1 . Eclairez-vous / éclairons-nous.

L’agence éphémère « trois pour le prix de deux »

Au début on n’était que deux, puis la troisième est arrivée, directement de Marseille et comme vous le savez, les sudistes il faut pas les presser ! Notre équipe se compose tout de même de trois étudiantes issues de trois spécialités différentes : le design graphique, le design d’espace et le design produit. Notre mission : découvrir et appréhender la lumière de Strasbourg.

Nous vous avons écrit un petit résumé un peu assommant mais les bases sont là. La lumière est un besoin, une nécessité, elle nous éclaire tant de jour que de nuit. Le jour, elle permet de comprendre la ville, de la distinguer, la visualiser dans ses usages. Elle permet de circuler et de se déplacer. La nuit c’est sous une autre forme qu’elle apparaît. La lumière nous guide dans nos déplacements, elle nous rassure, nous sécurise. Quant à la lumière dit « de l’esprit,elle, ne nécessite pas d’être

dans un lieu pleinement illuminé pour en bénéficier. Tout ça est bien beau, mais il fallait s’en rendre compte sur le terrain. La ligne de tram E partant de Roberstau Boecklin à Etoile Polygone est devenue notre zone d’investigation. D’abord, l’hétérogénéité de la ligne est la caractéristique principale. Elle traverse plusieurs grands quartiers qui se distinguent les uns des autres par leur activité dominante (affaire, tourisme, connaissance).

Panorama sans titre1

Nous avons parcouru la ligne (ou plutôt la ligne interminable) de tram de la périphérie vers le centre de Strasbourg. En périphérie, l’activité est très calme, on y croise des salariés Strasbourgeois, guidés, menés par la journée de dur labeur qui les attend. A l’inverse, dans le centre, l’activité et les échanges sont plus denses et cela grâce à l’omniprésence de lycéens et d’étudiants mais également la présence de touristes à la recherche de détente et de culture.
Nous avons constaté que l’architecture se referme de plus en plus lorsque l’on va de la périphérie vers le centre, allant d’une architecture
contemporaine (comme le Parlement Européen et ses environs) à une architecture typiquement médiévale (aux alentours de la cathédrale). En périphérie, le paysage est à découvert, la lumière naturelle circule librement. L’atmosphère de cette dernière, froide et sérieuse, en impose. Elle place rapidement les usagers à distance des institutions. A l’inverse, le centre ville, concis, enferme la lumière et propose des zones d’ombres au détriment de lieux exceptionnels. Notre interprétation découle de la répartition des habitants présents et les types de rapports et de flux qui sont entretenus.

A la tombée de la nuit, l’activité reste généreuse. Les habitants profitent des lieux publics et poursuivent l’activité du jour grâce à l’éclairage artificiel. La lumière devient omniprésente, voire aveuglante, mettant en avant signalétiques, enseignes et néons, tout en apportant une certaine sécurité. De plus, au cours de notre voyage, nous avons noté que le tram est un lieu froid, de flux et de transition pour les usagers où le calme, la distance et l’introspection règnent.

En tant que jeunes designers (oui, nous aussi on trouve que ça a d’la gueule) des problématiques attirent notre attention : comment les usagers perçoivent-ils l’espace de transition du tram ? Faut-il aménager le temps d’attente d’un arrêt à un autre? Y a-t-il des éléments à revoir sur le type de relations et de cohabitations qu’entretiennent les usagers de la ville tels que les piétons et les cyclistes ?

Le temps de découper deux trois bouts de cartons et on vous en dit plus.

(Morgane x Morgane) + Mélodie