Dans la nuit de jeudi à vendredi 16 octobre, plusieurs dizaines de cubes en bois ont été dispersé dans toute la ville de Strasbourg. Ils ont été donnés à des passants, déposés dans des commerces ou bien laissés discrètement dans des arrêts de tram et bus. Chaque cube est la pièce d’un puzzle géant pouvant être reconstitué par les habitants lors du RDV : Le vendredi midi.
Chaque pièce comporte son propre numéro, il est donc possible de retracer une partie de son chemin dès son arrivée au RDV.
Afin de rendre compte de l’implication des usagers, du voyage des cubes et des interactions qu’il a pu créer lors de ses péripéties, il est demandé aux détenteurs du cube de publier une trace de cet instant sur les réseaux sociaux :
– Prépartation – Création – Lancement –
Les citadins joueront-ils le jeux ? Combien de cubes seront ramenés et quelle sera leur histoire ? Ce type de dispositif, de chaîne, de chasse aux trésors crée-t-il de l’engouement, de la curiosité, une envie du faire ensemble ?
La chaîne du CubeCitoyen est la première expérimentation sociétale d’une série de recherches dans le cadre de mon mémoire et projet de diplôme questionnant Les relations urbaines. De nombreuses autres expériences urbaines sont à venir !
Pour celle-ci, les dés sont lancés. Affaire à suivre !
Publiquer Photomaton from Charlène Marquet on Vimeo.
Le format Photomaton me sert aujourd’hui à la fois à découvrir leur manière d’imager leurs pensées sur ces histoires, mais aussi d’échanger par la suite sur cette expérience, et à prendre connaissance de leurs habitudes de lecture, et ce qui les attire.
De belles rencontres et de belles surprises ont pris forme.
« j’aime l’histoire et la littérature mais je lis pas moi mais j’aime bien voir juste des petites phrases! »
» C’est du lourd Candide c’est trop ma vie, attend je vais te faire un rap dessus »
» si la 4eme de couv m’attire et que les 4 premières pages sont cool, là c’est bon je le continue »
« C’est bien les livres classiques! mais cherche pas, si dès le début le perso principal t’as envie de le bitch slapper, c’est même pas la peine j’ai pas envie de le continuer »
Affaire à suivre, les éléments sont mis à disposition des jeunes, peut-être que je recevrais de nouvelles images avec leurs propres règles?
« Je ne voulais pas aller en général, ça aurait été foutu pour moi, j’y serais jamais arrivé… »
— lycéen en Bac Pro Electronique
Avant un spectacle, je distribue des petites fiches aux spectateurs. Elle peuvent leur demander d’écrire une réplique qui les a émus ou bien de mesurer la douleur dans leurs mains après avoir applaudi.
20h : À l’espace Gruber, l’ambiance n’est pas festive, plutôt concentrée et sérieuse. Je ne suis pas accueilli avec beaucoup d’intérêt, les gens paraissent embarrassés, plusieurs refusent de jouer mon petit jeu. Certains me disent qu’ils n’ont pas de stylos, heureusement j’ai tout prévu, mais alors ils trouvent une autre excuse et alors je les laisse tranquille. Je ne veux surtout pas déranger. Certains spectateur ne veulent surtout pas avoir à écrire quelque chose pendant une pièce, même si ma carte leur demande une toute petite croix sur une feuille. Je comprends parfaitement. On vient souvent au théâtre pour absorber un spectacle et le vivre entièrement, sans vouloir s’embêter de penser à une consigne donnée. Néanmoins certains s’intéressent à ma démarche et m’en demandent plus sur mes motivations, des jeunes souvent.
21h : Je pars pour le Maillon ou je trouve pas mal de personnes qui fument devant le théâtre. Ici personne ne refuse de participer et les gens sont plutôt amusés et détendus. Je distribue mes dernières cartes en essayant de varier un maximum le public. Seul critère commun apparent, ils vont au théâtre, et il fument. Le public à l’air plus jeune ici, et plus nombreux, mais je le dis encore, je n’ai vu qu’un petit échantillon de spectateurs.
22h : Au TNS, quelques secondes après les applaudissements je récupère mes premiers papiers, les gens me reconnaissent et sont plus détendus je trouve. La personne chargée de l’accueil m’écrit meme une phrase qu’elle s’était efforcée de retenir par coeur lorsqu’elle avait vu le spectacle. Sauf que ! Sauf que seul une partie des gens sont sortis coté bar mais que le reste s’en est allé coté rue… J’ai donc manqué certaines personnes. Zut. J’ai quand meme récupéré 6 papiers, c’est à peine la moitié. Tant pis, allons tenter notre chance au maillon !
Une toute petite dame fouille dans son sac pour retrouver le stylo que je lui avait prêté. Un sac spécial, spécial théâtre ! Il contient deux coussins qu’elle met en dessous de ses toutes aussi petites fesses pour pouvoir regarder le spectacle par dessus l’épaule du spectateur de devant.
23h : Coté Maillon, je m’attends à récolter plus de fiches mais surprise, seulement deux personnes viennent me rendre la leur. Ai-je encore raté une deuxième sortie cachée ? J’arrive à tester un deuxième outil avec un spectateur auquel je demande de me raconter la pièce et de me décrire les personnages à partir de formes géométrie que j’avais découpé auparavant.
Le rond doré, c’est le personnage de la mère, une aristocrate déchue qui doit revendre son domaine, « La cerisaie ». Les deux rectangles sont ses enfants, qui sont pleins d’espoir. Et vient celui qui veut racheter le domaine. Il n’est pas méchant, c’est la forme rouge/brun.
Bilan :
Je sens que ces outils peuvent donner quelque chose d’intéressant mais je n’ai pas su les exploiter au mieux. Peut-être faut-il trouver une meilleure stratégie d’approche. Avec la matière obtenue je vais essayer d’améliorer ces outils.