Maille life be like…

OUh-Ah-OUh Nous voilà sur le terrain pour collecter les informations de vie des habitants de Hautepierre ! Armés de cartes (l’une de Strasbourg Nord-Ouest, l’autre de toutes les mailles de Hautepierre), d’une maquette simplifiée de maille avec des objets à placer dedans (végétation, bâtiments de couleur selon la fonction voulue), et d’un outil-horloge, nous nous installons près de la mairie de quartier.

 

 

L’intuition de se placer près du seul centre commercial à plusieurs kilomètres à la ronde s’avère payante : après un repas à l’association du théâtre du Maillon, nous constatons le flux incessant d’habitants de Hautepierre sur le seul itinéraire piéton. Entre deux vendeurs à la sauvette de fruits & légumes, nous intriguons les passants: rapidement, les contacts que nous créons nous livrent un constat commun. Il n’y en a que pour Auchan ! Auchan par-ci, Auchan par là, « mais il n’y a pas d’épicerie, pas un boucher, pas une pâtisserie » nous livre Rolland, 75 ans. Et Mourad (34ans) de concert : « le dernier snack qui a ouvert, le lendemain ils (les autorités) ont mis des plaques en fer pour le fermer ».  Nous mesurons alors le manque cruel provoqué par l’absence de commerces de proximité, maille par maille : tout le monde doit « faire des kilomètres pour aller chercher une baguette ou du sucre » (Odette, 63ans, maille Karine).

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Pour les plus jeunes, les arguments sont divers : Tams (17ans) nous dira que c’est « des bancs, dont on a besoin ! Et aussi moins de lumière, un lampadaire ça suffit ! » (maille Jacqueline). Du même quartier, Tahir (5ans) et Amir (14 ans) demandent plus d’activités au centre social, alors que Matthieu et Imen (15ans) de la maille Karine voudraient bien un petit terrain synthétique. Zina (14ans, maille Catherine) nous dit « qu’un Starbuck et un macdo, ce serait bien ». Les points de rencontre sont trop peu présents, commerciaux ou non, et le besoin que chaque maille dispose des mêmes atouts se fait grandement ressentir.
Nadia, 50ans, habitant entre la maille Anne et les Poteries au Sud et vendeuse officieuse de pains artisanaux, nous fait part de sa réalité : « il n’y a pas d’épicerie où je pourrai mettre en dépôt-vente mes pains, il n’y a que là (elle nous montre un des vendeurs à la sauvette) que je peux les vendre ». Une nécessité de mise en commun des forces des habitants, par une association ou une coopérative se dessine peu à peu. Il n’y a ni structure ni autorisation pour subsister, ou faire de l’ombre à Auchan selon l’avis.