Mémoire

Singulier (+=&) Pluriel

J’ai porté mon travail de recherche sur l’intégration sociale des jeunes en situation de handicap. Je me suis donc questionnée sur la représentation des personnes handicapées, le rapport au corps, à la différence et aux autres ainsi que sur les normes sociétales. 

Par la suite, je me suis donc penchée sur les Structures, les lieux d’accueil et l’évolution de la politique sur l’intégration des personnes handicapées. Après une analyse rapide des mesures législatives et des limites de leur application, j’ai visualisé les différentes parties prenantes, structures ainsi que les moyens d’accompagnement en milieu ordinaire afin d’identifier d’éventuels partenaires pour un projet de design. Je me suis donc intéressée à l’ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire) et j’ai pu remarquer, après des entretiens sociologiques, que les élèves s’y sentent bien, plus compris et plus entouré. J’ai ensuite questionner la place du design dans la question du handicap. Il est évident que le design social trouve naturellement sa place dans des structures comme les ULIS, mais le design, dans son acception plus classique, est souvent mis au service du handicap moteur, notamment avec la création de prothèses. Le projet à réaliser s’inspire de l’éthique du care, qui se définit par quatre aspects, “se soucier de”, “prendre en charge”, “prendre soin” et “recevoir le soin” et qui favorise les relations avec et pour autrui, par la sollicitude et l’empathie. Ce qui est essentiel en design social est de rendre l’usager, partie prenante, de le rendre co-constructeur d’un projet qui lui est destiné et adapté au maximum. Ce que j’aimerais aboutir prendrait la forme d’un objet, atelier, ou autre chose, et serait adapté à chacun et leur permettrait de trouver leur place chacun à leur manière et selon leur personnalité et leurs difficultés. Pour terminer, je me suis questionnée sur la rencontre entre le handicap, l’éducation et le design. L’école est parfois le premier lieu où l’enfant rencontre des personnes extérieures à son cercle familial. Mais l’école reste encore insuffisamment accessible, voire incompatible avec les personnes “autres”. L’école est donc un contexte approprié à un projet de design qui vise à faciliter les échanges, le lien entre les élèves. 

C’est à l’issue de cette recherche qu’a émergé la problématique suivante : comment une démarche de design social peut-elle permettre à des élèves en situation de handicap moteur de créer du lien avec les autres ? C’est avec et pour les futurs usagers que je souhaite réaliser mon projet. Lors de mon projet, j’aimerais élaborer quelques outils qui favorisent l’acceptation de chacun dans sa singularité pour permettre de déstigmatiser le corps infirme et ainsi participer à l’émancipation de chacun. Les formes que prendront ces outils peuvent être autant des objets que des jeux, des vidéos, des images ou des objets d’éditions.