Premiers ateliers, premiers contacts

Ce premier atelier, que nous avons nommé  “Et si ? “, est un premier pas dans les différentes écoles avec lesquelles nous sommes partenaires. Cette première prise de contact est pour nous l’occasion de découvrir les enfants, leurs habitudes et leur réceptivité, afin d’envisager par la suite des ateliers qui puissent s’adapter au mieux à leurs profils.  

Nous avons donc choisi d’aborder nos problématiques de manière globale, pour amener les enfants à réfléchir ensemble à propos d’institutions culturelles traditionnelles, pour les voir autrement.

Nous avons ainsi constitué des pôles thématiques :  l’école, l’hôpital, le musée ou encore le cinéma, autour desquels les enfants se sont regroupés. Nous avons mis à leur disposition de nombreux outils créés par nos soins, pour faciliter leur questionnement mais surtout leur expression. Sur les tables, de grandes feuilles blanches à partager sont déployées, tandis que des stickers d’émotions et de formes figuratives – mots, émoticônes et illustrations – ainsi que diverses formes en papiers colorés sont proposés en guise d’outils d’expression. Pour amener la réflexion, chaque groupe d’enfant commence par piocher une “carte paramètre” introduisant un élément perturbateur. Les cartes, séparées en trois catégories : lieux, usages et acteurs, permettent de perturber la vision traditionnelle des enfants envers les institutions, pour les amener à réagir. Et si l’école était dans un arbre? Et si à l’hôpital on jouait aux jeux vidéos ? Et si au cinéma il n’y avait que des garçons ? Ainsi, les enfants avaient la liberté d’imaginer, et de composer des lieux fous et décalés; et ce à la fois grâce aux outils mis à leur disposition mais aussi par le dessin ou par la parole.

Premier test de l’atelier donc, le 14 décembre 2017, à l’école Karine (Hautepierre). Nous formons deux pôles pour accueillir les 14 filles, âgées de 7 à 10 ans, environ. Le groupe est plutôt calme et semble très réceptif aux situations. L’usage du dessin et des autocollants est préféré ici, et les formes découpées servent plutôt à contextualiser les scènes dans une moindre mesure. Les termes “émotions” sur les stickers sont un peu trop compliqués pour les enfants, et plusieurs demandent leur définition pour pouvoir les utiliser. L’atelier est un grand succès pour cette première école, les enfants et nous même au sein du labo sommes très satisfaites.

Deuxième round le lendemain, à l’école Guynemer du Neuhof, avec cette fois 20enfants, filles et garçons, âgés de 6 à 10 ans environ. Contrairement à Karine, nous avons plus de temps pour cet atelier, 45 minutes. Le démarrage commence bien, les enfants semblent apprécier les situations proposées, mais au bout du deuxième tour, ils commencent à en avoir marre, et se dispersent, gesticulent dans tous les sens, et les rayons du soleil à travers la fenêtre n’arrangent pas les choses. On remarque aussi qu’il existe une grande guerre fille/garçon dans l’école, et cette situation se confirme à Schoepflin la semaine suivante avec des réactions très violentes des enfants lorsque les cartes “que les filles” ou “que les garçons” sont tirées.

Enfin, à l’école du centre-ville, nous encadrons 27 enfants, tous en classe de CE2. Les enfants sont plutôt excités, et la faim avant le repas de Noël n’est pas pour nous aider. Nous animons une situation, et les esprits s’échauffent donc à partir du tirage des cartes “que filles/que garçons”, et l’atelier est stoppé par l’animatrice qui nous accompagnait.

Nous avons donc tout de même un bon retour de ce premier atelier de contact et de test dans les trois écoles. Nous devons affiner notre langage et créer des règles de jeu très précises pour garder l’attention de tous les enfants pendant les 20 à 45 minutes qui nous sont accordées.

De plus, nous avons précisé aux trois écoles que des groupes plus petits, comme celui de Hautepierre par exemple, étaient plus intéressants pour nous et les enfants, pour que tout se déroule correctement.

Nous leur avons aussi demandé de favoriser la volontariat de la part des enfants plutôt que des les “forcer” à participer aux ateliers : les enfants seront, nous l’espérons, plus disposés et impliqués dans les prochains ateliers.

Nous devrions aussi donner en amont des déroulés plus détaillés de nos ateliers, afin que les animateurs puissent mieux informer les enfants sur la nature de l’atelier : nous éviterons ainsi des déceptions ou des enfants très vite dissipés…