X-Ray of Soy Agribusiness in the Pampa and Mega-Mining in the Andes
Iconoclasistas – Julia Risler, Pablo Ares / Buenos Aires
L’Atlas mondial de la justice environnementale (EJ Atlas) est la représentation des conflits ayant un impact sur l’environnement. Elle se place en tant outils pour comprendre les relations entre les différents conflits et appréhender l’impact de l’économie politique dans ces conflits. L’EJ Atlas cherche à développer la recherche collaborative grâce à différentes plateformes qui ont déjà réalisé certaines recherches des conflits présents sur leur territoire. La carte raconte l’histoire géopolitique du monde. Disponible en ligne, cela nous permet de zoomer sur la région nous intéressent le plus afin d’étudier la situation du pays. Grâce à un classement des conflits par thématiques, nous avons une vision globale des préoccupations politiques du pays.
Illustration extraite de l’ouvrage “This Is Not an Atlas“ édité en Creative Communs (BY) par le Kollektiv Orangotango+, p.96.
Mapping Global Environmental Conflicts and Spaces of Resistance
Environmental Justice Atlas – Leah Temper / Barcelona
Julia RISLER et Pablo ARES forment un duo qui travaille ensemble les arts graphiques, des ateliers créatifs et de recherche collaborative pour produire des ressources militantes. Par ce travail ils proposent ensuite des supports multimédias dans le but de diffuser et de partager des outils qui sont produits pour favoriser leur appropriation par le biais de licences Creative Commons.
Leur projet de cartographie prend forme entre 2008 et 2010 par un voyage à travers l’Argentine où ils proposent des ateliers à des étudiants universitaires et à des groupes culturels de diverses villes. Il participe aussi par leur atelier à la 10e et 11e session du “Citizen Assemblies Union” qui rassemblent différents mouvements sociaux et environnementaux, d’organisations de paysans et de peuples autochtones, d’organisations de paysans et de peuples autochtones, de voisins et de citoyens pour la défense de voisins et de citoyens pour la défense des biens communs. Ces ateliers se présentent sous forme de stands présentant des cartes afin que les participants puissent s’y approcher pour partager leurs connaissances sur les conflits et les résistances. La carte pose la question suivante : en gardant à l’esprit que nous concevons une carte à diffuser en public, devrions-nous également représenter les résistances et les réalisations des organisations?
Les premières cartographies ont révélé différents types de productions agricoles et ses conséquences dues au Monoculture transgénique composé de machines, de semences transgéniques, d’herbicides et de pesticides hautement toxiques et polluants.
D’autres cartographies ont révélé différents types d’exploitation basés sur des processus toxiques utilisant de grandes quantités d’eau endommageant les paysages et les écosystèmes et nuisant aux droits et à la santé des habitants et des communautés.
Enfin on peut voir que le but de leurs réalisations est de créer collectivement des récits critiques qui permettent de contribuer ensemble à la création de pratiques émancipatrices. Ainsi elles servent à protéger la propriété commune, lutter contre les processus de colonisation et de privatisation de la sphère publique, et établir de nouveaux mondes plus proches de la vision de ses habitants. De plus elles peuvent servir encore à favoriser la réflexion, mettre en commun des connaissances et des pratiques, stimuler la participation collective, travailler avec des étrangers, échanger des expériences, défier les espaces hégémoniques, promouvoir la création et l’imagination, sonder des problèmes spécifiques, visualiser les résistances et signaler les relations de pouvoir.
“Il ne faut pas oublier que les cartes sont des outils qui capturent un instantané d’un moment particulier, mais elles ne peuvent pas décrire complètement la réalité territoriale complexe et problématique sur laquelle elles sont basées.”
Photo extraite de l’ouvrage “This Is Not an Atlas“ édité en Creative Communs (BY) par le Kollektiv Orangotango+, p.88.
Knitted Flood Wall
Martina O’Brien / Dublin
The Knitted Flood Wall est un projet créé après l’inondation de la rivière Dodder à Dublin. Le projet est de confectionner un mur de tricot participatif qui représente la vélocité de la rivière. Le but est de montrer comment l’art peut, avec la participation de personnes, être une manière d’exprimer des opinions sur des problèmes, ou bien des opinions politiques.
Martina O’Brien réfléchit donc à un mur en tricot, qui devra faire office de mur contre des crues. Ensuite, ce mur sera exclusivement construit par des résidents qui ont été affectés par la dissidence de la rivière. De plus, il permettra de créer du dialogue entre les personnes. Enfin, le mur sera finalement une représentation de la rivière et de la vélocité de l’eau qui y coule (basé sur l’étude la rivière Dodder, par la « Catchment Flood Risk Assessment and Management ». La CFRAMS donc est en fait l’organisme qui s’occupe de la rivière et qui l’étudie).
Plus tard, O’Brien présente son projet à un rassemblement d’élus d’un quartier touché par les crues. Elle reçoit plusieurs avis mitigés. Finalement, des gens s’inscrivent allant d’une vingtaine d’années, à 70. Pendant six mois à raison d’une fois par semaine, le groupe se retrouve pour tricoter le mur ensemble, mais plus que cela, à se rencontrer et créer du lien. Au fur et à mesure que le mur se construisit, les avis changèrent positivement.
À l’issue de la confection, le mur est installé. Il se fait connaître à toutes les échelles. La CFRAMS a même entrepris des travaux d’aménagement de murs de défense contre les nouvelles crues, alors qu’elle n’avait jamais vraiment rien entrepris auparavant.
Photo extraite de l’ouvrage “This Is Not an Atlas“ édité en Creative Communs (BY) par le Kollektiv Orangotango+, p.105.
Conclusion
La contre-cartographie est un outil pour capturer un moment particulier, mais elle ne pourra jamais décrire toute la complexité de la réalité d’une problématique d’un territoire. Cependant elle permet tout de même de donner à voir les injustices et dénoncer les acteurs responsables de ces inégalités. Son but est de diffuser les informations et en donner l’accès au public pour une certaine prise de conscience. Ces cartes permettent aussi aux militants d’avoir un objet sur lequel s’appuyer pour leurs revendications. De plus, elles donnent accès à un partage de connaissance, permettent de tisser du lien entre les personnes et ouvrent des sujets de discussion. La cartographie raconte l’histoire par des histoires.
La cartographie critique se voulant être le plus juste dans ce qu’elle transmet, elle a comme caractéristique principale de s’appuyer sur la participation collective, contrairement à la cartographie traditionnelle imposant une certaine vision subjective.
Hypothèses de contre-cartographies
Quelques exemples d’utilisation de la contre-cartographie dans des projets de design :
- Recueillir les sentiments de personnes autour d’un quartier et de représenter ces derniers de manière à questionner sur l’habitabilité.
- Étudier le passé via des cartes pour agir en conséquence par la suite.
- Présenter des informations visuellement pour en recueillir des nouvelles.
- Dénoncer les inégalités sociales (écoles, centres aérés… selon les quartiers populaires et aisés).
- Mettre en communs des savoir-faire pour créer des relations diverses.
- Utiliser l’expérience utilisateur pour répertorier des lieux d’intérêts des enfants lors d’une balade ?