Lecture locale est un projet collaboratif avec la Bibliothèque Départementale du Bas Rhin. Située à Truchtersheim, la BDBR se situe précisément au centre du département, signe d’un réseau pensé en fonction de sa répartition territoriale. L’objectif de cette démarche est de proposer des actions prospectives à destination des antennes locales du réseau départemental, avec la volonté de considérer l’ensemble du contexte qui gravite autour de chacune d’entre elles. Porter un regard de concepteur sur le service essentiel qu’est l’accès à la lecture, illustre la nécessité de faire corréler la bibliothèque locale « d’aujourd’hui » aux usages évolutifs de nos petits et grands citoyens.

——————————————————————  Première rencontre

La visite de la BDBR marque l’ouverture de ce module dans une ambiance joviale autour de la découverte du fond documentaire, de l’organisation de sa circulation entre les différentes structures du département et bien sûr de la rencontre des différents acteurs du secteur qui nous a été attribué :

G A M B S H E I M

        vielmols merci à :

  • Mme BOCK Anne-Marie,
  • Muriel PETITDEMANGE ainsi qu’Héloise : l’équipe de la bibliothèque de Gambsheim,
  • Mr le maire de Gambsheim,
  • Anne EICHWALD, 1ère Adjointe au Maire, chargée à la culture,
  • Bertrand MULLER, Directeur Général des services,
  • Marc Aker, Directeur des services techniques,
  • L’équipe pédagogique ainsi que les élèves de l’école élémentaire de Gambsheim,                                                                                                                                                                                                                           pour leur bienveillance, sans oublier les habitants de la commune

 

 

—————————————————————— Première approche du site

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Muriel PETITDEMANGE, nous a fait découvrir le village de Gambsheim ; notamment son lieu de travail : La bibliothèque

Ce lieu chargé d’histoire, ancien logement de de fonction municipal, se voit accueillir le fond de plus de 22000 documents depuis maintenant 24 ans. Il y à maintenant 6 ans que Muriel a intégré la bibliothèque, à son arrivé le projet de déplacement de la bibliothèque était visiblement déjà en pour parler à la table du conseil municipal. Bien entendu, Muriel à eu le temps d’affirmer ses positions au sein de ce lieu d’accueil, elle nous fait découvrir l’espace tout en notifiant des réponses précises afin de pallier aux problèmes rencontrés au court de ces premiers pas :

Après avoir monté deux escaliers, nous découvrons cet endroit étriqué où se succèdent des étagères et des espaces envahis d’ouvrages, n’accordant aucun espace de détente au sein de la bibliothèque. Pour s’y repérer, une signalétique très dispersée et disparate nous guide maladroitement à travers les ouvrages. Le manque d’accessibilité liée à l’agencement du lieu (ancien logement) s’ajoute à une organisation des flux documentaires qui ne correspond pas au réalités spatiales et temporelles liées à la question de la bibliothèque dans la commune. Bien entendu, l’espace ne répond pas aux attentes d’une bibliothécaire, manque d’espaces privatifs, d’espaces de rangements où de mise en avant…

Le maire, Mr. Hubert HOFFMANN, a également pu nous présenter les pistes d’un projet de bibliothèque en cours de réflexion qui nous ont permis de discerner les attentes des élus. En effet le conseil municipal privilégie les attributions budgétaires afin de dynamiser le territoire notamment en augmentant sa capacité d’accueil, mais cependant il envisage à moyen terme de déménager la bibliothèque dans l’un des trois espaces suivants :

  • l’usine Marlen’k
  • le gymnase
  • espace peri-scolaire

Nous avons ensuite poursuivi par la visite de ces plusieurs sites, lieux potentiels de développement de la prochaine activité de médiathèque.
Les personnes rencontrés ayant des positions fortes sur ce projet bibliothèque, nous devons soulever des problématiques et des questionnements divergents afin d’explorer l’ensemble des possibles. L’enjeux étant d’intégrer les volontés de chacun sans pour autant en faire émerger un cahier des charges « patchwork » de ces différents intérêts divergents.

—————————————————————— A la rencontre des usagers

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 Nous avons parcouru le village de Gambsheim à bord de notre Bâbord mobil’, destinée à investir l’espace public afin d’obtenir des réactions de la part des habitants.

En effet, d’un œil étonné quelques personnes sont venues à notre rencontre pour répondre à nos interrogations sur le village et particulièrement la bibliothèque. Quels sont leurs manques dans le village, leurs attentes par rapport à la bibliothèque, leur remarques…
« Il y a une bibliothèque à Gambsheim ?! »
Les élèves de l’école primaire ont été très intrigué par notre véhicule. A la sortie des classes, ils se sont rués vers les crayons et les feuilles pour nous raconter leur bibliothèque de rêve.
« Moi je voudrais une machine qui choisisse le livre que je veux ! »
Retrouvez nous aussi sur la page Facebook de Bâbord Collectif :

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faites défiler les images vers la gauche

 —————————————————————— A l’abordage !

Il est temps pour l’équipe de retrousser ses manches, et plutôt que de rêver un projet de bibliothèque qui ne prendra jour qu’à long terme, nous décidons de mener nos actions sous forme d’ateliers participatifs de façon à intégrer les usagers de la bibliothèque (les habitants) au centre du processus de création. Commençons donc par intensifier le contact avec les habitants, en organisant une brocante des livres « désherbés » qui s’entassent dans les locaux municipaux.

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Cette prise de contact, en dehors du fait qu’elle souligne les imperfections de la gestion du fond documentaire, nous a permis d’évoquer les raisons de notre présence, nos intentions et de convier les citoyens de la commune à participer aux ateliers programmés.

 ——————————————————————  Les Ateliers

Nous avons organisé un atelier avec les classes de CE1 de l’école élémentaire, afin de réaliser ensemble l’identité de la bibliothèque, cette démarche à nécessité aux préalable de survoler des notions de sémantique et de sémiologie afin qu’il appréhendent les connotations que peuvent générer les couleurs et les formes de typographies.

Visite de la BDBR et rencontre avec nos référents

Jeune collectif de designers, nous inscrivons notre démarche dans des projets In Situ. Pour ce nouveau projet intitulé  »Lectures locales », nous voici projetés à Ottrott afin de travailler sur sa future médiathèque en cours de construction.

Aujourd’hui nous nous sommes rendus à la BDBR (Bibliothèque Départementale du Bas-Rhin) pour faire la connaissance de nos collaboratrices Véronique Couty, coordinatrice à la BDBR du territoire ouest de Molsheim,Martine Krauss , adjointe au Maire de Ottrott, et Elise Maurer, secrétaire de Mairie.

Rendez-vous demain, 9h devant la Mairie d’Ottrott pour découvrir notre nouveau terrain de jeu.

Visite d'Ottrott et première rencontre avec les habitants

Première exploration d’Ottrott. Nous retrouvons Elise Maurer & Martine Krauss à la mairie, camp de base pour nos futures explorations. Un café et c’est parti pour une visite guidée des lieux. Nous découvrons le village, l’école, la future médiathèque en construction, mais aussi le parc du Windeck avec ses arbres extraordinaires. Nous apprenons également que la médiathèque sera fermé au public pendant les horaires d’école. Sur les hauteurs, le Mont Saint-Odile veille sur le village. Nous y mangerons la semaine prochaine avec Elise & Martine. Nous passons l’après-midi à rencontrer les habitants, les questionner sur la future médiathèque et leur habitudes de lecture. Étant attenante à l’école, certains habitants pensaient que la médiathèque était réservé aux écolier.

Rencontre avec les écoliers et les professeurs

Les enfants ça ose tout ! Et c’est d’ailleurs pour ça qu’on les envie ! Munis de nos craies, nous sommes allés leur demander où est ce qu’ils aimeraient lire dans leur rêves les plus fous. On dépoussière le Rocking-chair, on lui colle deux réacteurs, une demi-douzaine de roulettes, et c’est parti pour le monde de tous les possibles !

Après s’être fait donné une leçon d’imagination, nous descendons rencontrer les maternelles et constatons que le chantier de la médiathèque provoque un manque de lumière dans l’école. Nous rencontrons Isabelle Houtmann, directrice, et les enseignants pour échanger sur le projet de la future médiathèque : comprendre ce qu’ils en espèrent, ce dont ils auraient besoin et leur expliciter ce pourquoi nous sommes là.

L’heure tourne. Nous voici projetés au dessus des nuages afin de se restaurer au Mont Saint-Odile. Le ventre plein, nous roulons jusqu’à Ottrott finir notre analyse de terrain.

Nouvelle rencontre avec les futurs usagers : l’intrigue se dévoile

Nos dernières rencontres avec les habitants d’Ottrott nous ont laissées un arrière-goût de non-dit. De retour sur le terrain, nous sommes allés délier les langues avec nos nouveaux outils brise-glace. Les gens nous accueillent assez froidement. Nous comprenons au fur et à mesure que nous sommes catalogués comme travaillant pour la mairie et que cela joue en notre défaveur. Nous insistons donc sur le fait que nous sommes mandatés par la BDBR et le dialogue paraît alors plus détendu. Notre outil Proust, outil olfactif questionnant l’affecte des gens par rapport au supports traditionnels face au numérique, ainsi qu’un jeu de plateau pour créer des scénarios d’usages de la médiathèque avec les habitants, nous apprènnent en réalité bien d’autres choses… Le projet de la médiathèque a été décidé sans l’avis des habitants. Ils l’on un peu ‘‘trouvée là’’, collée à l’école, un jour en passant devant. Pour les villageois, la médiathèque n’était pas la priorité. Les enseignants se sont même battu pour qu’elle ne se construise pas sur la cour de récréation, mais les pétitions n’ont rien changé. Nous voici donc à mener un projet pour une médiathèque qui est déjà mal accueillie avant même d’exister. Mais il n’y a pas que la médiathèque prévue dans cette architecture en construction. Celle-ci  comprendra également un périscolaire et des salles associatives. Ne l’oublions pas ! Qu’on l’aie voulue ou non, la médiathèque est maintenant une réalité. Le but pour les habitants sera sans doute de se l’approprier en passant outre les conflits ou les incompréhensions. En tant que designers, nous posons la question de cette appropriation des villageois d’un lieu en devenir. La médiathèque est un outil. Et nous pensons que ce n’est pas l’outil qui importe mais ce que nous en faisons. Comment impliquer les futurs usagers dans le projet, les rendre acteurs et leur donner envie de faire vivre ce lieu sera la ligne directrice de notre travail.

Samedi c’est prototype party !

La lecture locale ça peut être vraiment pas mal ! En plus, pas besoin d’attendre la fin des travaux du périscolaire pour avoir une médiathèque à Ottrott. Mais comment est-ce possible vous demandez-vous ??? Et bien on a des idée mais on aimerait les partager avec les habitants. Rien de tel qu’une partie de ping pong entre designers et usagers pour faire pousser les idées dans le bon sens : celui des usagers. On investit la place… des tilleuls, pour une partie de co-conception ! Attention expérimentations en cours ! Et pas de photos cette fois-ci sinon c’est plus une surprise.

Séance d’expérimentation sur la place place publique

9h03. La voiture accoste, Place des Tilleuls. On plante le drapeau et on se déploie. Piratage de banc public et lâché de bibliothèque sauvage.

Nous attendons !

Une silhouette se distingue soudain dans le brouillard. Une vieille dame tient son cap jusqu’à la boulangerie ; pas moyen de lui soutirer quelques secondes de son temps pour lui parler de notre projet. Les paroles d’une chanson résonnent alors dans nos esprits :

Quand on arrive en ville

Tout le monde change de trottoir

On n’a pas l’air virils

Mais on fait peur à voir

Il n’y a pas foule mais nous réussissons à rencontrer quelques personnes pour discuter et essayer nos installations.

Installation 1: une bibliothèque participative où les gens se servent échangent et donnent des livres.

Installation 2: écouter des retransmissions d ‘evénements ayant eu lieu dans les autres médiathèques du Réseau BDBR.

Installation 3: des livres chez la coiffeuse pour tester la réaction des gens et savoir si ils sont prêts a se déplacer.

Les gens sont intéressés et trouvent la démarche très intéressante. Ils y participent même en échangeant des livres avec d’autres livre qu’ils sont allés chercher chez eux.

Ils ont envie de participer !

Banjo !

06 / 11 / 2014
Module lancé, visite de la BDBR : Bibliothèque Départementale du Bas Rhin, site principal à Truchtersheim, village à l’exact centre du département.

La classe de DSAA et notamment notre équipe de designers accordés – BANJO – (composée de Pauline Cachera, Jordan Berg, designers d’espace, Louis Augereau, designer graphique et Chloë Dupuy, designer produit) y avons rencontré Anne-Marie BOCK et les différents acteurs du réseau de bibliothèques (responsables de médiathèque, élus de communes, responsables de bibliothèques, … ) : tous sont très impliqués et ce nouveau partenariat suscite un grand engouement de la part à la fois des commanditaires et des designers. Nous avons donc échangé sur le fonctionnement de ce réseau, sur la volonté de couvrir le département et de procurer aux usagers une lecture publique de proximité adaptée.

Lecture locale, c’est parti !

 

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Journal de bord

Les vagabondages de Banjo

Mackenheim s’est dévoilée à nous derrière un épais manteau de brouillard. D’une grande simplicité, cette petite ville de 700 habitants nous a ouvert ses portes vendredi. Mr le maire nous a accueilli et, en jouant de ses clés, il nous a permis de découvrir la bibliothèque municipale.

Après la première visite

En plein centre du village, à deux pas du clocher, tout le monde peut y venir à pied. Elle occupe une ancienne synagogue, où se côtoient deux étages : le niveau inférieur est une salle polyvalente où se déroulent spectacles, rencontres et concours de belote; à l’étage se trouve la bibliothèque, une grande pièce qui aboutit à un oculus, vitrail représentant l’emblème de la ville, un magnifique palmier. Les fenêtres encastrées offrent une lumière tamisée propice à l’intimité mais qui peut se transformer en pénombre derrière les étagères, un problème réglé par quelques néons dispersés au plafond.

Le lieu est globalement pensé pour la jeunesse, tapis de sols, petits cousins et posters illustrés. Les adultes ont le choix entre 4/5 fauteuils éparpillés et un bureau où sont disposés trois ordinateurs portables. Tout est joyeusement disparate : la signalétique, les différents espaces thématiques, les espaces de lecture… et ce lieu manque encore d’identité. D’ailleurs, de l’extérieur ce bâtiment est anonyme.

Un problème régulièrement soulevé est celui de l’accessibilité. Les handicapés et les personnes âgées n’ont pas accès à cet étage. Celles-ci ne sont peut être pas prêtes à consulter des rayonnages, à lire les tranches des livres et à se pencher. Pourtant celles que nous avons rencontré échangeaient en Alsacien et la bibliothèque possède un fond important d’alsatiques. Peut-être faudrait-il alors considérer le premier étage comme une vitrine de la bibliothèque, et enclencher un travail de conseil, de sélection, au moment des rencontres. Nous verrons jeudi prochain comment Frédérique accueille les personnes âgées. Le conseil est une notion qui sera probablement importante dans la poursuite du projet.

Ce que nous retiendrons de cette première visite, c’est que comme l’a dit Paméla (une fervente Mackenheimoise), il faut se méfier du regroupement des services dans les grandes villes (en parlant de la médiathèque de Marckolsheim, ville de 4000 habitants qui est à 5 minutes en voiture) car cela appauvrit les petits villages.
Nous préciserons et enrichirons nos observations jeudi prochain, en retournant sur le terrain un jour d’affluence et en discutant avec Frédérique. Ce sera l’occasion de tester nos outils d’enquête.

 

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Après la deuxième visite

Après deux visites de la bibliothèque de Mackenheim et de la médiathèque de Marckolsheim, ville de 4000 habitants située deux kilomètres plus loin, il est temps pour nous, les designers Banjo de mettre au clair nos observations et de trier nos petits cerveaux tous retournés.
 
La bibliothèque de Mackenheim, installée dans l’ancienne synagogue, est un lieu central de proximité. Ici, tout le monde se connait. On s’y rend à pied ou à vélo, même de Bootzheim, village voisin de 650 habitants, où les enfants sont prêt à faire 20 minutes de marche pour venir emprunter. C’est une chance pour une agglomération comme Mackenheim d’accueillir une bibliothèque municipale.

Ouverte 8 heures par semaine, le mercredi et jeudi de 14h à 17h et le samedi de 14h à 16h, la bibliothèque est principalement rythmée par l’accueil des scolaires qui y viennent à pied par groupe de 20 environs afin de venir emprunter quelques livres, accompagnés de leurs enseignants. La bibliothèque prend alors vie dans un joyeux capharnaüm : on se débarrasse de ses chaussures et de son manteau à l’entrée, puis on dépose les livres lus que l’on a ramené de chez soi sur le bureau de la bibliothécaire avant de courir vers les bacs à livres et l’espace de lecture où l’on s’assoit sur le tapis et des coussins au milieu de posters colorés. On fouille, on papote, on se court après et on finit par choisir le ou les livres que l’on a envie de rapporter chez nous jusqu’à la prochaine visite. La bibliothécaire fait une fiche d’emprunt pour la classe et on retourne à l’école.

Parfois c’est Frédérique, la bibliothécaire, qui va dans les écoles pour des lectures de contes. Elle y emmène une malle thématique que lui prête la BDBR (bibliothèque départementale du Bas-Rhin).

Elle s’efforce également de mettre en place des activités, des lectures, des spectacles ou des ateliers pour les petits et grands. Selon les besoins, elle n’hésite pas à déplacer les meubles et à installer des grilles sur lesquelles elle accroche des expositions.

Le reste du temps les lecteurs de Mackenheim ne sont pas nombreux. La plupart viennent le mercredi et le samedi, où ils sont accueillis par les bénévoles. Ces bénévoles sont au nombre de dix et se partagent les samedis. La fréquentation est très variable et la météo est un critère à ne pas négliger. Florence nous a parlé d’un samedi  » où personne ne s’est rendu à la bibliothèque. Le temps était long « . Et pourtant elle adore ça, s’occuper de la bibliothèque, conseiller les lecteurs et échanger avec eux. Elle est la première à faire des gâteaux thématiques pour les après midi animés !

A quelques kilomètres de là, il y a la médiathèque de Marckolsheim. Vaste et lumineuse, elle attire à elle de nombreux lecteurs de la région, et même des gens de Mackenheim. Pourtant pas question de parler de compétition, les deux bibliothèques semblent pouvoir cohabiter. La bibliothèque de Mackenheim est un lieu de proximité, chaleureux, vivant et convivial, tandis que la médiathèque de Marckolsheim appelle à la tranquillité. Avec Frédérique nous avons essayé d’étudier la relation et les différences de ces deux pôles de lectures, car elle y travaille.

Cette première étape d’observation nous a amené à nous pencher sur la bibliothèque, mais afin d’interroger en profondeur la notion de lecture locale, il nous faut maintenant aller à la rencontre des locaux ! Nous ne les avons pas encore rencontré dans la bibliothèque et nos outils d’exploration frétillents dans leurs petites boites.

Banjo s’est pour l’instant concentré sur les activités proposées par la bibliothèque, en tachant de soulever des problématiques et en se demandant comment améliorer son usage, mais nous prenons conscience qu’il va falloir aller plus loin que ça et proposer de nouvelles expériences de lecture et de nouvelles missions à donner à ce lieu. Il faut élargir nos horizons, et faire exploser ce lieu magique pour le donner à voir aux habitants parsi !

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Après la troisième visite

Ce samedi, nous avons voulu sortir de la bibliothèque et rencontrer les habitants.

Dans la rue principale nous avons tout d’abord rencontré Kanjila et Yohan, de 15 et 14 ans. Ces deux adolescents nous ont dit ne pas avoir de livres chez eux. Ils ne lisent qu’à l’école des livres qui leurs sont imposés mais n’y prennent aucun plaisir. Ils occupent leurs journées devant un ordinateur ou en « squattant », notamment à l’arrêt de bus où nous les avons rencontrés. Ils viennent ici à vélo.

Nous avons ensuite fait la rencontre de Marie-Dominique et de Claude, deux restaurateurs/vitraillistes depuis 1949. Eux lisent les journaux le midi et possèdent une bibliothèque personnelle composée surtout de livres qu’ils consultent de manière irrégulière. Mais chez eux pas question d’avoir internet ! Plutôt que de lire, Claude préfère faire, dessiner, ou consulter des recueils d’images. Marie-Dominique elle, lit les signes comme des images. Malgré leur âge, ces deux personnages sont à la recherche de travail, et celui ci semble leur prendre beaucoup de temps, ils en veulent toujours plus ! Pour eux, souvent les caractères sont trop petits. Tous les jours ce couple se balade en forêt ou en montagne. « Quand on se balade, on est tous les deux, on se parle, et cela vaut bien une lecture »

Ensuite nous rencontrons une famille promenant leur chien. Ils ont des livres chez eux mais disent ne pas avoir le temps d’aller à la bibliothèque à cause de leur travail. Ils préfèrent être dehors pendant leur temps libre et se promener le long du canal, dans le cimetière israélite ou la forêt. La lecture est, pour eux, d’avantage réservée à la jeunesse et ne les concernent plus vraiment.

Inès habite une maison qui est à côté de la bibliothèque. Elle n’y est pourtant jamais rentrée, et ne va pas non plus à celle de Marckolsheim. Elle lit des polars ou des histoires en rapport avec la guerre, qu’elle achète d’occasion. Elle lisait beaucoup pendant sa grossesse, et aujourd’hui elle lit après le travail. Elle consulte aussi quotidiennement le journal. Son mari lui préfère regarder dans les livres de jardinage pour y trouver des idées de bricolage. Inès veut donner le goût de la lecture à son enfant et elle va l’emmener prochainement à la bibliothèque. Elle pense que c’est important à une époque ou « l’ordinateur tue le livre ».

Nous rencontrons plusieurs papas qui nous disent accompagner leurs enfants à la bibliothèque et qui souhaitent leur inculquer le goût du livre. Pourtant ceux-ci n’empruntent pas et disent ne pas lire. Souvent ils nous confient que leur femmes lisent mais que eux font autre chose. « Il faut vivre avec son temps », nous a dit l’un d’eux en semblant suggérer que l’activité de la lecture n’était plus du goût du jour.

Nous finissons notre tournée dans la bibliothèque. Il n’y a personne quand on arrive, mais nous y rencontrons plus tard un papa et ses deux enfants. Lui feuillette vaguement un livre de cuisine alsacienne, il est ancien pâtissier. Mais il ne l’emmènera pas chez lui, il est là pour ses enfants. Selon lui la bibliothèque est très présente dans la dynamique du village. Nous rencontrons également une mère et sa fille qui sont venues exprès de Marckolsheim. Là non plus la maman n’emprunte pas et nous dit ne plus lire. « Il faudra que je m’y remette un jour », nous dit-elle, et elle n’est pas la première ! Si elle vient ici, c’est parce qu’elle vivait auparavant à Mackenheim et qu’elle a fait ses premières lectures dans ce lieu, en tant que petite fille.

Les deux bénévoles qui tenaient la boutique aujourd’hui sont deux femmes très chaleureuses. Au moment où nous arrivons, elle étaient en train d’échanger des livres qu’elles s’étaient conseillées. Cela fait des années qu’elles sont bénévoles, et qu’elles consacrent un samedi par mois à cette activité. Au début tout se faisait sur des fiches papier et l’outil informatique est pour elles bien pratique. Selon elles, l’ouverture de la médiathèque de Marckolsheim a eu un impact sur la fréquentation de leur bibliothèque. La médiathèque communique en effet très régulièrement dans les journaux et a su devenir un lieu très dynamique dans le paysage local. Elles participent aux événements organisés par Frédérique mais vont moins chercher à proposer de nouvelles activités aux habitants. Toutes les deux n’habitent d’ailleurs pas ici. Elles saluent pourtant le dynamisme du maire et de la commune, qui organise plus d’événements que d’autres communes de plus grande envergure. On sent qu’il n’y a qu’un pas à faire pour créer des rencontres dans ce village autour de la lecture.

Les Portraits

La question de la lecture locale… Question difficile à traiter au premier abord, et il a été nécessaire pour Banjo d’obtenir les avis des Mackenheimois. Sont-ils adeptes à la lecture ? Les parents incitent-ils leurs enfants à la lecture ? Est-ce intéressant pour eux et pourquoi ? Dès lors, allons explorer une nouvelle fois le village ! Partons à la rencontre des habitants, interrogeons le maximum de personnes, en pleines rues, aux restaurants, à la Mairie, à la sortie des écoles… bref, Mackenheim nous revoilà !

Faites défiler les images avec votre souris !

Présentation mi-parcours

Aujourd’hui, c’est la présentation mi-parcours au grand atelier du Lycée Le Corbusier avec Anne-Marie Bock ainsi que les représentants des six bibliothèques de la BDBR. L’heure est à l’exposition de toutes les informations nécessaires au projet, récoltées sur le terrain au cours des trois dernières semaines. Les informations sont données à voir sous différentes formes : objet éditorial, carnets, photos, maquettes, graphiques, … L’équipe Banjo vient de franchir une nouvelle étape. La suite consiste à développer les pistes de projets et à mettre en place l’évènement « Magic Macken » du 6 décembre à Mackenheim. Cela sera pour nous l’occasion de mesurer l’enthousiasme des villageois quant aux différents ateliers que nous allons proposer.

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Les pistes de projets

Nous avons insisté sur la nécessité de faire émerger une identité singulière à cette bibliothèque. Pour cela, nous voulons créer une bibliothèque hors les murs avec la mise au point d’évènements ponctuels en faisant participer les Mackenheimois afin te toucher le plus large public.

Magic Macken

L’AVANT MAGIC MACKEN

Oyé ! Oyé Mackenheim ! Bientôt dans votre village, la magie de la lecture vous amènera à vivre des activités surprenantes ! Des jeux de parcours en famille, des contes, des ateliers … Pour tout public ! L’évènement « MAGIC MACKEN » se déroulera le 06 décembre 2014, rendez-vous à la bibliothèque à 13h15 avant le défilé de la Saint-Nicolas !

Parallèlement à cet évènement, nous envoyons une lettre intitulée « Histoire exquise » à divers Mackenheimois, questionnant toujours la lecture locale via l’écriture participative. Une lettre contenant le début d’une histoire qu’il faudra continuer…

Consigne:
Vous êtes en possession d’un livre pas encore écrit : à vous de jouer ! écrivez un morceau d’histoire puis déposez cette enveloppe dans la boîte aux lettres de votre voisin, qui à son tour, le déposera dans la boîte aux lettres de son voisin. Après avoir voyagé dans 6 maisons, cette nouvelle histoire devra être déposée soit à la Mairie, soit à la bibliothèque de Mackenheim.
Un évènement sera ensuite organisé pour révéler ces nouvelles histoires. Mais dès à présent, ce courrier n’attend plus que l’encre de vos stylos !

Affaire à suivre…

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RETOUR SUR MAGIC MACKEN

Top ! L’évènement « Magic Macken » à Mackenheim s’est déroulé … à la perfection !
3 expérimentations ont pu être testées pendant cette journée : « La Chasse à l’histoire », « le moment du conte » et l’expérience de suggestions de lectures « le bibliopiano ».

LA CHASSE A L’HISTOIRE
A 13h30, 3 familles sont arrivées à la bibliothèque prêtes pour chasser l’histoire dans le village.
La distribution de tracts chez les habitants par la mairie a donc fonctionné : merci !
Puis le jeu est lancé par Nadia, la conteuse. Elle explique qu’elle est dans l’incapacité de raconter son histoire « La chèvre et les 3 chevrettes » car des lutins l’ont prise et disséminée dans le village.
Les adultes Véronique, Fabrice et Fabrice, nous les Banjo et les enfants Martial, Romain, Flora, Camille et Mathilde se répartissent pour former les équipes Etoile, Flocon, et Soleil puis le départ est donné !
Les enfants courent et sont ultra motivés, les parents suivent : nous constatons alors immédiatement l’engouement de tous. La chasse est multigénérationnelle, et les indices fonctionnent (quoique le dernier indice est difficile à déchiffrer : nous le saurons).
Toutes les équipes se retrouvent à la bibliothèque, dans la salle du bas, pour reconstituer l’histoire, ensemble. Les adultes s’y mettent ensemble, les enfants ont plus de mal.
Puis l’histoire est remise à Nadia.

LE MOMENT CONTÉ
Tout le monde se réunit à l’étage, à la bibliothèque, les enfants et Nadia assis sur des poufs au sol et les adultes sur les chaises à l’arriere.
Nadia lance le conte en récoltant les oreilles de tout le monde et en les mettant dans un sac. Puis elle leur raconte sa version de « le loup et les sept chevreaux ». Ainsi, tous ont pu remarquer les nuances qui existaient entre un conte lu et un conte interprété par une conteuse.
Le conte dure 30 minutes, puis, ayant de l’avance sur le planning, nous « libérons » les participants. Et nous constatons que tous se promènent et s’ « infiltrent » dans les allées de la bibliothèque , se sont posent dans les fauteuils le temps de parcourir un livre. Trois nouvelles personnes, Véronique et ses deux enfants, ont pris leur carte d’abonnement à la bibliothèque : une grande satisfaction pour Banjo et les deux bénévoles de la bibliothèque !

LE BIBLIOPIANO
Un peu plus tard dans la journée, après le défilé de St Nicolas – auquel nous avons pris plaisir à participer – nous retrouvons les habitants de Mackenheim dans la salle des fêtes pour la distribution des « Manala » !
Puis Nadia intervient de nouveau en contant trois histoires et nous introduit pour lancer l’activité du BiblioPiano, installation que nous avions préparée sur une table dans un des coins de la salle.
Le fait que les habitants de Mackenheim participent à l’élaboration de la carte « suggestion de
lecture », les a rendu acteurs et donc très investis. C’est une réussite : enfants et parents se prennent au jeu et sont désireux d’obtenir leur propore fiche lecture. A voir maintenant s’ils iront à la bibliothèque pour emprunter le livre ou le film qu’il leur a été conseillé. Frédérique nous dira !

Enfin, nous avons aussi profité de cette journée pour savoir si les histoires exquises circulaient et fonctionnaient : c’est un oui, et Florence nous fait part de son expérience : elle a continué le morceau d’histoire avec son fils Titouan, 11 ans, qui a pris plaisir à écrire et à faire passer. Par contre, nous nous rendons compte que l’histoire exquise en 6 morceaux (donc 6 participants) est trop longue. Nous proposerons une nouvelle version pour 4 participants à l’avenir.
A suivre !

Le Grenier

Les 740 habitants de Mackenheim forment une grande famille.
Le Grenier est le nom de la bibliothèque de ce village, telle que nous la fantasmons dans les années à venir, teintée d’une couleur particulière, liée à son territoire, à l’image des gens qui la fréquentent et la fréquenteront.

Le Grenier sème et récolte

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Le Grenier construit

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Le Grenier prend vie

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