CULTURES COMMUNES

Série de portraits de personnes étudiant dans la même classe. Leurs parcours scolaire, mis en exergues par le fils, commencent tous au même point symbolisant la troisième, et divergent petit à petit avant de se retrouver présentement au sein de la même formation. A travers un protocole de couture (code coloré, la montée en compétences en vertical, la succession des années en horizontal), j’ai recherché à créer différents motifs et traduire la notion de parcours. Dans le poster, je suis allée plus loin en croisant et combinant toutes les données reçues. Des corrélations sont mises à jour, des superpositions et croisements se forment pour créer un métamotif.

Je suis allée à la rencontre de cinq personnes leur demandant de me raconter leur première expérience dans le milieu professionnel. À l’aide d’un sketchnoting, j’ai pris note de leur récit et ai récolté diverses verbatims fortes. J’ai scindé leur histoire en 7 étapes clés : la motivation de leur première rencontre, le lieu de l’expérience, les conditions de la recherche, les activités qu’ils ont effectuées, le résultat qu’ils en ont tiré, la pertinence pour leur orientation et la production qu’il en reste aujourd’hui. Je les ai retranscrit graphiquement, avec le soucis de rendre compte d’un cheminement, d’un parcours. Ces extraits de vie prennent alors forment sur des cartes interchangeables les unes avec les autres et sur lesquelles le tracé fluctue, se module selon l’état d’esprit et la précision du souvenir récolté.

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Les madeleines de Proust – BDBR

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Les madeleines de Proust : objets permettant de faire apparaître les souvenirs, de les porter.20160322_142243

Atelier d’écriture des souvenirs : choix dans le papier et la couleur de la carte souvenir, ainsi que dans les outils d’écriture.20160322_14223820160322_14223120160322_142823

Nom : La séduction de la manuscrite
Sous-titre : Carnets pour formation
Grille d’écriture : Carré, pointillé, lignes sérrées ou droites ou diagonales, …
Reliure : Couture, élastique, agrafes.
Papier : Calque, papiers recyclés, papiers canson, papiers colorés
Grammage : 110, 80 et 50 grammes
Format : A5 et A6
Nombres de pages : Variable, de 10 à 22 pages
Impression : Laser
Lieu de dispersion : Bibliothèque Départementale du Bas-Rhin de Truchtersheim pour la formation du 21 et 22 mars.

20160318_13290820160318_133734_HDR20160318_133648_HDR20160318_133613_HDR 20160318_133306_HDR20160318_133842_HDR20160318_133826_HDR 20160318_133809_HDR 20160318_133753_HDR20160318_133401_HDR 20160318_133449_HDR     20160318_133917_HDR20160318_133152_HDR20160318_133137_HDR20160318_133100_HDR20160318_133038_HDR20160318_132939_HDR 20160318_134001_HDR 20160318_161554Ces carnets ont été distribués le lundi 21 mars, au matin. Ils étaient en libre service au début de la formation, afin d’être utilisé en tant que carnet de note.

« Les carnets ont été distribués ce matin et ont rencontré un vif intérêt de la part des stagiaires. »

Mardi après-midi, à la fin de la formation, découverte des ressentis vis-à-vis de ces carnets.
Public exclusivement féminin, avec une moyenne d’âge de 45 ans. Aucunes n’avaient d’ordinateurs pour prendre des notes, les seuls supports étaient : un questionnaire à retourner, un paper-board, des carnets de notes et des blocs papiers.

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20160322_165422« D’abord j’avais choisi celui avec les lignes diagonales, pensant que c’était seulement la couverture. Quand j’ai découvert que cela était aussi l’intérieur, j’ai pris peur et j’ai changé de carnet. Celui-ci est simple, sans ligne cela me convenait mieux. Le papier jaune est très agréable ainsi que la couleur. »

  20160322_165714« Je l’ai choisi car il me rappelé le livre de recette de ma mère. [choix affectif] Pris par plaisir du souvenirs et par la couleur des pages qui m’a rappelé les vieux manuscrits. Inconsciemment, j’ai pris soin de bien écrire, de ne pas faire de fautes, de ratures. Comme si ce carnet, à travers sa forme, est vecteur de transmission, est précieux. »

20160322_165701« Je n’ai pas pu choisir mon carnet comme je suis arrivée en retard. Pour moi la grille était trop grande, les espacements trop large. Mais écrire sur ce papier est très agréable. »

20160322_165637« J’aime le bleu, c’est pour cela que je l’ai choisi. C’était très agréable d’écrire dessus »

20160322_165606« Je n’ai pas eu non plus le choix, étant arrivée en retard. Mais le format anodin du carnet de notes est sympa, cela change de mes habitudes. »

20160322_165543« Cela a été la surprise en l’ouvrant, je ne m’attendais pas à des lignes comme cela. Je me suis demandée : est-ce que j’essaye de respecter et écrire sur ces lignes, ou est-ce que je ne les suis pas et écrit naturellement droit comme d’habitude ? Comme nous étions dans une formation sur les jeunes, les adolescents, j’ai joué la rebelle et suivi les lignes. Au début cela a été difficile mais après j’y est pris goût et me suis amusée ! « 

20160322_165510« Je pensais que les petits points étaient seulement sur la couverture quand je l’ai choisi. Quelle n’a pas été ma surprise quand j’ai voulu prendre des notes. J’ai eu une crise d’angoisse ! J’avais peur de commencer à écrire, de ne pas pouvoir me relire après. Mais au bout d’un moment j’ai surpasser l’angoisse et j’ai pris du plaisir à me l’approprier, à écrire. Mon œil s’est habitué, les points ne me gênent plus. C’est devenu très agréable et dans un sens très ludique. »

20160322_165452« Le carnet est agréable, c’est mieux que mon bloc-note. Le jaune est très bien. Je n’ai pas utilisé les premières pages blanches. »

20160322_165358« Les carreaux sont trop importants, j’ai fait sans. »

 

Voyage scriptural

Bouleverser les codes, installer la culture dans un lieux qui n’y est pas destiné, qui y est même opposé, un pari relevé pour susciter le désir de lire.
De la prise de caddies à la sortie des caisses, les clients de ce magasin ont été entourés d’outils d’incitation à la lecture. Le temps d’attente en caisse est optimisé, mais pas que. Le but était de troubler le public. Titiller cette routine où les gestes deviennent inconscients. Susciter la curiosité des usagers, leurs proposer une lecture ludique tout en leurs faisant prendre conscience de tous ces outils de communication qui les entoure, et auxquels ils ne portent plus attention. Voilà ce qui a fait l’objet de mon intégration dans cet hypermarché durant ce mois de février.

Faire prendre conscience de notre capacité d’imagination
Rappeler la simplicité de l’exercice
Proposer l’exercice de lecture comme un outil ludique ( oui, le jeux existe aussi pour les adultes)
Surprendre
Ces différents outils ont tous une manière d’aborder l’usager autrement.
 » Non monsieur, c’est pas un sachet! Regardez c’est des histoires! Moi aussi j’ai pris sans regarder, mais ça change, c’est amusant, surtout qu’on est à mille lieux de s’imaginer qu’on vas tomber là dessus quand on fait nos courses « 
( Une grande surprise de constater que ces outils créent aussi du lien social entre les usagers)
« J’ai d’abord été interpellé par l’histoire racontée au rayon fruits et légumes, et c’est comme ça que j’ai réalisé tout ce qui avait changé dans le magasin, j’ai alors fait tout le tour, et ai testé tous les outils, quelques uns d’entre eux m’ont bien plu, et c’est bien qu’on puisse ramener quelques uns de ces éléments avec nous, les histoires à la place des sachets, je regarderais chez moi puisque je n’ai rien sur moi pour noter la référence. »
(témoignage récolté durant l’installation par un usager anonyme)
« Bon ok, je t’autorise à mettre tes livres dans mon rayon mais à une condition, je veux y retrouver celui des chenilles! »
( négociation avec Pierre, qui est chargé de la mise en rayon des bouteilles, quelque peut perfectionniste, qui a pris peur à l’idée que je bouleverse son rayon. (à mon plus grand plaisir).
Plus tard, pendant l’installation, Pierre me dit:
« Plus que les chenilles, j’ai lu tous tes panneaux, c’est vraiment cool, plus que de la culture, ils apportent du savoir-vivre!
Et ça fait du bien! »
Toute la signalétique du magasin a alors été réinterprétée: les panneaux de signalisation de rayons comportent des citations liées à leur thème.
Les formats publicitaires (kakémonos) annoncent les différents outils mis en place
50 caddies ont été habillés d’illustrations issue de deux extraits d’oeuvres littéraires (Comme un roman, de Daniel PENNAC, et Les hirondelles, de Francis Ponges)
(Ces deux extraits font également l’objet de modules de diffusion d’histoires sonores)
Un distributeur de sachets a pris des allures de dérouleur d’histoires à emporter chez soi.
Des livres sont dissimulés dans les rayons de l’espace de vente. Offerts par la commune pour le projet, les clients sont invités à les emporter gratuitement chez eux sous simple présentation du ou des livres à la caisse ( 55 livres ont été de manière certaine emportés par les usagers).
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article du midi libre du 20 février 2016
 Une grande partie des photos présentées ci-dessus ont été prises par le photographe Vincent Chambon, acteur dans ce projet. ( détails sur: https://www.behance.net/gallery/34868761/Parade-Littraire-Installation-dans-un-hypermarch )

Nom : Te rappelle-tu de ton CP ?
Sous-titre : Récolte de souvenirs
Reliure : Couture, fil rouge
Papier : Rodoïde fin et papier blanc
Grammage : 110 grammes
Format : A3
Nombres de pages : 5
Impression : Laser
Témoins interrogés : Vanderkelen Céline, Salesse Guillaume et Noll Alice

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Le Jeudi 3 Mars a été l’occasion pour le séminaire Les Formes du Travail, composé d’Alice NOLL, Margot BONNET & Guillaume BONNET et moi-même, de faire un état des lieux de nos lectures et écrits produits pour nos mémoires respectifs.

A travers une retrospective néo-futuriste, nous avons invité Mme Samira ALLIAUME, Directrice de la plateforme régionale RH SGARE ACAL, Véronique BALESTRA, Chargée de mission pour l’emploi, l’économie solidaire et sociale SGARE ACAL ainsi que Michel JACQUET, Collaborateur à l’association HORIZOME, a échanger avec nous autour de thématiques phares :

– Apprentissage et Transmission
– Temps et Rythmes de travail
Les méthodes d’Accomplissements et de Communication dans les milieux dédiés au travail

De riches dialogues ont émergés tout au long de l’après-midi, donnant lieu à de nouveaux questionnements et de nouvelles références pour étayer nos recherches et alimenter l’apport théorique de nos projets.

Une de mes pistes de projet que je souhaite développer recoupe les attentes de la BDBR. Elle a pour préoccupation l’éveil plus actif des élèves de troisième sur le monde du travail. Donner à voir pour être plus au fait de l’existant et se forger une opinion. Les sensibiliser leur permettraient d’avoir une vision plus ouverte, plus large sur eux-mêmes, sur le monde. Se concentrer sur les métiers de la culture me permettrai d’avoir une entrée possible sur cette thématique.

J’ai donc pour projet de monter un atelier, courant mars, avec des collégiens dans la tranche d’âges des 14-16ans. Le but sera de les faire travailler autour de portraits de personnes agissant au sein du réseau des bibliothèques du Bas-Rhin afin qu’ils identifient les métiers qui sont liés, tels qu’ils existent aujourd’hui, qu’ils expriment leurs visions actuelles et les faire contribuer à une vision prospective de ces futurs métiers.

J’ai réalisé un premier test d’atelier qui prévoyait l’intervention des élèves sur des portraits de plein pieds à l’aide de normographes, de papiers découpés et de dessins.
Ce premier essai m’a aidé à pointer les failles de l’atelier : les objectifs d’intervention des élèves se doivent d’être plus clairs. Il convient alors peut-être de découper l’atelier en plusieurs étapes, de créer plusieurs temps pour atteindre les attentes que j’espère de cette intervention. Le médium choisi n’est peut-être pas adapté à ce type d’exercice, en effet, des dessins de principes sont plus ressortis que souhaité. De plus, capter l’attention des élèves durant un atelier estimé à deux heures ne sera pas chose facile non plus, peut-être faudra-t-il miser sur les nouvelles technologies…

L’orientation est souvent perçue par les parents et leurs enfants comme quelque chose de flou, de complexe. Noyés sous une masse d’informations, parfois contradictoire, cette édition est l’expression visuelle de leur sentiment face aux codes et au langage liés au parcours de l’orientation. Les visuels sont des extraits, des captations abstraites issus d’affiches de salon et de documentations autour de l’orientation. Ils obligent l’usager à interpréter leur signification, à créer du sens avec le peu de données dont ils disposition. Les pages sont tantôt disposées à l’endroit, tantôt à l’envers, contraignant l’utilisateur à retourner constamment le livret, créant alors un sentiment de gène, de confusion.