HORS PISTE

Repérage

“Nuage de lierre”

Entendre

“clair-obscur”

Découvrir

“Structure végétale”

Comprendre

“Un semblant de cabane”

S’égarer

“être désorienté”

Apercevoir

Anamorphose

S’approcher

être intrigué

Recommencer

Errer

 

L’intervention sur le lieu tend à la réappropriation de cet espace naturel. Le but étant de concevoir un chemin de perdition. Mieux guider pour mieux dévier. En mettant en place une signalétique reprenant les motifs du sol accompagné d’un guide sensoriel. (Réalisé en papier gaufré, reflet des reliefs du terrain) Pour arriver à une anamorphose créé à partir de scotch orange, afin de contraster avec la nature environnante. Une opposition se crée entre cet artefact / installation et cet espace environnant. Mettre en avant des éléments ignorés pour mieux ressentir l’espace en créant des oppositions sensoriels.

 

REMISE EN QUESTION

Les expérimentations

Suite à notre confrontation avec le terrain, nous avons dû nous adapter à l’environnement plus ou moins hostile à notre expérimentation. Les expérimentations n’étant pas concluantes, une remise en question fût nécessaire. En effet, le scotch n’adhérant pas aux écorces nous avons changé de processus ; enrouler les branches de scotch pour tenter une meilleure adhérence sur l’arbre.

POURQUOI ?

Ce qui nous a amené à repenser le projet. Effectivement, nous décidons de nous réapproprier ce processus de réalisation qui est d’enrouler. En travaillant sur la trame, le but étant de confronter verticalité et horizontalité afin de rendre compte des volumes de la forêt. Proposer une balade dans un tableau pour ainsi apporter un autre regard en perturbant la vision du spectateur.

 

COMMENT ?

le protocole

• délimiter une zone de travail

• définir une longueur de scotch à appliquer sur l’élément

• choisir un arbre de départ dans la zone

• faire des stries autour de l’arbre à intervalle régulier

• quand la bande de scotch est finie, relier celui-ci à l’arbre le plus éloigné dans la zone définie

• recommencer jusqu’à ne plus avoir d’arbre à relier

 

Partition potagère

C’est une bulle qui s’enracine dans Illkirch, bien cachée, presque secrète. Elle prend sa source dans une volonté de se rapprocher de la Nature et s’empare de l’anonymat des sons machiniques. Lire la suite…

Perceptions

Comment montrer les contrastes et les contradictions qui nous ont tant marqués au fil de cette promenade ?

La nature pratiquement sauvage faisant face à des jardins partagés dans lesquels elle est cultivée, bordant des usines et des espaces bétonnés.La vision d’une forêt ou d’un lac perturbée par le bruit incessant des voitures : ce sont finalement des contradictions entre des forêts bruyantes et une ville silencieuse.On interroge aussi l’impact sonore humain dans des lieux plutôt naturels, où l’Homme n’est pas directement présent, ou au contraire, l’absence de bruit dans des espaces aménagés.On cherche naturellement le lien entre le son et l’image et on le trouve quand celui-ci n’apparaît pas directement.

 

Il nous faut alors intervenir directement sur le terrain, interroger ces contraires visuels et sonores en les accentuant ou en les cachant : intégrer une illusion du silence ou des nuisances, jouer avec les perceptions sensibles. Tromper alors le promeneur avec ses sens et l’amener à se questionner sur le lieu, l’espace qui l’entoure.

Représenter le son autour de nous pour mettre le doigt sur son importance, créer des espaces clos dans la forêt pour percevoir l’espace différemment.

 

 

 

 

 

Forêt ception

_ CONSTATATIONS

On marche en observant face à nous les arbres dressés à la verticale, le tout créant une géométrie linéaire.

La forêt rythmée par une succession de troncs. Les arbres espacés les uns des autres mais à la fois assez serrés pour rythmer le paysage. Rythme perdu dans l’ambiance sonore, le son paisible de la nature. Se perdre dans la pureté du lieu totalement dénué d’impacte de l’empreinte humaine.

Cette forêt en est majestueuse de par sa grandeur. La puissance naturelle de ce lieu nous fait nous évader loin de la civilisation jusqu’à l’oublier.

_ DE VERTICALE À HORIZONTALE

Et si on changeait le sens de ce code barre végétal ? Les lignes verticales deviennent horizontales. On bascule les repères, on change les codes.
Le paysage rectiligne de la forêt devient à la fois vertical et horizontal. Ceci dans le but d’éveiller la vue sur la beauté du paysage qu’il regarde en amplifiant la présence de la nature.

Un lieu “banal” dans lequel on passe en marchant, à vélo, devant, sans plus y prêter attention en devient remarquable, transcendé.

Camille & Bruno

Y a partout un endroit qui ressemble à ça

Chacun peut créer son Illkirch, et Illkirch c’est partout

C’est une promenade qui s’écrit et se décrit

Quelque soit l’endroit choisi

Illkirch y fait son nid, tout comme elle y fait son trou.

 

Restituer les sensibilités au sein même de Le Corbusier

Un microcosme, image d’une réalité recréée

Un parcours dans l’inconnu où un seul moyen permettra d’être guidé

Un fil d’Ariane pour se déplacer.

 

C’est reconstituer les impressions ressenties, au travers de divers outils

Le vent qui souffle sur la peau

L’odeur chimique qui titille les narines

Le déplacement bruyant des véhicules sur la route

C’est un tout et un ensemble retranscrit.

 

Raconter, décrire pour imaginer

Toucher, créer et faire ressentir

Imaginer, découvrir et préciser

En occultant la vue afin de pleinement sentir.

 

Illkirch, c’est tout et c’est rien. A découvrir.

 

FAVRE Anaïs et SFEZ Emma

Cet endroit à sept endroits. 

« Y’a pleins de trucs différents… »

«  Whaou ! c’est super cool, mettons ça en avant ! »

« Si ça se trouve c’est intéressant. »

« Mais oui, j’ai déjà vu ceci ici, et cela là bas. »

« Et nous en sommes loin pourtant. »

« C’est lié tu crois ? »

« Pas du tout, celui-ci à son histoire au même titre que celui-là. »

« Découvrons-là ! »

 

Ne pas toucher au lieu.

Pour faire du vélo un petit support c’est adapté. Deux mains sur un guidon c’est plus sécurisé.

En échange d’une pièce d’identité, une pochette-plan est donnée.

7 cartes postales y sont insérées.

Au recto, chaque lieu d’arrêt est répertorié par une photo…dans une photo, superposées.

C’est une image d’UN lieu sur CE lieu, une  image archétypale de l’existant par dessus l’existant photographié.

Au verso, des informations. L’histoire, la faune, la flore ou le fonctionnement y sont mentionnés.

Pour trouver les lieux, une attention particulière à l’environnement est demandée.

Remplissez la carte postale avec vos idées.

On en ressort plein de connaissance rapportées.

Une identité sous-exploitée s’est dévoilée.

 

Nous, cette promenade, on l’a vécue, on a foulé sa terre, on y a laissé s’égarer nos sens. Nous on l’a vue, telle qu’elle, nue, dépouillée de gens et d’identité. Pourtant on y  a trouvé des particularités. Ce barrage il est grillagé, il remue toute cette vase, ici, entre les arbres et la zone commerciale. À quoi sert-il ? D’où vient il ? Nous on en a déjà vu des comme ça et pourtant pas celui-là. Cherchons son histoire pour le rendre unique, pour nous, les promeneurs, pour lui donner son identité, pour signifier son existence à part entière. Faire sentir ça à ceux qui vont arpenter  notre promenade, ça pourrait être retrouver cette image archétypale, celle qu’on a tous déjà vue et que l’on voit au lieu de regarder le barrage devant nous. Mais cette image, on la connecte, on la lie, on l’attache, on la brode à son histoire, pour que plus jamais après, ce passant songe à un autre barrage en passant près de celui qui est ici, en périphérie de Illkirch-Graffenstaden. Cette histoire c’est celle qui est connue de tous, mais c’est aussi celle des gens, celle qui n’est  peut-être pas vrai, mais qui l’est pour eux parce qu’ils l’ont vécue et côtoyée. Pour faire sentir ça à ceux qui vont arpenter notre promenade, il faudrait aussi qu’on le laisse vierge ce chemin, pour qu’une fois parcouru avec notre support, il puisse être repris sans. Visuellement il serait toujours le même, mais pas dans les esprits, il aurait dorénavant une personnalité. Ce n’est pas un site touristique, notre volonté n’est pas de rendre attractif cet arpent au plus grand nombre, c’est juste d’expliquer, de montrer aux intéressés et peut-être à ceux qui se sentent concernés en quoi tout cela est unique, pour qu’à leur tour ils puissent cheminer accompagnés pour retransmettre leur savoir. Un espace de transmission entre promeneurs est né.

Perrine JUGÉ et Doëtte GAUDET

ecole insitu : Premières visites, premières impressions

Illkirch-Graffenstaden.

Rien qu’avec son nom, cette ville paraît peu accueillante. En côtoyant ses frontières, je découvre une ville parfois industrielle, un peu résidentielle et très forestière. J’arpente ainsi un dégradé de gris et de vert.
Je me perds dans ses immensités vertes et sombres où le vide de cet espace se fait ressentir.
Ce dernier est tellement vaste qu’il offre un sentiment de liberté tout en déployant une atmosphère oppressante. En parcourant les chemins forestiers, je sens cette humidité ambiante qui traverse mes vêtements et qui embaume l’air. Celle-ci, accompagnée du grincement des arbres, du bruissement des feuilles, et de l’obscurité des bois crée un environnement écrasant. Même en croisant quelques chiens
et leurs maîtres, j’éprouve un sentiment de solitude, la ville est vaste, rares sont les passants.
Les étendues grises sont plus bruyantes, plus circulatoires, aussi oppressantes que les étendues vertes. Elles sont aussi plus organisées, et lumineuses, mais pas plus attrayantes. Je sens d’autres odeurs,
plus chimiques, moins naturelles et agréables.

Les différents milieux s’entrelacent pour former un ensemble, les odeurs se mélangent, les couleurs
se confrontent. Ces rencontres se multiplient pour créer une ville, Illkirch-Graffenstaden.

ecole insitu : Premières visites, premières impressions

Illkirch-Graffenstaden, compliqué par sa prononciation (Je mets au défi toutes personnes non Alsacienne à le prononcer du premier coup), est une petite ville située en périphérie de Strasbourg où nous avons passé une bonne partie de la journée à arpenter ses différents paysages et différentes ambiances, avec un moyen de transport bien commun par ici : Le vélo !

Au fur et à mesure de ce parcours de nombreuses choses s’offrent à nous : Une diversité incroyable de paysages mais tout de même communs . Je citerai par exemple de vastes champs de maïs, de denses forêts humides, d’immenses plans d’eau et des petits chemins de campagnes plutôt bien entretenus . Tous ces vastes espaces bordés bien évidemment par de belles interventions humaines … D’énormes exploitations agricoles, des résidences pavillonnaires, des voies routières, des zones commerciales et j’en passe .

Il est vrai que grâce à cette magnifique météo propice aux promenades des odeurs d’humus demeurent bien présentes. On y ajoute une sensation d’humidité permanente et de nombreuses images qui demeurent grisées . Ce qu’il y a de déconcertant c’est que nous passons en un rien de temps d’une nature omniprésente à des odeurs de « pots d’échappement », des bâtiments posés côte à côte avec comme supplément un petit bruit d’autoroute en musique d’ambiance .

Ce que je retiens mis à part ces diversités de paysages, d’odeurs et de bruits c’est par dessus tout le sentiment d’oppression et de solitude constante … Une ville fantôme .

ecole insitu : Premières visites, premières impressions

Parcourir la ville d’Illkirch Graffenstaden, c’est comme passer d’espaces en espaces, de sensation en sensation.

C’est partir à vélo, un mercredi brumeux, pour 22 kilomètres qui s’annoncent difficiles et douloureux.

C’est avoir froid et continuer d’avancer.

C’est découvrir une périphérie construite par divers paysages qui passent de naturels à industriels puis résidentiels.

C’est se retrouver devant un lac où l’atmosphère pourrait être paisible mais où le bruit de l’autoroute déroute.

C’est se retrouver dans une forêt verte, en friche, au milieu d’un chemin où l’odeur de champignon et de bois humide vous pique le nez.

C’est passer près d’usine où les odeurs chimiques sucrées ou salés dénotent avec un paysage grisâtre.

C’est terminer le parcours dans un quartier résidentiel comme laissé à l’abandon où il semble n’y avoir aucune âme qui vive.

Et finir par rentrer, exténuée.