workshop vannerie

Témoignage de Maëlle :

Pendant deux jour et demi, nous avons eu la chance avec ma classe de participer à un workshop de vannerie avec Lucie Devoille, une designer et artisane vannière pour nous aider et nous guider.
J’avais hâte de découvrir le travail de la vannerie, de découvrir cette nouvelle matière pour moi et de pouvoir l’expérimenter. J’avais imaginé que cela était très compliqué et qu’il fallait beaucoup de dextérité. Finalement j’ai pu m’approprier les différentes techniques à travers mes expérimentations et comprendre les différents gestes qui demandent tout de même beaucoup d’entrainement pour arriver à les faire parfaitement.
Lors de la présentation de Lucie, je me suis rendu compte à quel point la vannerie est partout autour de nous alors même que l’on ne le voit pas, dans certains tissages de meubles ou dans des motifs sur des packagings par exemple.
Cette matière souple lorsqu’on la travaille et rigide une foi sèche nous permet de laisser aller notre imagination afin de créer des pièces uniques que l’on ne pourrait pas envisager avec d’autres matériaux.
Ce qui m’a le plus impressionné est la rigidité de l’osier lorsque la pièce est finie. Il permet de faire des objets à la foi solides, léger et aérés.
Il était parfois difficile de suivre mes idées initiales, par manque d’expériences et de connaissances sur les différentes techniques. Cependant j’ai aimé chercher des solutions à mes différents problèmes par moi-même en essayant et recommençant certaines parties de mes conceptions ou en demandant de l’aide à Lucie. Elle m’a notamment appris à faire différents tissages comme : la bordure derrière un, la torche, la trace et le super et le brin suivi. Mon préféré reste la torche, je trouve que par sa fluidité, elle permet de casser l’effet très structuré de la vannerie.
J’ai aimé me laisser guider par la matière, voir où elle pouvait m’amener, avec également l’ajout d’autres matériaux comme la chambre à air par exemple. Sans réfléchir à l’utilité que mon objet pourrait avoir par la suite, cela m’a permis de laisser à mon imagination la possibilité adopter la forme qu’il souhaite sans contrainte. En changeant l’échelle de nos objets, on se rend compte qu’il peut tout aussi bien prendre d’autres fonctions comme un luminaire, un panier à linge ou encore une cabane. On a l’impression que tout est possible avec cette matière.

Témoignage de Nolène :

Avant workshop
Avant cela ma vision de la vannerie été déjà positive car cette technique avait été abordée plusieurs fois lors de discussions avec ma mère qui a effectué un stage en vannerie. En amont de ce workshop nous avons réalisé des pièces en céramique afin de créer des bases pour nos futurs créations en osier. Pour cela nous avons imaginé plusieurs formes. Pour ma part, j’ai décidé de m’inspirer des nids d’oiseaux, plus précisément des tisserins, qui sont fermés, avec une petite ouverture, le tout en forme de goutte.
Jour 1
Au début de ce workshop nous avons eu une présentation de ce qu’était l’osier et la vannerie, de la plantation jusqu’à la création de la pièce finale en passant par différentes techniques et du vocabulaire. Par exemple, j’ai beaucoup apprécié avoir une première vision des différentes techniques en vannerie. Nous avons vu un coté traditionnel avec le vocabulaire, tel que le brin suivi, en planchette ou encore en crocane. Puis nous avons étudié comment la vannerie en osier ou avec d’autres matériaux peuvent être intégrés dans un design plus contemporain, avec plusieurs références dans le domaine, tel que les frères Campana, Christine Joy, Julien Devaux ou encore Lucie Devoille elle-même.
Après cela nous sommes allés à l’atelier pour rencontrer le matériau et commencer à l’expérimenter. Nous avons donc réalisé un petit panier avec comme base un cercle en MDF percé avec un nombre de trous impair, ici 11. L’expérimentation se base sur la technique du brin suivi afin de prendre connaissance de la souplesse et des capacités de l’osier. Ce moment a été très enrichissant pour moi car j’avais vraiment hâte de ressentir la texture et la flexibilité de la matière. De plus son odeur rappelant la campagne donne une ambiance apaisante voir relaxante a ce travail.
Jour 2
Le deuxième jour nous avons commencé nos projets. Au départ j’ai voulu suivre mon idée originelle mais au fur et à mesure de l’avancée de mon projet j’ai réalisé que faire des modifications et me laisser porter par la plasticité du matériau serait plus pertinent. J’ai alors décidé de créer une ouverture sur le devant de ma pièce, puis de faire apparaitre un espace ajouré. J’ai pu réaliser cela grâce à la transmission de savoir et aux conseils très précieux de Lucie. Par la suite s’est présenté à moi un choix à faire concernant l’achèvement de mon projet et la manière dont il allait être terminé. J’ai beaucoup hésité entre le fermer en forme de tipi ou bien de façon à avoir une extrémité plane. Finalement j’ai choisi la deuxième option qui laisserai un fini plus propre. Pour finir j’ai réalisé une anse sur le dessus ajouté de la toile de jute sur l’ouverture et sur l’extrémité plane.
Pour ce projet j’ai utilisé la technique de :
– La torche à 3 brins afin de commencer ma production.
– Le brin suivi pour la partie principale.
– La trace pour fermer mon projet.
– L’anse roulée pour créer la poignée du haut.
Comme outils j’ai principalement utilisé un sécateur afin d’éplucher la pièce, c’est-à-dire couper l’excédent d’osier. Ainsi qu’une aiguille pour fixer la toile de jute et un vaporisateur d’eau. Ce dernier est indispensable à l’osier car c’est une matière liée à l’eau, elle en a besoin afin de garder sa souplesse.
Ensuite nous sommes allés cueillir du saule pour avoir de l’osier brut. Cela a créé des contrastes de couleurs avec l’osier blanc. Nous avons dû les trier par taille pour rendre leur utilisation plus simple. Ce fut très intéressant de voir à quoi s’apparentait le travail osiériculture. Je trouve important d’avoir une vision large du matériau, d’où il vient, comment le récolter ou encore comment le préparer.
Jour 3
Pour le dernier jour j’ai essayé de trouver une fonctionnalité à ma création, en la regardant j’ai réalisé que cela pouvait être une petite corbeille a fruit, un sac a main, ou encore un abri pour de petits animaux. Je trouve que commencer un projet par le contact a la matière puis la recherche du fonctionnel est très enrichissant et plus spontané que la démarche habituelle. En effet cela m’a permit d’explorer ma créativité et de laisser l’opportunité à la matière de me guider. C’est une création où l’osier et l’humain travaillent ensemble pour aboutir à un résultat commun.
Afin de mettre en valeur cette production nous avons pris des photos dans différents endroits afin de retranscrire son histoire.

Témoignage de Sarah :

Tout d’abord Lucie Devoille s’est présentée à nous, pour ensuite nous expliquer son travail et l’univers de la vannerie. Les brins d’osier sont les branches du saule, ce qui explique son irrégularité, contrairement au rotin qui a un diamètre constant, peut être teint, mais n’est pas lisse. L’osier est récolté en hiver (janvier/février) par des osiericulteur.trice.s en monoculture qui permet un réel gain de temps. Il existe différentes variétés liées à la couleur, la souplesse ou encore la longueur de l’osier. Une fois récoltée, les branches de saule sont triées par taille pour former des bottes. Pour le workshop, nous avons eu droit à une botte d’un mètre vingt. Pour obtenir de l’osier blanc, l’osier brut est passé au totoir qui est une machine qui retire l’écorce de l’osier (=totage ou écorçage). Il existe des alternatives à l’osier comme le rotin, le bambou, le pissenlit, le spart ou encore la clématite.
L’extrémité la plus épaisse du brin d’osier est appelée «pied», tandis que la plus fine est la cime. La fin (et le début) est/sont nommée(s) rive et une des technique employée est la bordure qui consiste à «plier» chaque montant sous le montant suivant. Le fond d’une pièce peut être tissé ou cela peut être un élément ajouté. Ensuite les montants servent à guider le tressage. Et pour finir, il y a la cloture qui correspond à l’ensemble des brins tressés autour des montants. Il existe de nombreuses techniques telles que le brin suivi, le point du hochet, la super, la trace, le crocane, tissage en entrelacs, le périgordin, marmite norvégienne…
Dès la première manipulation, tout nous a été expliqué de façon claire donc je ne me suis ni sentie perdue ni en difficulté. Le brin suivi, qui est la première technique apprise, se faisait de manière très mécanique et répétitive donc ce fut une activité très reposante. Cet aspect répétitif et serein m’a rappelé énormément le crochet qui est une pratique que j’aime beaucoup. Pouvoir voir son résultat à la fin est satisfaisant ! Bien qu’il y ait des défauts vis à vis de la rectitude des montants, qui conduit à une pièce non constante.
Avant de commencer la réalisation de notre/nos projet(s) final(naux), nous avons fabriqué une pièce arrondie (avec un fond en mdf) et une pièce plate à l’aide de la technique du brin suivi. On commence par faire une bordure en coupant l’excès de matière avec un sécateur. Puis on passe les brins d’osier derrière puis devant les montants en commençant par le pied et cela en répétant jusqu’à la cime. Ainsi de suite on fait partir un brin après l’autre et on finit la pièce avec à nouveau une bordure.
J’avais en tête initialement des idées bien précises à réaliser à l’aide de bases/fonds en céramique. Mais, lors de la fabrication de ces pièces en céramique, j’ai placé les trous pour insérer les brins d’osier de manière aléatoire, ce qui a dû me contraindre à revoir mes idées et à m’adapter.
La première confection personnelle que j’ai voulu concevoir s’est faite à partir d’une forme en céramique. A l’origine, je voulais partir sur la conception d’une corbeille à fruits, mais la manière dont je m’y suis prise pour tisser n’était pas très fonctionnelle due au manque de maintien. Donc j’en ai fait un objet en suspension. J’ai rencontré un problème lors du tressage : les montants n’étaient pas assez nombreux, donc cela rendait difficile la technique du brin suivi. C’est ce qui explique la forte présence de laine. Ces trois implantations sur le dessus de cette pièce en céramique, ne permettait pas d’insérer assez de brins d’osier pour réaliser un pied à cette «corbeille», donc c’est pour cette raison que j’ai finalement choisi de faire une poignée à deux brins. Cette suspension peut être assimilée à un objet spirituel/vaudou par ses couleurs douces, les matériaux employés (l’ajout de la laine rappelant les attrapes rêves) et la pièce en céramique faisant référence aux totems. Cette suspension pourrait potentiellement servir d’abat jour.
On a vite été à cours d’osier, donc nous sommes allé.e.s en récupérer car il y a deux saules dans le lycée auquels nous avons accès. Cela m’a donné envie de récolter de l’osier moi-même et faire d’autres créations (si je trouve un saule à proximité de chez moi).
Nous avons pu reprendre notre travail mais avec de l’osier brut qui permettait d’ajouter une touche de couleur intéréssante. Par ailleurs, en ce qui concerne ma prochaine création, la couleur était ma priorité. Au départ, j’avais eu l’idée d’avoir le plus de couleur possible mais ensuite j’ai fait le choix de rester sur une certaine gamme de couleur, plus naturelle. J’ai opté pour le vert, le jaune de l’osier brut et du noir et du blanc qui passent plus inaperçus. Sachant qu’il ne restait que peu de temps, je me suis adaptée et je suis partie sur un petit fond en mdf et en ne montant pas très haut. Comme il restait peu de matière première, j’ai employé différents autres matériaux (plastique, chambre à air, fil de fer et laine). L’usage de matériaux polluants comme le plastique contraste bien avec la matière première, la laine, ainsi que le choix des couleurs. Cette pièce pourra servir de rangement, que ce soit plutôt dans un environnement de travail en tant que pot à crayon ou dans un environnment culinaire pour ranger des ustensiles ou bien de la nourriture.
J’ai pris beaucoup de temps à réaliser ma première création, du notamment aux parties crochetées, ce que je regrette, car j’aurais aimé tester d’autres techniques de tressage. Mais c’était très intéressant de commencer par le contact avec la matière, sans nécessairement réfléchir au fonctionnel et le trouver par la suite. C’est très étonnant comment nos idées évoluent différemment de cette manière. Bien que j’aurais préféré qu’on nous explique les bases de la vannerie avant d’avoir réalisé les bases en céramique pour permettre de toutes les utiliser.

 

Témoignage de Loane :

Avant le workshop, je ne savais pas réellement à quoi m’attendre concernant les diverses techniques de la vannerie. Je m’imaginais réaliser des paniers, un peu « a l’ancienne», mais je ne voulais pas me braquer avant de découvrir ce qu’allait nous proposer Lucie Devoille. Cela m’intriguais, je n’avais jamais fait de workshop auparavant et j’avais hâte de voir comment il allait se dérouler.
Jour 1 : Lors du premier jour, j’ai été relativement surprise. Lucie Devoille nous a montré
comment est récolté l’osier, comment l’osier blanc est conçu, ainsi que les divers objets
qu’elle a créés et des références qui l’inspirent. J’ai trouvé cela très intéressant, car le travail
de la vannerie va au-delà de ce que j’imaginais et est encore très actuel.
Nous sommes ensuite allés à l’atelier et avons débuté par la réalisation de petits
paniers pour découvrir une technique nommée «le brin suivi». Nous avons ensuite fait de
même avec de petits bâtons que nous avons planté dans une boîte, pour réaliser un support
plat. Pour travailler l’osier, nous avons dû l’humidifier régulièrement afin de pouvoir le
courber et éviter qu’il casse (celui-ci avait déjà trempé dans de l’eau pendant deux heures,
un jour avant le werksher). J’ai beaucoup aimé cette première initiation à la vannerie, car j’ai
trouvé cela assez reposant. Aussi, l’osier est intéressant à manipuler, il peut être fragile à
manipuler s’il n’est pas humide, mais lorsque la pièce est faite et qu’il est sec, il devient très
solide.
Jour 2 et 3 : Le travail sérieux allait commencer. Quelques semaines avant le début du
workshop, nous avions imaginé des projets qui mêlent céramique et osier. Nous avions donc
préparé des pièces en céramique qui pouvaient notamment servir de support pour l’osier.
J’avais réalisé deux pièces afin de créer un panier à fruit. Cela n’allait pas se passer comme
je l’avais prévu.
Avant de me lancer, j’ai expérimenté une autre technique en trace et super, afin de
pouvoir diversifier les points sur ma création. J’ai ensuite commencé le travail de vannerie
sur ma première pièce qui devait servir de support pour mon panier à fruit. J’ai rencontré un
premier problème car ma pièce en céramique est constituée de multiples ouvertures avec un
diamètre bien supérieur à celui de l’osier. J’étais donc face à un premier problème qui était
de trouver comment maintenir l’osier verticalement à la pièce. J’ai trouvé une solution qui
consistait à plier l’osier en deux en passant dans une ouverture en céramique, puis à le
glisser à l’intérieur et à tous les maintenir par le haut avec un élastique. J’ai ensuite relâché
l’élastique et ai poursuivi avec une bordure derrière un pour bloquer l’osier et éviter qu’il ne
se redresse. C’est à ce moment que j’ai vu que je ne pouvais monter ma pièce comme je le
voulais, car les brins étaient bloquées à la verticale et il me fallait une ouverture en
diagonale. J’ai donc pris la décision de créer deux pièces en vannerie avec les deux pièces
que j’avais faites en céramique, plutôt que de les réunir. Pour finir la première pièce, j’ai
ajouté de la chambre à air qui crée un contraste entre le végétal de l’osier et l’artificiel de
celle-ci. Je l’ai utilisé en trace et super puis ai fait de même avec de la laine bleue pour
ajouter de la couleur. J’ai ensuite fini la forme en bordure derrière un.
J’ai ensuite pu passer avec ma deuxième pièce. Cette fois-ci, j’ai décidé de partir
d’une base ronde en MDF avec des trous aux diamètre de l’osier, pour être certaine d’avoir
une base solide. J’ai débuté par une bordure derrière un puis ai enchaîné avec des brins
suivis en osier blanc et en osier brut pour créer des nuances de couleur, qui est bien plus
souple et ne nécessitait pas d’être humidifié comme nous venions de le récolter. J’ai remis
de la chambre à air en utilisant la même technique puis un morceau de placage de bois pour
apporter une touche de naturel et qui est bien plus large que les autres matières. J’ai remis
de la chambre à air en trace et super et j’ai fait de même avec du tissu emmêlé de laine. J’ai
ensuite pu enfiler ma pièce en céramique et ai fait une tresse épaisse que j’ai fixée en
dessous pour éviter que cette pièce ne glisse. Enfin, j’ai terminé par lier les les brins d’osier
pour créer une fermeture à la pièce et bien mettre en valeur la céramique.
Nous avons fini par faire quelques photos de nos pièces pour les mettre en valeur et
faire quelques croquis pour garder une trace. Et voilà, le workshop est déjà terminé …
J’ai beaucoup apprécié cette expérience, je ne m’attendais pas à autant apprécier
ces techniques qui sont proches du tissage que j’ai déjà pu explorer. Les projets que j’ai
réalisés ne sont pas tels que je les avais imaginés, mais je suis fière d’avoir pu rebondir et
d’avoir pu créer deux pièces qui fonctionnent relativement bien. Je remercie particulièrement
Lucie Devoille qui nous a transmis son savoir et s’est investie avec nous dans nos projets.
Son travail et ses connaissances sont également impressionnants et très admirables. Je
remercie également notre professeure qui s’est donnée du mal pour organiser cette
rencontre avec l’artisane. Ce fut une belle expérience que je n’oublierai pas, ainsi que les
techniques que j’ai pu découvrir.