Jules Verne – 20 000 lieues sous les mers

 

SITUATION INITIALE

L’objectif de ce projet est de créer une installation, un dispositif interactif mettant en scène le livre en tant qu’objet.

Nous avons choisi de travailler sur le premier tome de 20 000 lieues sous les mers de Jules Verne, un roman d’aventure contant une expédition à la recherche d’un monstre marin. Convaincus qu’il s’agit d’un narval géant, une grande chasse est menée sur les mers durant des mois, alternant suspense et confrontations.

Pour commencer, nous avons mis sur papier toutes nos idées de façon spontanée, sous la forme de croquis.


 

 

EXPÉRIMENTATIONS

> Nous avons ensuite effectué toute une série d’expérimentations en commençant par la découverte des fonctionnalités de l’outil Makey-Makey. Un premier essai consistait à remplacer le clic de la souris d’ordinateur par une connectique du Makey-Makey. Cela nous a permis d’apprivoiser le dispositif de son installation jusqu’au code pour réaliser diverses interactions.

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> Nous avons ensuite réalisé une petite vidéo en 2,5 D mettant en scène des baleines dans les profondeurs sous-marine. Grâce à cette vidéo nous avons pu l’intégrer dans le code du Makey-Makey de sorte à ce que lorsque l’on passe le doigt sur une bande de cuivre fixée sur le livre de Jules Verne, la vidéo s’actionne. Nous avons ensuite réfléchi à quel moment la vidéo pouvait s’activer, en tournant la page, en appuyant sur un bouton (…) un tas de questions nous sont venues à l’esprit : Lorsque l’on retire notre doigt du bouton est-ce que la vidéo s’arrête ? Est-ce qu’il faut appuyer une fois pour l’activer et retirer notre doigt ?

 

DSC_0053 copieQuestionnement : le déclencheur du makey makey en tant qu’objet/accessoire ?

 

> Après cela nous avons pensé à expérimenter l’utilisation des sons avec le Makey-Makey, nous avons créé une bibliothèque de sons provenant de l’univers sous-marin tel que des bruits de baleine, d’eau… On a pu les intégrer dans le code processing du dispositif. Sur une page du livre nous avons collé des petites pastilles de cuivre reliées au circuit, de ce fait chaque pastille que l’on pressait activait un son.

 

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DISPOSITIF SON ET VIDÉO

Pour notre projet, nous avons choisi d’intégrer de la vidéo et du son. La vidéo est projetée grâce à un projeteur intégré dans un marque-page. Ce dispositif a l’avantage d’être petit, transportable avec le livre et utile, il serait en effet intégré dans le livre, en sa couverture et donc, inclus dans le prix d’achat.
Le marque-page diffuse aussi du son, à l’aide d’un micro haut-parleur. L’objet est accroché (broche) sur soi pendant la lecture, l’utilisateur n’a plus à s’en soucier.

LIVRE-OBJET

Le livre, Vingt mille lieues ne contient pas de dispositifs spéciaux, hormis le marque-page. Dans la composition du livre, des espaces sont dédiés et aménagé (espace, réserve) à l’interaction.

CONCEPT DU LIVRE ET INTERACTION

Pour moderniser l’oeuvre de Jules Verne, nous avons voulu immerger le lecteur dans le livre, notre interaction comprend deux parties,une partie vidéo, qui est déclenchée en début de chapitre, à l’ouverture de la page. La vidéo annonce le titre du chapitre, pour bien signifier au lecteur que nous changeons d’univers, la vidéo tient dans ce cas, un rôle de transition. Le spectateur est plongé dans l’univers de Jules Verne par la création d’ambiances propres à chaque chapitre, ceux-ci sont bien distincts et rythment la lecture. Pour cela chaque première page du chapitre (page en réserve et titre) a été remplacée par un espace en réserve dans lequel des vidéos sont projetées. Ces vidéos utilisent des formes en aplat, nous avons choisi de ne pas utiliser de texture car ces éléments sont trop proches du réel.

Ces formes graphiques sont de type abstrait pour laisser le lecteur découvrir le chapitre sans lui en dévoiler le contenu. L’utilisation de formes abstraite intègre l’ambiance du chapitre par les choix graphique correspondant à celui-ci : couleur, échelle, rythme, narration…. Ces informations permettent au lecteur de s’imprégner de l’ambiance du livre en laissant place à sa propre imagination. Enfin pour accentuer l’univers et soutenir la vidéo, des sons sont ajoutés en rapport ou en décalage avec l’univers du chapitre, soit pour créer un contraste ou pour souligner un effet. Le son de l’animation est coupé au moment où la page se tourne, les coins de pages constituant un point de contact.

La deuxième partie de l’animation consiste à remplacer les gravures traditionnellement présentes dans le volume par des illustrations vectorielles tirées des éléments des vidéos (formes abstraites), ces illustrations sont au premier abord incomplètes, quand le lecteur touche le visuel, divers éléments se rajoutent, se superposent dans la page, là encore des sons/bruit sont émis durant l’animation pour accentuer celle-ci. On les retrouve ponctuellement dans le livre, en rappel aux chapitres ou à des moments clés du chapitre. Le dispositif de diffusion est le même que pour les vidéos, à savoir le marque-page.
Ces animations permettent de dynamiser la lecture, de créer des espace «numérique» au sein du livre, le livre devient un objet d’interaction où les sens du lecteur sont sollicités: la vue, le touché , l’ouïe. Ces interactions suivent le lecteur tout au long du livre.

 

RÉALISATION DU TEASER

Nous avons décidé de mettre en scène le teaser dans un appartement, et dans une ambiance chaleureuse afin d’accentuer le côté confortable et « bulle » du dispositif. Pour bien faire comprendre celui-ci, nous avons choisi 3 chapitres, qui nous semblaient pertinents à développer en raison de leur contenu. Pour chacun, nous avons créé des éléments graphiques, une animation et une gamme chromatique.

 

Chapitre V / À l’aventure !

Dans ce chapitre, l’équipage à bord de « l’Abraham Lincoln » vogue sur les océans à la recherche du narval. Le temps et la distance sont mis en avant et fortement soulignés : le voyage est long (plus de 3 mois) et vain. Dès lors nous avons montré le cheminement et la longueur par des éléments en pointillés de cartographie, des ondes de radar..

La monotonie des jours est aussi accentuée : le périple est rythmé par de faux espoirs où l’équipage semble apercevoir l’animal, puis comme une ombre il disparaît.  » Vingt fois par jour, une erreur d’appréciation, une illusion d’optique de quelque matelot perché sur les barres, causaient d’intolérables douleurs ». Le bateau fait donc parfois des écarts de route (représentés par les mouvements de caméra), accélère, et déchante..

Nous avons alors montré cette course après un monstre illusoire, par des mouvements de vagues lents et perpétuels, où des ombres apparaissent et sitôt s’évanouissent quand le bateau approche. La gamme chromatique est sombre et peu étendue, car l’horizon de l’océan est toujours semblable pour les navigateurs. Les grincements et bruits métalliques quant à eux renforcent le mystère et la tension qui règne autour du « monstre ».

Chapitre XII / Tout par l’électricité

L’animation «tout par l’électricité» fait référence à l’action, et dans ce cas aux dialogues des personnages dans le chapitre, en effet le capitaine Nemo fait l’éloge de la technique et de la « fée Électricité » (en opposition à la vapeur) qui permet d’actionner les machineries du Nautilus. Il parle des instruments, du fonctionnement du nautilus etc.

Après lecture du chapitre et la relève de mots-clés nous avons pu distinguer et en déduire des formes, des principes graphique. On y retrouve donc les notions de vitesse et de rythme par l’électricité, par la vitesse du Nautilus. Il y a également toutes sortes d’instrument de formes elliptiques, circulaires telle que la boussole, le chronomètre, le mouvement des hélices, les degrés, les lunettes, l’eau etc. ce qui renvoie à l’univers aquatique et la navigation.
Enfin Il y a aussi toute sorte de principe graphique telle que: la division, l’ouverture, la fermeture, l’engrenage, le, phénomène des aimants, l’extraction, les connexions, les circuits (fils,), les amalgames, la communication, qui font référence à la machine, la technique, le mouvement répétitif.
La vidéo s’inspire directement de ces principes, dans le rythme (variation, imprévisible), dans les formes (ronde, rectangulaire) qui se contrastent (eau, électricité), dans les couleurs (vives, énergique, aquatique), dans les bruits (eau, machine) etc.

Chapitre XVII / Forêt sous-marine

Dans ce chapitre, les aventuriers explorent les fonds sous-marins, une description très détaillée du paysage nous est transmise. Les notions de verticalité éléments pointus et saillant ainsi que la vivacité des couleurs dans le fond sont des éléments qui en ressortent.

Par ces termes nous avons choisi de créer une petite animation qui met en place un système de défilement de l’image, cela transmet l’idée de profondeur, on a l’impression de s’enfoncer dans les fonds marins. Les éléments restent abstrait, l’ambiance est communiquée par le choix des couleurs qui sont dans les tons pastels dans une gamme de vert, bleu. À la fin, des couleurs vives apparaissent pour être en cohérence avec la description du roman.

Les sons proviennent des ambiances de forêt tropicale pour être en cohérence avec l’univers végétal sous-marin, à ses sons des bruits de baleine sont ajoutés ainsi que des bruits d’eau. Cela créé une véritable ambiance qui retransmet les notions de faune et de flore.

/// TEASER FINAL DU PROJET ///