Pep’s

NOS PREMIÈRES IMPRESSIONS

Se balader, se détendre, profiter des beaux jours pendant l’été… Au bord du canal, on peut profiter de la flore qui nous entoure. Reliant le Rhône au Rhin qu’il traverse tranquillement, à côté de l’Ill dont les bras coulent paisiblement… Dans un paysage à la fois sombre et lumineux, on se laisse bercer en fermant les yeux. C’est un endroit paisible ou passent péniches, cyclistes, promeneurs, on peut y aller à toutes les heures. Le soleil sur le long du canal, caresse avec un peu de lumière, les allées de platanes spectaculaires. C’est sur la vallée des éclusiers que l’on peut savourer un pique-nique au bord des quais. Traverser les ponts, d’un chemin à un autre, c’est sous le ciel que reflète son miroir d’eau dormantes… En se promenant dans des chemins étroits, on voit la nature défiler. Puis, c’est là que tout est synonyme de beauté, calme et volupté.

BREMONT Pauline

 

Je l’ai toujours longé en passant sur l’autoroute A35, observant les rangs de platanes majestueux qui accompagnent son chemin. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque nous avons entrepris de longer ce dernier à vélo, et que j’y ai découvert une atmosphère complètement différente. Les arbres qui d’habitude défilaient à folle allure au travers de la vitre de l’automobile rythment maintenant lentement ma promenade au bord de l’eau. Le calme présent sur les rives du canal semblait imperturbable, en opposition totale avec la vitesse et le bruit présents sur la route. 

Il aura fallu attendre des années pour que je change de moyen de déplacement et redécouvre ce canal, longue étendue paisible formée par l’ombre dansante des peupliers et l’eau miroitante, l’ambiance invite à la détente.Et pourtant, le cours d’eau et ses rives semblent n’être qu’un lieu de passage pour une vaste majorité.

SERGEANT Camille

 

Lors de notre expédition à vélo, j’ai découvert un site bien particulier. Puisque que nous étions dans une démarche d’étude de terrain, je me suis pris au jeu d’observer et de questionner tout ce qui m’entourait. Une chose me sauta au yeux : l’absence d’infrastructures. Aucune installation classique  et commune aux abords des fleuves et rivières à proximité de ville ou quartier : Bancs, tables en bois, des avancées de pêche… non rien. Nous continuons notre balade à travers chemins et arrivé près d’un pont, j’ai laissé passer devant moi le groupe à vélo pour me retrouver seul face au canal. J’ai ressenti un sentiment de vide. Le canal qui reste fixe, les grands et splendides platanes alignés les uns après les autres, les chemins de terre tracés qui dessinent des lignes d’horizon. Un lieu donc paisible et relaxant, mais presque trop…

MULLER Jean

 

Me voilà, une heure avec moi. Perdue dans mes pensées, je suis confrontée à mes différents moi. Au bord de ce canal, déambulant entre les arbres et l’eau calme, j’observe, j’admire, je laisse faire. Alors que je me laisse guider par les allées et le courant de l’eau, j’ai l’intime sensation de m’égarer, perdue dans mes pensées. Face à cette tranquillité et cette douceur qui me monte à la tête, je me laisse séduire par ce lieu simple, sans superflu. À croire que ce canal est communicatif. La surface lisse de l’eau et l’aspect rectiligne, de ce canal semble déterminé et ont eu raison de moi. À cet instant, je me dis que la vie devrait être ce canal tranquille. Et tout ce qui reste, c’est ce rêve provisoire et cet instant avec moi. Une chose est certaine, au bord du canal, j’ai fait voyager mon moral !

SPIEWEK Audrey

 

LA CONCEPTION DE NOTRE OUTIL DE MÉDIATION

Afin de nous aider à définir notre projet, nous nous sommes d’abord concertés afin de définir quels aspects du canal nous souhaitions améliorer ou revisiter… C’est donc autour de la table que nous, les membres du Studio Pep’s avons commencé à s’interroger et échanger. Alors que Pauline déplorait le manque d’infrastructures et avait à cœur de transformer les abords du canal en un lieu de détente, Camille répondait «Il serait bien de créer des espaces aménagés et évolutifs le long du canal, pour que les promeneurs puissent se rencontrer». Jean et Audrey, quant à eux imaginaient le canal comme un lieu d’échange et de rencontre, redynamisé par une signalétique nouvelle et d’avantage d’informations pour les promeneurs.Nous avons donc imaginé un outil se présentant sous la forme d’un jeu de plateau. L’idée est simple, efficace, et ludique: jeter les dés pour mieux discuter, délier les langues et parler de son quartier, de ses idées. Le jeu se compose d’un plateau et de deux dés. Sur le plateau figure une carte simple, haute en couleur qui reflète la vision d’une ville et d’un projet joyeux, ouvert et proche des gens. Celle-ci permet au joueur de situer la zone du canal d’Illkirch étudiée par notre studio afin de récolter des avis ou impressions. L’idée? Se repérer, se projeter, pour mieux communiquer. Les deux dés portent respectivement sur leurs faces des pictogrammes représentant des aspects concrets du site ou bien des idées ou principes, présentés sous forme de mots clefs. En lançant ces derniers, le joueur est donc confronté à une association d’idées, telles qu’un pictogramme représentant la végétation associé au mot « quotidien » ou bien encore un pictogramme représentant l’eau associé au mot « partage ». Les faces s’associent, se répondent, se complètent et permettent à l’usager de se questionner, créant ainsi un réel échange sur la zone du canal qui intéresse notre studio. Aux couleurs du studio Pep’s, cet outil ludique nous permet donc, rencontre après rencontre de récolter une variété de réponses, d’idées sur une multitudes de sujets ciblés. Ce jeu n’est pas qu’un moyen d’obtenir des informations, mais permet la naissance d’une rencontre, d’un échange, d’un moment de partage, et le début d’un projet…

Audrey, Camille, Pauline & Jean

 

BALADE EN CANOË & RENCONTRE AVEC LES ÉLUS

Au bord du canal, nous montons chacun notre tours dans les canoës, déterminés à ne pas tomber à l’eau. Alors que Pauline et Camille essaient de se caler au rythme de l’une et de l’autre, Jean et Audrey partent à l’ascension du canal, résolus à tenir le cap. Entre zig zag pour les uns et rythme effréné pour les autres, chacun découvre le canal à sa façon. Dans cet espace bucolique et tranquille, nous sommes comme bercés par les rires, les variations sonores, les ombres changeantes des arbres, le courant, puis on se prend à rêver et à tout oublier. Cette balade hors du temps nous a permit de découvrir le canal sous un nouvel angle, comme immergé dans celui-ci, créant ainsi une proximité avec l’eau que nous n’avions pas sur les berges.

De retour sur la terre ferme, nous avons eu la chance d’expérimenter notre outil de médiation sur un public réceptif et politiquement engagé dans le développement du canal: les élus. Grâce à l’outil, la réactivité des élus, leur engagement ainsi que leurs connaissances, nous avons pu recueillir de nombreuses informations variées. Ces échanges très constructifs nous ont permit de découvrir un autre point de vue que celui des usagers du canal: une vision plus large, plus professionnelle et moins personnelle.

Audrey, Camille, Pauline & Jean

 

LA CONFECTION DE NOTRE PROJET : GARDEN COLLAB’

Alors que l’on arpentait notre terrain, nous avons eu un coup de cœur pour cet espace vacant à l’extrémité de notre zone, près de l’entreprise Alcatel. Cette zone offre de grands espaces verts sur les deux rives au niveau des berges du canal (contrairement aux autres rives) idéal pour laisser libre court à notre imagination d’aménagements divers, de plus à proximité, différents atouts : le fort Ulrich, parfait pour des balades en familles, des zones d’habitations et d’activités ainsi que le restaurant “La Bavarde“. Malheureusement, cet espace dégagé est d’avantage un carrefour, un lieu où se croisent vélos, péniches, passants, véhicules motorisé qui circulent plutôt qu’un lieu qu’on imagine comme un espace de rencontre potentiel.

Lors de cette balade, les idées fusent, les cerveaux s’activent, les langues se délient. À la découverte d’un bunker Jean est persuadé que celui-ci a énormément de potentiel comme boîte de nuit, alors que Pauline s’imagine déjà créer des assises avec les pieds dans l’eau… Camille elle, voit plus grand : on détruit le pont, dommage, Audrey voulait installer un écran géant sur celui-ci pour proposer du cinéma en plein air l’été…!

NOTRE PROJET

Finalement, nous voulons mettre en avant le potentiel de cet espace qui aujourd’hui est vide, en en faisant un lieu de partage, de rencontre, de collaboration, où chacun devient acteur, où tout fonctionne en réseau : les habitants, les structures économiques, etc. L’idée est simple, créer des jardins partagés, où chaque habitant vient apporter sa petite graine ! Ainsi, nous associons l’aspect naturel du lieu à celui plus collaboratif et humain que nous voulions apporter. En plus de l’aspect participatif du jardin partagé, nous voulons rendre l’eau du canal enfin exploitable pour l’épanouissement du jardin.

Audrey, Camille, Pauline & Jean