le·la designer sorcière

projet mené à l’Elsau par Mathilde MANIER

 

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Après plusieurs mois d’expérimentation/d’investigations au sujet des plantes médicinales à l’Elsau, je me suis finalement intéressée aux pratiques de design que je qualifierais “d’hybrides”. Plus particulièrement aux designers sorcières et à comment peuvent fusionner ces deux pratiques ?Un.e designer sorcière pourrait alors avoir le rôle de l’artiste performeur.euse créateur.trice de rituels ainsi que celui de concepteur.trice d’ensembles graphiques, et de remède physique ou psychologique. Tout cela au service d’une communauté comme le faisait la sorcière. (voir mémoire)

Ce projet s’inscrit donc dans une démarche écologique et économique visant à valoriser les ressources naturelles (ou non) de l’Elsau. En effet, je travaille à l’élaboration d’un kit du.de la designer sorcière. Il comporte tous les artefacts nécessaires à la pratique de ce.tte designer sorcière. À savoir des encres végétales faites à partir de la végétation elsauvienne (pissenlit,…), ou de déchets (épluchure de betterave, marc de café,…). Ces encres peuvent être utilisées sur du papier recyclé fait à partir de journaux, brochures, magazines trouvés à l’Elsau. J’imagine aussi tous les outils nécessaires à la production de traces : pinceaux, éponges, tampons, eux aussi élaboré avec des manches en bois, des « poils » en herbes, en plumes, en feuilles. J’ai dessiné aussi des récipients nécessaires à la transformation des plantes médicinales (bols, pilons,…) ainsi qu’à leurs conservations. Le tout est étiqueté avec un typo cryptée dessiné à partir de la topographie de l’Elsau. Aussi, je questionne la notion de sacré en fabricant des talismans et des amulettes à partir de déchets trouvés dans les rues de l’Elsau et d’argile.

 

 

J’aime l’idée d’amener le design (pratique souvent jugée élitiste) dans un quartier « sensible » par le biais de la sorcellerie et du soins accessible à tous. Amener du sacré et du rituel dans la création permettrait de détourner, de rêver et fictionner des usages, des pratiques et de les outiller. Cela serait aussi une manière de démocratiser le design, le rendre accessible à tous, étique, inclusif, et éco-responsable. En acceptant de se soigner autrement, l’idée serait de sortir d’un schéma consumériste et capitaliste par le biais d’échanges de produits ou de service.

Je crois en un design intersectionnel, écologique, féministe, inclusif, in situ, et se souciant des enjeux sociaux actuels. L’engagement et le militantisme intersectionnel sont des choses qui rythme ma vie. C’est pour cela que je souhaite les intégrer dans ma pratique professionnelle. 

Pour en savoir sur le projet, je vous invite à visiter le blog que j’ai tenu à ce propos.