CHUUUT!

Lors d’une discussion avec ma sœur, adolescente scolarisée au collège, j’ai constaté que les heures de permanence se déroulaient de manière identique à celles que j’ai connues lors de mon propre cursus scolaire, bien que nous ayons fréquenté des établissements différents. Durant ces heures de permanence, il était obligatoire de rester assis en silence dans une salle agencée telle une salle de classe, en attendant que le temps passe, ce qui les rendait peu agréables. C’est dans ce contexte que j’ai souhaité m’intéresser à cette thématique afin de rendre les heures de permanence plus adaptées aux besoins et aux aspirations des adolescents, transformant ces moments perçus comme une perte de temps en temps plus productifs voire émancipateurs. J’ai ainsi défini ma question de recherche : comment rendre les temps de permanence plus constructifs ?   

Ces observations ont suscité diverses interrogations : Quelle est l’étymologie du mot “permanence” ? Pourquoi existent-elles ? Comment les élèves les perçoivent-ils ? Sont-elles adaptées aux besoins des élèves ? Quels facteurs influencent leur fonctionnement ?

Aux dires des professionnels et des définitions figurant dans les dictionnaires, deux définitions se dégagent : celle qui caractérise l’absence d’une ou plusieurs heures de cours dans une journée; et celle qui désigne une salle du collège ouverte toute la journée et qui accueille les élèves qui, pour diverses raisons, n’ont pas cours.

Cette recherche sur la permanence au collège a rapidement, et sans surprises, révélé les insuffisances de ce moment dans la vie des collégiens. Les manques d’effectifs et de locaux sont les raisons généralement avancées pour justifier le manque d’engagement pour améliorer le fonctionnement de ces temps de permanence. 

Les différentes études de cas menées dans le cadre de cette recherche montrent que les solutions proposées par les designers et les architectes pour pallier les problèmes dans les établissements scolaires se limitent souvent à des aménagements des espaces ou à des tentatives pour améliorer le mobilier. Cependant, certains créateurs, designers et architectes s’inspirent des pédagogies critiques et de leurs valeurs pour imaginer de nouvelles solutions. Ils développent des méthodes de projets collectifs qui impliquent les élèves, en les rendant experts de leur expérience, et les guident pour réaliser un projet au plus près du contexte.

Il semble possible avec certaines équipes de vie scolaire et directions d’établissements, mais surtout avec les collégiens de réfléchir à des propositions qui permettent d’améliorer ce temps passé au collège en dehors des heures de cours. Ainsi, je me suis intéressé à la problématique de recherche : comment le design peut rendre les élèves acteurs des heures de permanence et par quels moyens les mener à une autogestion de ces temps ?

Mémoire “CHUUT!”