne semble pourtant présager d’une simple boîte en carton qu’on jette à la benne ! 

Nous trouvons malgré tout pertinent d’installer un coin détente au 4e étage près des collections de photographie, d’art, de design… pour les consulter, sans avoir à s’asseoir à une table de travail ou les emprunter. Pour éviter le déplacement des fauteuils, nous bloquons donc un salon unipersonnel aménagé grâce à un panneau en carton. L’espace créé est isolé des tables de travail et du passage. Le fauteuil et le repose-pied sous-entendent un espace détente/lecture. Alors quel dommage qu’il ait disparu ! 

Mais, un beau jour, juste avant noël, il est réapparu d’entre les morts au pied de son fauteuil. Un mi-racle ! 

Sur une autre note, avoir la possibilité de s’allonger est une demande récurrente des usager·es selon le questionnaire de satisfaction annuel de la BNU. Ainsi, nous disposons deux méridiennes respectivement au 4e et 5e étage. La BNU ferme à 22h, avoir l’opportunité de s’allonger quelques minutes au long d’une tardive et harassante session de travail est un soulagement. 

Cette première méridienne est tout en carton, ce qui n’inspire pas confiance,nous vous l’accordons, mais elle n’a évidemment pas vocation à le rester. Une fois allongé·e, on peut observer une fresque, qui permet une immersion dans un ciel étoilé. C’est une incitation à la rêverie et à l’évasion qui signale visuellement la sortie des usages habituels de la BNU.

La deuxième méridienne est une alliance de tabourets molletonnés de la BNU et de modules en carton made in interstices. Elle est visible dans un couloir du 5e.

L’une des méridiennes est proche des tables de travail, tandis que l’autre est plus cachée. En fonction des utilisations et des usager·es, nous déduisons qu’il vaut mieux isoler plus ou moins ces coins détentes. Dans un monde sans scotch et sans carton, ils peuvent être agrémentés de coussins et de poufs qui offrent un confort bien supérieur. 

 

Et je me pose où moi alors ?

Les fauteuils constituent le principal espace de lecture, mais sont souvent déserts. Il est difficile de s’y installer sans trop savoir où poser ses affaires. En outre, les heures d’affluence contraignent les usager·es qui n’ont pas de place sur les tables de travail, à hacker le mobilier de détente. Iels empruntent alors des positions peu confortables qui nuisent à leurs activités.

Nous installons une première tablette d’appoint qui se glisse entre 2 fauteuils. L’ensemble permet d’orienter les assises à loisir pour travailler ou échanger. Il est possible de poser son sac en dessous.

Nous concevons également une deuxième tablette, cette fois pour le travail individuel. Celle-ci se glisse par-dessus les genoux et le fauteuil pour accueillir des livres, un ordinateur ou pour y écrire. (Elle permet en outre de pallier au manque de table en cas d’affluence.)

Une troisième tablette accueille les lecteur·ices en quête de tranquillité au 4e étage, au cœur des collections à la lumière d’une fenêtre.

 

 

On ne s’entend plus penser

La BNU offre un large espace ouvert, mais elle diffuse aussi facilement les sons. Pour répondre à un appel, il faut se recroqueviller et parler tout doucement dans un coin ou bien ranger ses affaires, descendre tous les étages et sortir pour re-rentrer plus tard, ce qui devient vite agaçant.

Nous imaginons deux sortes de cabines isolantes pour un temps au téléphone. La première, ouverte, vient ménager un coin isolant pour un cours échange.

La seconde investit un interstice de l’étage 3+ au niveau des balcons et offre une isolation complète. Elle emploiera à terme le même verre qui sépare les espaces de la BNU, ce qui permet de signaler son occupation. Elle propose en outre des prises électriques et un bureau, notamment pour introduire une pratique en plein boom : la visioconférence.

 

 

Viens, on est bien !

Au fil des expérimentations, nous sentons les usager·es assez timides quant à l’utilisation de ce que nous leur proposions. La surprise n’est pas si grande puisque ce que nous fabriquons est tout en carton. Pour s’assurer d’une légitimité de nos propositions vis-à-vis du public, nous imaginons un atelier participatif de conception qui ne restera malheureusement qu’un prototype.

 Malgré tout, pour ne pas se contenter de blâmer nos outils, nous cherchons à pallier cette timidité. Nous prenons notre scotch et, par des jeux de tracés et d’invitations écrites, nous essayons de guider les esprits concentré vers nos espaces de repos.

L’un de nos plus francs succès s’avère être la table d’échec. Cette icône du jeu de plateau à deux a su séduire les friand·es de jeux d’esprit. Proposant calme, partage, et concentration, les échecs trouvent leur juste place parmi des usager·es qui attendent patiemment leur tour pour l’investir.

 

Comme à la maison

Rares sont les usager·es qui viennent à la BNU pour se reposer, elle est majoritairement vue comme un espace de travail, et assez impersonnel avec ça. Nous poussons donc le concept « comme à la maison » avec un espace chaussettes, pour stimuler une appropriation des lieux par les usager·es et les mettre à l’aise. L’idée serait qu’ils se sentent libres de se poser, non observé·es ou jugé·es. Ainsi, ce coin chaussettes permet de retirer ses chaussures pour y circuler, comme son nom l’indique, en chaussettes. Des casiers, à l’entrée, gardent les chaussures. Des pantoufles peuvent même y être amenées !

Grande déception de cette résidence pour interstices, le coin chaussettes est un flop total en l’état actuel des choses. Pas une âme n’a retiré ses chaussures (membres de l’InSituLab mis à part).

Peut-être que notre projet mériterait d’être plus abouti, avec du mobilier en dur, ou amené différemment. Cela aurait en revanche demandé d’expérimenter encore un petit peu. Mais nous restons convaincus de la légitimité de tels espaces au sein de la BNU. L’esprit principal est qu’il ne faut pas nécessairement être guindé pour être efficace dans son travail, bien au contraire !

 

 

On repassera par là…

Ça y est, l’heure a sonné et il est temps de remballer toutes nos interventions. Adieu, paravents, méridiennes, tablettes, et tables d’échecs ! Les kilomètres de scotch bleu dont nous avons paré la BNU, eux, semblent très attachés au lieu et nous donnent du fil à retordre ! Mais on les comprend… Certains usager·es leur ont laissé des petits mots d’au revoir ! Quel plaisir ça a été de découvrir cet inattendu moyen d’expression, on peut dire au revoir à la BNU avec un dernier sourire. Et puis, quelque chose nous dit que nous repasserons bientôt par là !

 

 

Face à l’Auditorium

Nous revoilà une dernière fois dans ces murs qui nous ont accueillis deux mois durant, sur la scène de l’Auditorium, pour rendre compte de notre travail auprès de l’équipe de la BNU. Point d’orgue de cette résidence, nous sommes parés pour notre public. Mais tout préparé que l’on est, on n’est jamais à l’abri d’un drame… Le diaporama nous plante complètement ! C’est la panique à bord de notre navire intérieur, mais tous professionel·les que nous sommes, nous restons calmes, concentré•e et imperturbables à l’extérieur. Malgré cette déconvenue, notre public a eu l’air très emballé et c’était un véritable plaisir !

 

 

Le mot de la fin

Cette résidence à la BNU aura été une superbe expérience, pleine de défis et d’actions. Quel plaisir de créer pour de réel·les usager·es ! Cependant, nous sentons les usager·es encore bien timides quant à l’utilisation de nos espaces de détente. Difficile de ne pas les comprendre quand on leur propose si soudainement de nouvelles pratiques dans un lieu dont iels emploient déjà les codes ! Nous restons cependant convaincu·es que ces nouveaux usages ont une légitimité au sein de la BNU. L’actuelle réticence pourrait se normaliser avec un peu de temps et des installations en dur, à l’aspect plus “sérieux”.

Nous estimons important d’avoir travaillé et de travailler à une meilleure acceptation de la pause, de la détente. Libérer sa posture, se sentir bien, que ce soit par le prisme de la productivité ou pas, doit apparaître comme fondamental. Tout simplement : soyons à l’aise !

 

Nos sincères remerciements à notre référente Nathalie et toute l’équipe de la BNU qui se sont rendus disponibles. 

L.A.P.Y our space

Bonjour, nous sommes Laurine, Amélie, Paula et Yann, et nous formons l’agence

L.A.P.Y our space !

 

Notre Objectif : 

“Faire de la BNU un espace culturel et un lieu d’échange incontournable sur la scène Strasbourgeoise”

 

La BNU est un lieu polyvalent composé de deux types d’espaces : un espace réservé à ses adhérents et un espace public accessible qui va du parvis aux portiques du niveau 2. Lors de notre travail de prospection, nous avons pu constater quelques points à améliorer : la lisibilité de la façade extérieure de la BNU et de ses activités, la distinction des différents espaces et usages ainsi que leur visibilité,, une lecture du sens de la circulation plus claire, et enfin, des espaces manquantes de mobilier et d’installation permettant des moments de partage.

Suite à cette analyse, nous avons décidé de travailler autour de 3 thématiques. Elles nous ont permis de réfléchir à des principes qui dynamiseront ces espaces et attireront les usagers.

 

Commençons la visite !  


La communication est un élément clé pour se familiariser avec un environnement, c’est pourquoi nous avons travaillé sur la clarté de la signalétique dans les espaces publics.

 

Les foyers sud et nord du niveau 1 sont des espaces où les usagers de la BNU peuvent travailler ou passer leur temps libre. Ces lieux, constamment en mouvements, manquent  de flexibilité.

 

Faire une pause se résume-t-il seulement à boire un café ? Les espaces publics sont des lieux permettant les rencontres et les échanges. Afin de permettre aux usagers de créer des lien.

 

 


Parvis

Les Panneaux extérieur 

La communication extérieure de la BNU manque de visibilité. Les immenses Kakemonos ne sont remarquables que de loin. Les seules personnes  qui peuvent potentiellement les voir sont celles qui arrivent face à la BNU et les touristes qui ont le temps de lever les yeux pour admirer l’architecture néo-classique de la Neustadt. Cependant, ils sont invisibles pour ceux qui descendent du tram à l’arrêt république, les universitaires ou les habitués qui fonce à la recherche de leur place préférée pour travailler ou ceux qui ne font que passer pour rendre leur livres. Il n’est pas question ici de les retirer, mais de retravailler cette communication extérieure.

Notre première proposition consiste donc à ramener l’information au niveau du regard grâce à des panneaux emboîtés, sur les colonnes indiquant l’entrée et la sortie, les différents événements accueillis par la BNU, ainsi que les services présents dans cette dernière, tel que la cafétéria. 

 

 




Niveau 0


L’escalier est un élément important dans le passage des usagers car il est l’axe de circulation principal reliant tous les espaces. Lors de notre observation nous avons pu voir que beaucoup de personnes se perdent. En effet, dans les escaliers, imposant, aucun élément de signalétique ne se distingue.

L’amélioration de la signalétique nous paraissait donc le point le plus important à travailler. Si les usagers n’arrivent pas à se repérer et à se déplacer aisément, tout autre type d’activités ou de solutions apportées aurait eu un impact moins important que souhaité. Grâce à un ensemble d’éléments de communication, nous avons essayé de rediriger de manière plus intuitive les usagers. Pour mieux comprendre, nous avons discuté  avec les agents de sécurité. Deux problèmes sont ressortis. 

Le 1er est la chute des usagers qui ont tendance à confondre la dernière marche des escaliers avec le tapis au niveau de la sortie.

 

 




Niveau 1

Escalier inferieur :

le deuxième problème pointé du doigt est le sens de circulation dans les escaliers.

Foyer nord :

 

 

Mur d’expression : Déposez, affichez, écrivez vos petites annonces

 

signalétique aux sol : rendre l’exposition et l’auditorium plus visibles.

 

 

Foyer sud :

 



Débat mural : Une question, des post-it disposer sur le mur

Jeux de table : transformer les tables pressentent dans le foyer nord en espace hybride, entre jeux et travaille. Exemple : le jeux de palet.

Escalier supérieur :

Panneaux d’indications : 

 




Niveau 2

Montons maintenant au niveau 2, pour aller dans la salle de coworking,  anciennement la salle d’actualité.  

Son ancienne utilisation était très apprécié et est toujours très demandé, c’est pour cela nous avons décidé de redonner une dimension plus culturelle et événementielle à cette salle, tout en laissant, bien évidemment, la possibilité aux usagers de s’ installer pour travailler. 

Ainsi, pour cette nouvelle organisation on  pourrait envisager de retirer au fond de la salle une partie des longues tables noires, pour gagner de la profondeur.  Dans ce nouvel espace , pourrait être installée une table pour 6 ou 8  personnes. En remplacement des armoires à magazine, une banquette munie de tables extensibles permettant d’accueillir plus ou moins de monde. créant un espace de travail chaleureux. Cet ensemble a pour but de favoriser le travail de groupe. La table de 6 à 8 pour du travail et les ateliers en petit comité et la banquette pour accueillir de plus grande assemblée.

 

 


Laurine LE SAULNIER, Amélie BERT, Paula HOUINSAVI, Yann BONIN – L.A.P.Y

– Novembre 2021 > Janvier 2022-

Les chuchoteurs

Nous sommes Les Chuchoteurs, quatre designers cherchant à orienter de façon plus sensible les usagers de la BNU. Ici, nous vous chuchoterons notre démarche d’observation, de réflexion et de création.

                        ➘ Mardi 9 novembre  

Nous arrivons à la BNU pour la première fois. Nous nous donnons rendez-vous à 8h45, avant l’ouverture du lieu à 10h, car nous avons une visite guidée des lieux. Julie nous fait découvrir les lieux accessibles au public, mais aussi des espaces plus fascinants. Nous passons par le magasin, la réserve et la réserve du patrimoine avec des livres vieux de plusieurs siècles.
Après cela, nous avons formé les groupes de travail et rencontré nos référents au sein de la BNU. Nous travaillerons sur l’orientation du public et nous serons en contact avec les deux chargés de communication Coraline et Olivier.
L’après-midi nous avons trouvé un nom pour notre collectif, nous nous appellerons les chuchoteurs. Il nous faut encore affiner la manière de nous rendre identifiable pour échanger avec les usagers et usagères de la BNU.
Pour finir la journée nous avons échangé sur nos références et nos univers et ébauché des envies pour les jours à venir.

Recherche & Observation

                       ➘ Mardi 16 novembre

Nous arrivons à l’ouverture de la BNU et déchargeons les plaque de carton nid d’abeille et le scotch de peintre bleu qui servira à construire tous nos dispositifs dans la BNU.

Pour commencer notre appréhension du lieu nous nous inspirons de deux ouvrages de Georges Perec : Tentative d’épuisement d’un lieu parisien et Espèce d’espace. Nous avons donc observé les déplacements des visiteurs et visiteuses de la BNU en prenant des notes succinctes et neutres, le but étant de collecter le plus fidèlement possible les mouvements dans l’espace. Nous pensons reproduire cet exercice plusieurs fois, notamment aux moments où nous essayerons des dispositifs.

L’exercice nous ayant inspiré, nous passons une partie de l’après-midi à dessiner et discuter. Puis nous séparons momentanément le groupe en deux. Deux d’entre nous s’occupent de fabriquer un premier prototype et les deux autres s’attachent à comprendre le fonctionnement des espaces par rapport aux collections installées à chaque étage. Il apparaît alors que la signalétique est très imprécise. En effet, au troisième étage il n’y a que des ouvrages non empruntables et cela n’est stipulé que sur le plan papier de la bibliothèque. Cela n’a l’air de rien mais cette organisation modifie l’idée que nous nous faisions de l’utilisation des étages.


                       ➘ Jeudi 19 novembre
Nous nous attelons à la construction d’un dispositif permettant de cadrer la vision lorsqu’on s’en approche. Nous souhaiterions que les usagers puissent le manipuler un peu comme les jumelles présentent sur les points de vue touristiques. Nous trouvons les solutions techniques pour le fabriquer mais la forme que nous avons choisie ne donne pas l’information que nous voulons. Le dispositif ressemble plus à un haut parleur qu’à une longue vue et les pieds sont trop massifs.

En parallèle nous continuons à travailler sur notre identité visuelle à travers une typographie. Nous cherchons quelque chose qui tranche avec la douceur induite du mot “chuchoteur”, et pour cela nous travaillons avec des lignes épaisses et droites qui rappellent le scotch que nous utilisons pour nos dispositifs.




                      ➘ Mardi 23 novembre
Après une remise en question, nous avons établi une liste d’actions à réaliser et produire durant la journée. Dans un premier temps, nous avons tous les quatres participé à une déambulation sensible au sein des étages, afin d’en ressortir une cartographie ludique des différentes ambiances de travail. Nous avons par la suite séparé le travail, pour en même temps mettre en forme cette carte et son chemin, puis penser des récits illustrant l’ambiance des salles. Ils prennent la forme de personas pour que l’usager puisse s’identifier de façon ludique aux espaces. Chaque fiche persona comporte trois niveaux d’informations : un titre, une description, puis un pourcentage de ressenti. Nous avons continué de nous partager le travail, et pendant que certains s’attellent au découpage du carton, d’autres sont allés questionner les autres groupes sur leurs intentions. Comment allez-vous utiliser l’espace, et où ? Afin que notre terrain d’action ne chevauche pas celui des autres groupes et que les différents niveaux de la BNU soient exploités.
La suite de notre journée s’est terminée par une réflexion sur la collecte d’information : comment observer l’impact de nos personas et cartographies qui seront installés jeudi prochain ?

                     ➘ Jeudi 25 novembre
C’est une matinée consacrée aux essais des premiers dispositifs à déposer dans les lieux stratégiquement définis. En effet, entre discussions, regards critiques et mise en oeuvre d’un exemple de système d’orientation, nous avons poursuivis l’idée de l’élaboration d’une déambulation basée sur le sensible à travers les personas. Après avoir créé différents éléments visuels et textuels, nous les avions placé en situation pour se rendre compte du dialogue possible entre les espaces et les dispositifs. En parallèle de cela a été installé une cartographie à l’entrée d’un des étages (sur le sol, à la sortie des escaliers) et des observations/interviews ont été réalisées. Parmi les éléments intéressants à tirer de certains échanges, celui d’associer la déambulation sensible avec l’application Affluence qui n’aide en rien l’usager.e à situer la place qu’iel recherche ou qu’iel a réservé. Quelques erreurs d’accord entre les typos et les couleurs sans oublier les styles ont été relevé et font l’objet de discussions.


                     ➘ Mardi 30 novembre

Aujourd’hui nous nous sommes séparés en deux groupes, afin d’être plus productif. Pendant que deux s’attelaient à installer le premier personna “ ALBA “ au troisième étage, le reste de l’équipe a construit une table d’orientation. Celle-ci a pour objectif d’introduire les personnas au centre de l’escalier central, avant que les usager.e.s parcourent les étages.
La journée c’est terminé par un point central, permettant de mettre en relation nos différentes idées et exploiter la pertinance de notre projet.

                     ➘ Jeudi 02 décembre
Une première carte test a été installée au troisième étage. Nous avons pu relever les éléments à modifier, trier l’information, hiérarchiser l’importance des légendes, réfléchir à un titre… Le format est encore trop timide, les usager.e.s ne font pas toujours attention. Nous avons listés les éléments graphiques à modifier afin d’avoir une mise en page didactique qui permet de comprendre en un regard. Dans un second temps, nous avons mis en scène les personas sur la table d’orientation, écrit les légendes et dessiné les pictogrammes. Avant de partir, nous avons placé la table au centre de la BNU.

                     ➘ Mardi 07 décembre

Nous nous réunissons rapidement pour organiser le travail. Nous nous mettons d’accord pour finir d’installer tout le dispositif dans la bnu jeudi midi car nous souhaitons faire passer des annonces sonores la semaine suivante pour faire parler les personnas dans la bnu. Dans un souci de cohérence, il faudra que tout soit prêt à ce moment-là. Nous prenons contact avec Mathilde Christoforidis qui nous indique la marche à suivre pour faire passer un enregistrement audio dans la bnu. Elle est très enthousiaste!

Pour le reste, nous finissons les visages des personnages sur les murs et nous installons les pictogrammes aux espaces indiqués par les cartes. 

Un visiteur cherche le point info/question !

                      ➘ Jeudi 09 décembre

C’est le moment d’accélérer le travail, nous finissons d’installer tous les dispositifs à savoir les kakémonos à l’entrée pour présenter les personas aux visiteurs ainsi que le plan qui regroupe le rez-de-chaussée et les étages un et deux. Pour ce dernier nous fabriquons un panneau car l’endroit est moins indiqué pour s’arrêter et regarder le plan, il y a plus de passage et un plan au sol aurait gêné les flux des visiteurs. Enfin nous enregistrons les voix des personas, les ajustons sur l’ordinateur et les envoyons par mail.

Installation d’Alba la chuchoteuse

        ➘ Du mardi 14 décembre 2021 au jeudi 20 janvier 2022 

L’heure est à la production pour notre restitution ! Nous nous organisons tout d’abord pour créer tous les documents qui nous manquent tels que des projections finales des dispositifs, des modélisations, des gifs de présentation, des vidéos de mise en situation, ainsi qu’un plan séquence pour présenter tout notre parcours sensible au sein de la BNU. Nous avons par la suite mis en page deux formats A0 dans le but de les transmettre à la BNU comme une trace de notre résidence et de notre travail effectué. 

Nous finissons le projet avec l’élaboration du plan pour l’oral, à savoir, les répliques, le diaporama, les enregistrements de voix, les montages, la mise en scène, la scénographie et les répétitions.

            Le moment que nous attendions tous est arrivé. Nous montons sur scène et présentons notre système Orientez-vous autrement, parcourez sensiblement ! 

 

Formation – Déformation

Nous sommes Mathilde, Caroline, Maxime et Cyril et sommes en charge de trouver des solutions aux problématiques inhérentes aux formations de la Bibliothèque Nationale Universitaire. Nouveaux concepts ou solutions, la recherche commence dès maintenant…N’ayant pas accès à l’ensemble des activités qui se passent dans la salle de formation nous avons décidé de prospecter par nos propres moyens. Lire la suite…

 

 

Nous sommes les Sherpas, un groupe de designers de l’in situ lab. Nous sommes là pour valoriser les collections du quatrième étage de la BNU et vous proposer d’interagir directement avec elles.

Du tibétain ཤར་པ། , “sherpa” désigne les guides et porteurs des expéditions d’alpinistes dans l’Himalaya. Notre envie est de vous guider vers les collections cachées.

 

LES QUESTIONNAIRES

Afin de bien comprendre le contexte et les difficultés rencontrées dans l’accès aux collections, nous avons créé deux questionnaires. Le premier, pour les lecteurs, était centré sur leurs habitudes de travail et sur leur connaissance des collections d’excellence, de celles numérisées, de l’espace sans Wifi, etc. Le deuxième, destiné aux employés, avait pour but de questionner les mêmes points en partant de leurs observations sur les comportements des lecteurs. Nous avons mis un présentoir à disposition des lecteurs et utilisé la salle de pause pour les employés.

urne au 4e étage

Sur une trentaine de questionnaires imprimés, seuls huit nous sont revenus remplis par les usagers et deux par les employés. 

La BNU est primée pour son calme malgré plusieurs critiques sur le bruit généré par l’escalier central et les espaces ouverts. De la même manière, nous avons découvert le souci de la luminosité. Bien qu’elle convienne parfaitement pour son aspect tamisé plongeant certains lecteurs dans “un environnement sobre et harmonieux” d’autres avis qualifient cette ambiance de trop sombre manquant cruellement de luminosité à certains endroits. Les employés révèlent des problèmes liés à la signalétique des collections, beaucoup de personnes viennent les interpeller pour leur demander le chemin, l’emplacement des documents recherchés. Cela a appuyé notre pensée concernant un réel problème de signalétique et de cheminement dans la BNU. Nous avons conclu que les coins reculés, bien qu’ils soient peu utilisés, sont privilégiés par certains usagers pour leur calme mais cachent des ouvrages difficiles à trouver pour d’autres. 

 

VISION DES COLLECTIONS 

Il est difficile de se repérer au milieu de toutes les étagères contenant les différents types de livres classés selon des côtes chiffrées couvrant des thèmes qui vont de la littérature à l’art, à la langue allemande, aux religions, etc. Les petites affiches A4 blanches et grises disposées sur les tranches des étagères sont quasiment invisibles.

Nous proposons des grands modules se plaçant perpendiculairement aux étagères afin d’avoir une visibilité directe sur la catégorie. De la taille des meubles existants, elles permettent à tous de voir clairement le thème de chaque rangement, évitant de se pencher sur les nombreuses informations des petites fiches.

panneau littérature

 

INTERCALAIRES

Une fois devant l’étagère, il ne reste plus qu’à trouver la sous catégorie recherchée. Nous avons mis plus de deux semaines à remarquer les minuscules informations placées sur les tranches des étagères. Il nous a semblé important de faire quelque chose pour faciliter la recherche des usagers. 

Nous avons décidé de créer un système « d’intercalaires » venant se placer entre les livres mais ressortant de plusieurs centimètres de l’étagère. Ainsi ces guides visuels permettent de se repérer beaucoup plus facilement. Notre installation se trouve au coin sciences religieuses, au niveau des religions de l’Antiquité et laïques. De ce fait, lorsque les usagers entrent, les intercalaires sont clairement visibles grâce à la pose en quinconce.

intercalaires religions

 

 

 

COLLECTIONS D’EXCELLENCE

 

CollEx, Europe médiane

Les CollEx sont les collections d’excellence, mais les usagers ne savent pas à quoi cela correspond.

Ces collections sont des collections rares et protégées par l’Etat. La BNU en possède un grand nombre sur plusieurs sujets: les sciences religieuses, l’Europe médiane, les collections germaniques et beaucoup d’autres. Elles sont utiles au personnel pour des questions d’organisation mais ne sont pas du tout mises en valeur pour les usagers. Nous avons choisi de les mettre en valeur à l’aide d’une signalétique au sol inspirée du graphisme de la BNU. Sous forme d’encadrement autour des collex, les impacts visuels permettent aux passants de savoir qu’ils sont au milieu de collections labellisées. Ainsi, par curiosité et envie de savoir, ils iront plus facilement et avec plus d’intérêts vers ces collections. Une légende est ajoutée à chaque accès d’étage permettant de comprendre à quoi correspond ce motif.

 

COUPS DE COEUR

Peu de lecteurs viennent emprunter les livres posés sur les présentoirs dédiés aux livres mis en avant. Ils sont disposés d’une manière laissant penser qu’ils ne peuvent pas être empruntés, qu’ils sont là presque pour “faire joli” (pas de protection plastifiée, pas de spécification claire de leur catégorie, etc.).

Par quels moyens rendre plus visibles les coups de cœur ? Pour cela, nous avons réalisé des cœurs de 40 cm de large découpés dans du carton, destinés à devenir un signe clair pour les usagers passant devant ces collections. Une bibliothèque étant un lieu de lecture permanent, il est alors plus pertinent d’utiliser des signes qui ne sont pas des textes pour mieux interpeller les usagers. Cette signalétique attire le regard et évoque le questionnement, rendant plus attractif les endroits coup de cœur.

niche coups de coeur, 4e étage

chariot coups de cœur

 

PARTAGE FUTUR

Grâce au design, nous voulons donner une place à l’échange et/ou l’interaction entre les  publics et employés, les rendant acteurs de leur Bibliothèque et non seulement spectateurs. Pour cela, nous avons réfléchi à plusieurs usages les mettant au cœur de leur expérience. Tout d’abord, laisser une trace dans les livres et ainsi les rendre vivants. Pour cela nous avons décidé de placer une sur couverture pour livre. De ce fait le titre disparaîtra afin de laisser l’opportunité à l’usager d’écrire sur ce module son ressenti sur ce livre. Après l’avoir déposé dans la niche coup de cœur, le prochain usager ne se référera pas au titre du livre mais à l’empreinte et au souvenir laissé. Ce système permettra de créer une continuité tout au long des livres coup de cœur, et se laisser porter par les usagers précédents. Chacun de nous sera influenceur des choix des prochains lecteurs, comme un partage de souvenirs au sein de la BNU.

avis des lecteurs sur un signet

 

 

Kitnote

Le livre est un objet détenteur de savoir, support de l’écriture, permettant la diffusion et la conservation de textes de nature variée. Œuvre de l’esprit conçue par un auteur, le livre sert d’interface avec un lecteur. Nous nous sommes attachées aux livres qui nous ont marqués comme nos manuels d’école dans lesquels il y avait parfois des choses écrites ou simplement le nom des détenteurs antérieurs. Ces marques, ces écrits nous ont fascinées et ont complété ces livres. Et si le livre était en perpétuelle évolution, et si chaque personne pouvait laisser une trace ?

Nous proposons de transcender l’objet livre et de le faire évoluer afin de lui intégrer un kit qui permettra aux usagers de laisser des notes, des traces. L’étranger (A. CAMUS), par exemple, devient alors L’étranger de la BNU de Strasbourg. Chaque ouvrage sera rattaché à ses usagers, chacun sera alors amené à laisser sa trace et ainsi à communiquer avec les autres par l’objet. Les connaissances sont mutualisées.

Kitnote, avec livre et post-it