Examen de l’existant et extension de réflexion


La première investigation sur le terrain s’est faite auprès des usagers, la seconde se fera auprès d’espaces culturels. Il fallait s’assurer d’être sur la même longueur d’onde que ces lieux pour lesquels nous pourrions potentiellement travailler, et voir ce qui se fait déjà en matière de diffusions culturelles. Nous nous sommes alors nous même diffusés pour nous rendre, le vendredi 18 septembre, à la Médiathèque Ouest et à la Maison des Arts de Lingosheim, et au centre social Django Reinhardt de Neuhof.

Au premier contact avec les acteurs de ces lieux, nous avons su que ces trois lieux possédaient une même ligne de conduite: ils agissent dans un secteur de proximité. Ce sont des institutions communautaires qui auront comme public principal les habitant des quartiers dans lesquels ils officient. Ils ne vont pas chercher à s’étendre au delà de leur frontière. L’établissement Django Reinhardt a même décidé de se restreindre à n’accepter qu’un tiers au maximum d’adhérents extérieurs. Et ce dispositif nous rappelle la cible principale de ces associations, qui n’est pas les Strasbourgeois où la culture serait potentiellement plus présente et riche, mais bien les habitants des quartiers périphériques, chez qui la culture semble être un sujet beaucoup moins active.

Cependant, étant implantés dans des milieux différents, ces lieux ne reçoivent pas la même population. Céline, de la Maison des Arts de Lingosheim, affirme par exemple que la population de son centre ville et assez aisée et cultivée, et que ce centre culturel n’effectue donc pas plus une action sociale qu’une action artistique. Bien sûr, cette Maison des Arts a aussi pour projet de faire rencontrer les gens et créer une dynamique au sein de la communauté, mais pour un public qui baigne déjà dans un milieu aisé et culturellement fort. Le revers de cette institution serait alors l’Albatros, installé lui aussi à Lingosheim, qui officie dans un quartier HLM à la population moins active. Sur le même modèle, le centre Django Reinhardt a lui aussi une visée beaucoup plus sociale. Il va tenter de créer une dynamique au sein du quartier de Neuhof, qui a l’extraordinaire particularité de contenir une population provenant de 50 nationalités différentes.

Pour rendre leur action efficace, ces bâtiment ne vont pas seulement s’implanter au milieu de quartiers difficiles, mais aussi créer l’intérêt chez les habitants grâce à plusieurs ruses. La médiathèque Ouest va par exemple créer entre les livres un espace de jeux vidéos et de jeux de société pour inciter les enfants à fréquenter et à s’habituer à la médiathèque, et dans l’idéal, dévier, au cours de déambulations hasardeuses, sur une bande dessinée, ou, voir mieux, un livre. Cette médiathèque, en association avec toutes les autres de la communauté de Strasbourg, va aussi créer des évènements variés, tant pour les enfants avec le programme « Si loin, Si proche » que pour les adultes avec les rencontres du programme « Bibliothèques idéales » dont le thème cette année est in-certitudes. Mais ces évènements se déroulent en majorité au sein de ces bibliothèques, ne serait-il pas plus approprié de les organiser à l’extérieur ? C’est ce que propose Django Reinhardt, avec ses concerts dans le quartier, son évènement de noël. Mais proposer un concert attire-t’il réellement les populations au sein d’une structure ? C’est la question que nous nous posons…

A la fin de notre journée, bien qu’elle nous ai semblé beaucoup moins originale, nous savions que notre thématique et notre problématique étaient d’actualité, et que de nombreux principes avaient déjà été mis en oeuvre pour apporter la culture dans les quartiers peu dynamiques. À nous de déceler un principe qui serait le plus efficace possible auprès des usagers pour prolonger ce travail de longue haleine !

Agathe, Ibrahim, Thomas