Claud | découverte de la presqu’île et de la médiathèque Malraux

 

Bienvenue aux abords de la médiathèque André Malraux. La première fois, c’est aveuglés que nous l’avons traversée. Les yeux fermés, ce lieu méconnu laissait place à l’insécurité. Au delà de l’action mécanique du corps qui déambulait, conduit par un autre, un réel travail psychologique débutait dès lors. D’une certaine manière, notre esprit était endormi alors même que tous nos sens étaient en éveil. Un soupçon d’odeur marine, un brouhaha envahissant, des craquements de feuilles, le vent de front. Un monde imaginaire se substituait au monde réel que nous ne pouvions pas voir. Et pourtant, nous n’en étions pas si loin. Si dans nos têtes les lignes se profilaient, s’amplifiaient et s’emmêlaient, dessinant les ombres et lumières perçues intuitivement, au dehors elles n’en faisaient pas moins. Harmonieuse, riche de ses institutions aux architectures colossales, la Presqu’île lorsqu’elle est perçue visuellement, pourrait être dépeinte tout aussi sensiblement que par l’imaginaire de son paysage sonore. Des lattes de bois tremblantes se dessinent sur le sol, tandis qu’un cycliste passe.  Plus loin, les parterres d’herbes, jonchés de feuilles mortes, font la moue aux établissements culturels alentours, qui habillent le canal d’une démonstration architecturale de rigueur. Un envol de pigeon, un murmure de canard, et notre attention se porte désormais sur les rives bordées d’eau. Le lieu est calme, il n’hurle ni ne dérange, il murmure.
Les sons deviennent parfois des odeurs. En arrière plan, vrombissement automobile, effervescence de chantier, cris d’enfants s’ajoutent aux différents reliefs textuels. Escaliers pentus. Pont en suspension. Dallage. Bienvenue sur la Presqu’île André Malraux. Parlons-en, d’ailleurs, d’André Malraux. Écrivain, aventurier, homme politique et intellectuel, de cet homme nous pouvons dire presque autant de la médiathèque qui en porte le nom. Spectaculaire. Trépidante. Attirante. Voici ce que nous retenons de la visite de celle-ci. Elle est à la fois incroyablement grande et étonnamment construite. Fière de ses six étages de partage culturel, elle est organisée autour d’un escalier central, façon Château de Chambord, tout en métal ajouré. Quelle aventure! Chaque étage est spacieux, proposant tantôt des ouvrages à perte de vue, tantôt des espaces de rencontres, ou bien de non rencontres, des espaces de lecture ou bien d’écoute musicale, des espaces de détente ou de recherche. Elle est une sorte de parenthèse, une utopie au sein de la ville, au coeur de laquelle chacun peut laisser libre cours à ses inspirations, ses passions, ses ambitions.