Découverte anonyme, premiers pas in situ

Ils ne se connaissent pas. Ils sont trois. Nouveaux arrivants dans la ville de Strasbourg, ils errent dans le tramway parcourant la ligne C en direction de Neuhof. Une même préoccupation les animent: découvrir cette terre inconnue.

Sur le chemin le tramway traverse différents quartiers, allant du centre jusqu’à la périphérie.
Ils sont assez étonnés d’observer diverses typologies au sein d’une même communauté urbaine. La densité de la population n’est manifestement pas la même entre Strasbourg centre et Neuhof. Ils peuvent apercevoir à travers la vitre tout un tas de commerces, facultés, architectures impérialistes et centres culturels. Ils sont au cœur de la vie active de Strasbourg où de nombreux étudiants, actifs et touristes fourmillent sur la place Kléber, à République ou encore le long du campus.

En arrivant à Neudorf, les trois personnages remarquent un quartier plutôt résidentiel avec plusieurs lotissements où les points d’activités urbaines se font de plus en plus rares. Quelques exceptions, comme l’espace Django Reinhardt ou la piscine municipale, situés à deux pas des arrêts Neuhof Reuss et Kibitzeneau, confirment la volonté d’amener une activité au sein de la périphérie,

tant par la culture que par le loisir et bien-être. Et les lumières… En portant leur attention sur la lumière, ils se rendent compte que la végétation joue un rôle primordial pour créer des ombres portées sinueuses et poétiques. Elles permettent d’apporter une certaine quiétudedans un espace dense et dynamique. En se promenant à l’Observatoire, le jardin botanique donne lieu à une atmosphère saine et conviviale en créant des jeux d’ombre et de couleur. Nos trois compères, après plusieurs déambulations, s’arrêtent devant l’église Saint-Christophe où il n’y avait personne dans les parages. L’architecture offre un jeu plastique lumineux et coloré. Pourtant, rien ne met en lumière ce lieu.

Puis la lumière donne la couleur. Aux abords de la ligne, l’art urbain présent change la perception de la ville. À Esplanade, aux pieds des grandes barres d’immeubles, se trouvent des sculptures de Jean Arp qui contrastent avec le reste du paysage. L’intégration de ces oeuvres redonne une échelle humaine
à ce quartier démesuré. À Gare centrale ils sont témoins d’une expérience sensible. En effet ils ont une vision nouvelle de la place de la gare où la projection des bâtiments sur la structure de verre les métamorphosent…

 

Plus tard, assis dans le tramway, un rayon de soleil pénètre leur esprit. Des questions s’imposent alors à eux. La lumière n’est-elle pas une ouverture sur un terrain de jeu? Est-il possible de sortir de l’ombre du quotidien pour redécouvrir cette ville sous un nouveau jour? Quels quartiers méritent-t-il une mise en lumière? Tant de questions restent à venir…

Les Inconnus