L’Emmanuel 01

L’Emmanuel 01 est la première gazette du Labo Des Apprenants.

Compte-rendu trimestriel des actions, expérimentations et ateliers des Apprenants au Vaisseau qui prend la forme d’une édition augmentée de photos, d’observations, et de réflexions.

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Et si ?

La sonnerie du tram retentit. Les portes se ferment simultanément. Je cherche une place du regard et en trouve une à quelques pas. C’est une banquette composée de deux sièges. Une personne âgée est assise sur l’un d’entre eux et ne semble pas faire attention à moi, absorbée par ses mots croisés. À côté d’elle, un magazine aux couleurs vives occupe la place libre.

Prenant place à sa droite, je prends la gazette et commence à la lire pour passer le temps. Il s’agit du onzième numéro du Labo Des Apprenants. Je souris en notant le jeu de mots. Page après page, j’apprends qu’il s’agit d’un collectif de designers qui ont mis en place plusieurs projets conséquents autour de la transmission de savoirs et d’apprentissages multiples. Depuis quelques années, la ville de Strasbourg prend le chemin d’une ville plus expérimentale qui réinvente le vivre aujourd’hui.

L’ouvrage s’apparente à un programme d’événements. Cet après-midi, je vois qu’un atelier ouvert se déroulera dans le centre culturel Django-Reinhardt, comme toutes les semaines. Des personnes de toutes générations sont invitées à ces ateliers pour apprendre des savoir-faire mutuels. Je remarque le flash code à côté de l’article. Il me mène à une application qui me demande ce dont j’ai besoin comme service. Je clique sur « réparer sa bicyclette » et je vois que Raymond, 80 ans, à 5 km de ma position actuelle, est libre cet après-midi pour m’apprendre à changer une chambre à air si je lui apprends en échange à utiliser Google Drive. La page suivante du magazine attire mon attention.

Ce week end, le Shadok organise sa troisième Maker Faire. Il s’agit d’un événement de l’ampleur de la ville à propos du Do it Yourself et des nouvelles méthodes de fabrication. Pour l’occasion, un « design village » s’est monté place Kléber. Apparemment, il serait divisé en trois pôles. Inventer, décomposer, générer sont les maîtres mots de ces ateliers ouverts. Dans une parcelle, les passants sont invités à questionner la créativité chez les adultes avec une panoplie d’outils qui favorisent l’imagination et la réflexion créatrice. Dans la seconde parcelle, nous sommes invités à réfléchir autour de la question de la norme dans le mobilier d’aujourd’hui. Nous pouvons fabriquer nos propres bibliothèques non pas en fonction des réglementations et des prérequis dans le mobilier, mais selon nos propres attentes. Un exemple de commode munie d’un tourniquet et fabriquée par une habitante de la Krutenau nous est présenté sur la page de promotion de l’événement. La troisième et dernière parcelle s’oriente vers le design génératif. Il vise à vulgariser les pratiques du designer contemporain en rendant accessible la conception générée d’architectures avec des imprimantes 3D à béton.

Continuant ma lecture, j’abandonne la Maker Faire pour me rendre page suivante. L’école primaire Jean Fischart est en fête le mois prochain. Les enfants accompagnés de leurs parents sont invités à jouer sur les thèmes de la santé aujourd’hui ou encore sur le gaspillage alimentaire et la pollution. Cet événement fait la promotion de nouvelles méthodes de sensibilisation en milieu scolaire qui se sont développées depuis les nouvelles lois votées par le gouvernement. Face à la pollution grandissante et aux nouveaux enjeux de santé de notre époque, il était urgent de changer de méthode de pédagogie pour rendre les populations actrices de leur consommation et de leur santé.

La petite voix dans l’interphone du tram m’indique que j’approche du terminus. Rangeant la gazette dans mon sac à dos, je descends du tram et m’abonne à la page Facebook Des Apprenants.