Mars. Typo Géo Graphie

Explorer les strates du paysages, telle était l’envie que j’avais.

Elles racontent le paysage, elles composent son histoire et sa morphologie.

Ce leporello vit dans l’espace, il donne corps et présence à cette expérimentation typographique.

Nous explorons le relief du paysage qui se déploie alors devant nous.

 

Mardi 1 Mars, deux séminaires (deux groupes de travail autour des questionnements théoriques constitutifs du mémoire) se sont réunis : Design et Politique (Johan Viscuso, Anne Régnault, Rémi Poupinet et Élora Vix) et Autonomis Locale (Louis Augereau, Pauline Cachera, Mathieu Vetese et Guillaume Salesse).

Lors de cette journée, nous avions choisis de faire voyager le public, le jury et les intervenants professionnels que nous avions invités et qui participaient à la construction de notre argumentation. Nous avions mis en place une scénographie « catastrophe » relatant un naufrage sur une île. De cette manière nous pouvions mettre en scène « l’autonomie locale » et l’organisation sociétale d’une communauté : « design de la politique ».

Pour ma part (Guillaume Salesse), j’ai commencé mon intervention théorique sans intervenants, puisque suite à un changement de dernière minute l’association IDeE, représenté par Claude SAOS, ne pouvait venir que l’après-midi.

J’ai alors parlé de l’importance du patrimoine, en racontant une rencontre avec les peuples autochtones de l’île. J’ai vite abordé la question des rituels, des codes des tribus qui perduraient car c’est un patrimoine qui se transmet. Ces tribus vivent grâce au patrimoine.

Ensuite j’ai fait un parallèle avec l’histoire occidentale en parlant de l’artisanat qui fonctionne selon un cycle perpétuel de transmission et d’adaptation permettant le développement de l’innovation (la démocratisation du placage). Puis j’ai exprimé l’importance du patrimoine pour le développement des innovations en rapport avec leur époques, avec l’industrialisation, et la chaise 14 de Michael Thonet. A ce propos j’ai monté la temporalité et les étapes qui faisaient du patrimoine un élément fondamental d’une société. A partir d’un savoir appris, qu’on nous à transmis, nous le pratiquons, nous l’exerçons jusqu’à être capable de l’adapter dans toutes situations et même de le modifier et produire de l’innovation, que l’on adapte ensuite à la société, par une réflexion sur les usages et les modes de vie des personnes, sur les possibilités pour faciliter la vie des gens.

Ma seconde intervention traitait de l’évolution des statuts des personnes, phénomène que nous pouvons observer actuellement avec le développement des FabLabs, et le fait de rendre acteur (créateur) l’usager. Ma réflexion portait sur le rôle nouveau et important du DIY, permettant la valorisation de pratiques qui s’éteignent, la valorisation du patrimoine, par l’implication autonome de personnes, de nouveaux bricoleurs.

Afin de rendre tangible mon propos, j’ai entamé un dialogue avec Pauline Desgrandchamps, membre de l’association Horizôme, et ayant travaillé au Shadok de Strasbourg. Nous interrogions les réalités qui concernent les espaces partagés, comme les FabLab (AvLab qui travaille au côté du Shadok). Comment et pourquoi ces lieux émergent ? Quels sont les terrains propices à ce genre de lieux, et quel rapport le projet FabLab de Neil Gershenfeld a-t-il avec les projets urbains et politiques d’une ville, d’une localité ?

Durant 4h, 8 étudiants mélangés entre DSAA1 et DSAA2 ont travaillés à propos du projet de Guillaume Salesse.

Chacun avait une casquette particulière allant du directeur artistique au reporter, du maquettiste au directeur technique, en passant par le chercheur, l’économiste et le designer.

Afin de leur permettre de mieux comprendre vers quoi tend mon projet, c’est à dire questionner le fil et la manière de le travailler avec les habitants de Natzwiller ; en raison du patrimoine technique local, je leur ai proposé un travail d’expérimentation autour du travail du fil, afin de dessiner des motifs, réfléchir à des méthodes alternatives pour tisser, coudre, filer…

Durant une demi-heure des objets ont pris formes, et surtout des phénomènes ont émergés, à propos des outils permettant de tisser (…) différemment (tisser à partir d’un châssis hexagonal, utiliser un peigne pour réduire l’espace et la taille de l’outil de travail du fil).

Durant le temps restant, des maquettes allant plus loin dans les idées qui ont émergée ont été faite, ainsi qu’une édition retraçant le travail de la demi-journée et des références citée et une cartographie cyclique traitant du cycle de vie des outils.

 

Ce dimanche 6 Mars, Anne, Élora, Guillaume Bonnet et Guillaume Salesse se sont rendu à Natzwiller afin d’aminer un atelier-rencontre pendant l’après-midi qui a été préparer en amont.

L’atelier visait à amener du monde à nous rencontrer afin que nous puissions obtenir des informations venant de personnes que nous ne connaissons pas. Nous avions, pour ce faire, réfléchis à des ateliers de balades, de dessin, et de composition du village, à l’aide d’outils fabriqués au préalable. Nous espérions qu’au moins une dizaine de personnes seraient curieuses et viendraient à notre rencontre. Malheureusement, nous n’avons pu compter que sur 2 venues ; 5 en tout, en comptant 2 adultes et 3 enfants.
De fait, notre après-midi ne fut pas riches en découvertes, et nos ateliers ainsi que nos outils n’ont pas eu les effets escomptés.

Cependant, cela nous à permis de réfléchir, de nous remettre en question sur le type d’actions à mener dans ce village. Ce n’est qu’à l’issu de cet atelier qu’a été perçu la différence fondamentale qui est le rythme. Étant habitué à la ville, et à son dynamisme, Il fut difficile de percevoir le changement de rythme qui s’effectue en milieu rural. Tout est plus lent, les réunions d’associations n’ont pas lieu toutes les semaines, mais 1 fois par mois, les personnes, ont toujours été habitué à se débrouiller seule, ou en très petit comité. C’est pourquoi il est difficile de programmer une rencontre sur un temps court amenant les personnes à sortir de leur routine.

Ainsi, nous estimons à présent, qu’il faudrait qu’ont mettent en place nos formats d’interventions, non pas sur l’action participative, mais le test immédiat, comme ce fut le cas lors de la fabrication des chaises de surveillance baignade à Bataville, dans le cadre du projet de Pauline Cachera.

Nous réfléchissons alors à des projets à installer, pour qu’ensuite nous puissions recueillir les avis et ainsi rassembler du monde. De cette manière nous pourrons avancer dans nos projets respectifs.

Dans le cadre d’un travail plastique, Guillaume Salesse démarre un travail de production d’outils multiples afin de réfléchir à une typologie d’objets adaptés à l’habitant, à l’amateur ou au bricoleur qui n’a pas pour objectif un quotas de production mensuel, mais qui cherche plutôt un objet adapté à ses pratique personnelles, à ses loisirs…

Pour se faire, Guillaume est parti d’un objet simple et ancien : la Travailleuse. Cet outil des couturières qui est devenu populaire avec le temps retrace véritablement un passé artisanal et un savoir-faire transmis de générations en générations, et témoigne aussi de l’acte volontaire de pratiques manifestés par des personnes lambda afin d’être capable de fabriquer et raccommoder ses bien textiles.

Ainsi à partir de cet objet, Guillaume établi un « pont » entre les époques, en greffant des objets expérimentaux comme un tricotin, une table à tisser, des métiers à tisser, un métier à tapisser (…) qui remettent en question les procédés de confection.

Ce travail de fabrication est aussi augmenté par un résultat photographique sur lequel le travail du fil est mis en valeur. C’est aussi une méthode permettant d’illustrer, sans mode d’emploi, comment le fil devient tissu grâce à ces outils.

 

Janvier. Le GR Bata

Bataville, comme Natzwiller, est une ancienne ville industrielle. À Bataville,  Thomas Bata a construit une ville-entreprise fabriquant des chaussures, basée sur une utopie. La vie des employés était gérée par l’entreprise. Les salaires étaient plutôt hauts pour la région, mais l’entreprise en récupérait une partie car elle possédait les logements de la ville et fournissait, via une ferme, l’épicerie du village, ce dernier vivant presque en autosuffisance. L’entreprise a aussi construit une piscine et un terrain de foot et il était bien vu d’être sportif pour décrocher une promotion dans la vie professionnelle. Aujourd’hui fermée, l’usine, qui avant organisait la vie du village, est devenue un lieu rappelant un souvenir douloureux.
Aujourd’hui l’Université foraine (initié par l’atelier Construire) a investi ce lieu sur la demande du propriétaire actuel de l’usine pour y préfigurer des projets orientés vers l’avenir.

Le Laboratoire du Dehors est intervenu dans le cadre de cette résidence. Je les ai aidé le temps de quelques jours à créer un « GR Bata ». Le constat de Théo Sacchi, membre de l’Université foraine est qu’il n’existe pas de promenade digne de ce nom pour les habitants de Bataville. Aujourd’hui la promenade du dimanche est de faire l’aller-retour vers l’usine, un chemin sur du béton dans une zone industrielle.

Le « GR Bata » aura donc vocation à proposer un autre regard sur la ville et à valoriser le territoire. Ainsi la première version de ce sentier passe par la forêt, par l’usine puis par les « terre polluées ». Cette dernière expression désigne l’endroit où l’usine rejetait ses déchets polluants. Liliana Motta et Camille Fréchou , du Laboratoire du dehors ont la volonté de travailler sur ces « terres polluées » pour les traiter grâce aux plantes et ainsi revaloriser cette partie de la ville dans laquelle personne ne va.

Le parcours fait rentrer dans l’intimité de la ville,  fait (re)découvrir aux habitants de nouveaux endroits. Le chemin a cette capacité de créer un rythme qui raconte la ville : usine/forêt/ville. Il créé du lien entre ses espaces si différents et les fait exister ensemble au sein de la même partition. Le fait de se promener nous fait regarder les choses autrement, cela permet de regarder et d’apprécier le monde tel qui l’est. Dans le cadre de l’université foraine, du lieu, cela redonne des perspectives, cela permet de comprendre où l’on est …. pour lieux cerner l’endroit ou l’on voudrait aller.

La promenade peut se voir comme un outil pour échanger, parler, raconter sur ce passé très présent à Bataville. D’ailleurs, le but de ce sentier est aussi de disséminer des lieux de rencontre, pour l’instant un vaste carré a été déblayé pour pouvoir imaginer ce que pourrait donner cet espace si les travaux se prolongeaient. La volonté des paysagistes est d’en faire un endroit de rencontre et de plaisir, avec des arbres fruitiers et des tables pour goûter ou pique-niquer. Les lieux de discussions informels sont très importants dans la vie d’une ville car ils permettent aux gens de se croiser.

Novembre. « Extraits de territoire »

 

Titre : Extraits de territoire

Format : 6,5×8,5

Contient : Des cartes-citatIon du paysage constituant une balade

Usage : Les pochettes sont proposées vides, à vous de créer des balades pour vos voisins et curieux de passage !

Public : Promeneurs(es) du dimanche et autres curieux (ses)

Tirage : Une pochette vide est envoyée aux habitants. D’autres exemplaires sont disponible à la mairie

Éditeur : Maire de Natzwiller

Janvier. Outils déroutants

Pour pouvoir rebondir après l’état des lieux, nous nous sommes organisés en agences. Pendant une demi-journée j’étais responsable d’une équipe et ensemble nous avons réfléchis à mon projet. Le thème était « Les objets déroutants ». Avec tout ces nouveaux regards, beaucoup d’idées ont émergés et nous en avons maquettés certaines. Nous avons ainsi pu exposer des sous-semelles pour laisser des empreintes dans la terre et ainsi amener l’autre à nous suivre sur d’autres chemins, « le guide des pas perdu » : un faux-guide de randonné contenant des protocoles pour changer de chemin et un jeu pour découvrir l’Alsace. En tout cas tout cela est à poursuivre

Janvier. État des lieux

Cette semaine s’est déroulé l’état des lieux de notre projet. Il s’agissait d’exposer ou nous en étions de nos productions et de notre réflexion. Ce moment est également le moment de faire le point et d’envisager la suite. Pour ma part, bien que je n’ai pas beaucoup produit depuis ce début d’année car j’ai été quelque peu perdue. Je pense que maintenant mes orientations de projet sont plus claires pour moi et que je vais pouvoir aller de l’avant.

Octobre. Utopie de projet

Natzwiller est un village plein de potentiel et Anne Régnault, designer graphique du DSAA Insitu lab du Lycée le Corbusier s’en ai rendu compte. Culture d’Alsace et paysages typiques, Anne Régnault vient de me rendre compte de son intervention au sein de ce village. Voulant valoriser les sentiers et les montagnes de ce beau territoire, Anne a mis son potentiel de designer au service de ces habitants et touristes avec une nature comme terrain de découverte, de narration et de jeux.
Vous pouvez dès à présent tester les nombreux dispositifs mis en place. Grands ou petits marcheurs, tout le monde peut s’y essayer !
Muni de votre carte « Histoires invisibles « que vous  retrouverez dans les points d’accueil de certains commerces, une histoire va vous être raconter à des points précis tout au long de votre balade. Mais pour cela, il vous faudra emprunter des recoins cachés, vous rendre dans les nombreuses petites cabanes et mots dissimulées et y découvrir des anecdotes, récits écrits par les habitants eux même. L’histoire ne sera complète que si vous trouvez tous les lieux indiqués. Sac à dos, bouteille d’eau, bonnes chaussures et carte en main, vous êtes prêts à vous lancer dans la chasse à l’histoire de Natzwiller et y découvrir tous ses secrets.
Ne voulant pas s’arrêter là, Anne a bien évidemment envisager différentes typologies de balades pour exploiter tout le potentiel de cette belle nature. A travers différents codes graphiques et matériaux, la designer met en place une signalisation bien particulière. Coloré, jeux de mots, symboles, pictogrammes, les paysages de ce village alsacien deviennent les terrains de tous les possibles.
Pour toutes les tester il vous suffit de vous munir des différentes cartes réunies dans le livre «Les promenades de la vallée» ou tout simplement télécharger l’application du même nom sur vos smartphones.  Vous serez amenez à y découvrir des balades sonores, balades odorantes, tactiles, historique …
Anne pense aussi aux personnes qui ne sont pas enthousiastes à la marche et qui veulent quand même découvrir la nature du village. Un jeux de société a été réalisé, pour jouer en famille et entre amis. Travaillant sur des odeurs, des sons, des images, l’immersion est totale. Un plateau de jeu qui amène à se déplacer sur différentes cases donnant la sensation de déplacement et de découverte. Une mise en bouche, ce jeu peut être aussi utilisé par les personnes qui compte pratiquer les marches et qui veulent  juste avoir un petit avant goût.
Touchant au sensible, à l’expérimentation et au jeu, Anne Régnault veut redonner goût aux usagers à la marche, mais surtout à la découverte d’une culture pleine de surprise et de paysages de forêt qui ne demandent qu’à être emprunter. Le pouvoir de la nature peut créer de la rencontre et surtout redonner du dynamisme à un village vieillissant.
»